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LES BORDS DE LA VIENNE - ANSAC-SUR-VIENNE - CONFOLENS

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Publication du 19 juin 2014







Confolens





LES BORDS DE LA VIENNE
(Léo DUPIT)



Au coin du vieux foyer
Chacun célèbre et vante
Son toit hospitalier,
Le pays qui l'enchante ;
Mais le plus beau de ceux
Dont mon coeur se souvienne
Ne vaut pas à mes yeux
Les rives de la Vienne !


On dit qu'à chaque bord
Des ondes, du Pactole,
On voit des sables d'or
Briller sous la gondole ;
Allez donc, y chercher
Bourse qui vous convienne ;
Moi, j'aime mieux pêcher
Sur les bords de la Vienne !


Et pourtant je n'ai rien
Qui nie serve et m'amuse,
Là je n'ai pour tout bien
Qu'un crayon et ma muse ;
Il ne m'est rien resté,
Non, rien qui me soutienne,
Mais j'ai ma liberté
Sur les bords de la Vienne !


A l'ombre d'un buisson
Où ma muse s'abrite,
Je dicte ma chanson
Près de la marguerite ;
Le joli rossignol
Redit aussi la sienne
Et promène son vol
Sur les bords de la Vienne !


Bon vin, site charmant,
Bon lit et bonne table, 
Coeur généreux, aimant,
Femme belle, agréable ;
Vous trouvez tout cela
dans notre ville ancienne,
Vous qui passez par là ,
Sur les bords de la Vienne !


D'Ansacà Saint-Germain,
Riante promenade,
J'ai toujours sous la main
De fraîche limonade ;
A Vougeot, à Paris,
A Beaune, à Rome, à Vienne,
Trouvez-moi du vin gris
Comme aux bords de la Vienne !


Quand de sombres soucis
M'offrent leur triste mine,
J'aime à rêver assis
Au ruisseau de la mine ;
Là je suis plus heureux
Qu'au passage Vivienne !
Près du jet amoureux
Qui se perd dans la Vienne !


Je poursuis mon chemin
Près la pierre qui tombe,
Jusqu'au joli moulin
Qu'on appelle La Combe ;
De la Grange-Cambourg
Il faut que je revienne
Par ce charmant contour
Qui sourit à la Vienne !


Là, j'entends en plein air,
Sur les vertes fougères,
Les chants, le nouvel air
De nos jeunes bergères ;
Les contes amusants
De Pierre ou bien d'Etienne,
Deux et bons paysans
Des rives de la Vienne !


Le soir, à Saint-Michel,
Je contemple à ma porte
Des diamants du ciel
L'innombrable cohorte ;
Ma porte où je n'ai point
Un clou qui m'appartienne,
Ni même un petit coin
Sur les bords de la Vienne !


Une autre fois, j'irai
Où le sorcier devine ;
Là je célébrerai
La bourgade voisine ;
J'irai me reposer
Près de la pierre ancienne
Qu'un saint jour vit poser
Sur les bords de la Vienne.


Pour moi, sans avenir,
Faible et pauvre poëte,
Le curé peut venir,
Vers la fosse muette,
Chanter le « Libéra»,
Triste et lugubre antienne,
Lorsque Dieu le voudra,
Sur les bords de la Vienne !






                                                                               Léo DUPIT (Confolens, 1851.)




A Confolens la Vienne semble s'immobiliser pour former un lac paisible




Photos : YM :
Confolens 10-2006 
Ansac-sur-Vienne 26-02-2014 
Photo N&B de Confolens : Phototèque Française, Images de Charente 1964

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