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ALLOUE - SOUVENIRS D'ENFANCE

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Publication du 27 novembre 2015





Raymond POIRIER



Raymond POIRIER, est né à ALLOUE, le 17 février 1927 dans la maison familiale de la VIEILLE RUE. Il y passe son enfance avec ses parents, Georges POIRIER et Anna (née MARCHADIER) ainsi que son frère Jean et sa sœur Marie-Claire.


Raymond POIRIER nous conte ici, la suite de ses souvenirs d’enfance et d’adolescence à "ALLOUE", là, où il a toujours plaisir à se ressourcer chaque année, au cours de séjours occasionnels et de visites à sa famille et ses amis ; délaissant quelques temps l'Ile de Beauté (où il vit aujourd’hui), pour son village natal.


Certificat de communion solennelle
de la Paroisse d'ALLOUE vers 1920 signé :
S. Capel Vicaire



RAYMOND POIRIER : LE BOURG D'ALLOUE

Mes souvenirs d'enfance et jeunesse

4ème partie :

L'église, son curé, le catéchisme, 
l'enfant de choeur et les processions



Choeur de Notre-Dame d'ALLOUE
Ayant évoqué le souvenir de l’école, je pense aussitôt à son homologue religieux : l’église. Celle d’ALLOUE, qui se dresse en face de ma maison natale, s’affirme davantage qu’une quelconque chapelle campagnarde. Elle présente un réel intérêt sur le plan architectural, ne serait-ce que par son porche joliment sculpté. Les Beaux Arts s’en sont rendu compte, mais nous, enfants et même ados, n’en n’étions pas conscients. C’était pour moi un bâtiment plus imposant que nos habitations, où on ne pénétrait que tête nue, avec interdiction de jouer ou faire du bruit. En entreprendre l’escalade interne jusque dans le clocherétait classé dans la catégorie des expéditions hors du commun. Je me suis pourtant offert deux fois ce privilège.



Le curé d’ALLOUE que j’ai le mieux connu, à l’âge du catéchisme entre autres, se nommait Louis PRUNIER.

Si l’instituteur était angevinlui était vendéend’origine paysanne. C’était, disons-le tout net, un brave homme, d’un abord facile, dévoué et consciencieux. Personnage d’un robuste gabarit, il affichait naïvement un comportement se situant aux antipodes de ce qu’on appelle la nuance ou la légèreté. Il prêchait "à l’ancienne", avec force gestes qui se voulaient une démonstration vivante de l’art oratoire traditionnel, c’est-à-dire, en fin de compte nettement plus tapageur que convaincant. De plus, il chantait faux comme une casserole, ce qui était quand même gênant pour toutes les circonstances comportant hymnescantiques ou tout autre exercice vocal (GloriaSanctusDominus vobiscum etc. et j’en passe. L’ennui, c’est qu’il "en remettait" plus que de raison, semblant s’y complaire au lieu d’esquiver le plus possible ce que lui imposaient les rites des offices religieux. Il excellait à étirer les syllabes (fausses en l’occurrence), jusqu’à une longueur nullement escomptée par les tympans résignés de ses ouailles et il s’y appliquait avec conscience professionnelle déconcertante.

Au début ce fut assez pénible et puis avec le temps, nous nous y sommes habitués jusqu’à y devenir quasi indifférents. D’ ailleurs qu’y pouvions-nous faire ? Lui suggérer de se taire ? Proposition en fait peu envisageable. Nous avons donc fait avec et je ne m’en porte ni mieux, ni plus mal.


Clocher de Notre-Dame d'ALLOUE


Nous allions au catéchisme pendant une période donnée (deux ou trois fois par semaine peut-être) d’une heure à une heure trente, pendant la pause que nous laissait l’école pour le repas de midi. Nous rabâchions, avec un ensemble approximatif, des formules consignées dans notre petit livre. Exemple : 



« qu’est-ce que Dieu ?» Réponse automatique : « Dieu est un esprit, infiniment parfait, créateur et maître absolu de toutes choses » ou les commandements : « Un seul Dieu tu adoreras etc. » Succession de syllabes qui se déclamaient sur un ton intermédiaire entre le genre mélopée et le slogan d’une "manif ". Cela me fait penser à certains humoristes de naguère qui ont illustré cette ambiance dans les sketches tels celui de "La table de multiplication" où l’écolier peu brillant déclare : <<je ne sais pas les paroles mais je connais l’air>>. Nous étions censés posséder les réponses par cœur mais en fait, nous répondions en les lisant subrepticement sur le texte dissimulé dans notre "bonnet" (l’incontournable béret noir). Libérés sur le coup d’une heure vingt cinq, nous volions en direction de l’école. Si le prêtre nous relâchait quelques instants trop tard nous risquions, à l’arrivée, une remarque aigre-douce de la part de l’instituteur. (Mais les hostilités n’allaient pas plus loin).








A part cela je me souviens d’années lointaines où j’ai officié comme enfant de chœur, en compagnie de Jean BERNARD (Nono), je ne sais plus qui encore et Michel PAIN, notre aîné, qui assumait en somme le rôle d’ "Enfant de Chœur – en – chef".

Nous nous estimions satisfaits de sa façon de piloter notre petite équipe. Cela implique que nous ayons sous sa responsabilité de grand gamin, gobé quelques hosties et siroté (avec modération) des mini-lampées de vin de messe, discrètement. C’étaient des menus infractions qui ne nuisaient à personne et ne tiraient pas à conséquence.
Dans ce domaine, j’évoque encore une pratique disparue, je crois (pas seulement à ALLOUE), celle des processions, entre autres celle de l’assomption, (ou peut-être de la Fête-Dieu ?) Toujours est-il que ces jours-là, à l’issue de la messe, le prêtre escorté par les fidèles, quittait l’église pour un circuit pédestreà pas lents dans ALLOUE, avec trois ou quatre arrêts prévus aux lieux appelés "reposoirs" (sortes d’autelsérigés par des familles dévotes devant leur domicile) ils étaient constitués de draps tendus, piqués de roses et autres fleurs. L’officiant se déplaçait, revêtu de ses ornements, ostensoir en mains, sous un porté aux quatre coins par des hommes volontaires en la circonstance (parmi les rares occasionnels pratiquants masculins). Aux différents reposoirs on s’arrêtait le temps de prononcer les prières et formules d’usage en français ou latin.



Procession de communion à
ALLOUE dans les années 60



Les voituresétant peu nombreuses à l’époque, ces files de pieux piétons, occupant toute la largeur de la route (généralement en deux files) posaient peu ou pas de problèmes pour la circulation, ce qui ne serait plus le cas aujourd’hui – mais une fois entre autres un automobiliste, touriste ou non, a klaxonné pour qu’on lui accorde le libre passage sur la chaussée prévue à cet effet. << Ah ! il est bien pressé celui la>>, a lancé une voix scandalisée. Au cours de ces cérémonies les "chanteurs" se faisaient entendre durant la majeure partie du trajet : <<Dieu de clémence, Dieu protecteur, sauvez, sauvez la France, au nom du Sacré-Cœur… >> Sauvez de qui ? De quoi ? Me disais-je, un peu inquiet. Peut-être, vu la conjoncture du moment, était-ce d’une supposée menace du Front Populaire qui était alors au pouvoir, ou alors du "poison" diffusé avec des chansons érotiques (si l’on peut dire) de cette époque d’avant-guerre. Je m’attarde un peu sur ces processions parce qu’elles m’ont laissé un souvenir très vivace et plaisant : le parfum subtil et oriental des pétales de roses qu’à cette occasion les petites filles répandaient sur le bitume, puisant, avec des gestes de semeuses, dans leurs corbeilles enrubannées. Je trouvais, il est vrai, un peu dommage de sacrifier ainsi de délicates fleurettes pour finalement marcher dessus. Mais peu importe. Il reste la présence de ce suave parfum.




Raymond POIRIER

Août 2015



                                                                                 à suivre ...



Raymond POIRIER - Communiant vers 1938




Photo de Raymond POIRIER en 1938 : collection Raymond POIRIER
Photo du choeur de Notre-Dame d'ALLOUE : Dominique RAPION
Photo de procession de communion à ALLOUE dans les années 60 : collection Renée BELLICAUD
Photo du clocher de Notre-Dame d'ALLOUE : YM
CPA collection privée
Catéchisme en image : collection Raymond POIRIER
Certificat de communion solennelle de la Paroisse d'ALLOUE : collection Annette MORINAIS
Remerciements à Renée BELLICAUD, Annete MORINAIS et Dominique RAPION



Livre de catéchisme "Le catéchisme en image" de
Anna MARCHADIER (mère de Raymond POIRIER)
signé : Ph ALET vicaire d'ALLOUE 1908
Extrait du certificat de communion solennelle
de la Paroisse d'ALLOUE vers 1920 signé :
S. Capel Vicaire




Raymond POIRIER : souvenirs de mon enfance :













LA RESISTANCE EN CHARENTE

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Publication du 5 juin 2014








« … blessent mon coeur d'une langueur monotone »



La BBC, diffuse sur ses Ondes, dès le 1er juin 1944, des messages personnels masqués, de mobilisation générale en vue d’un débarquement imminent. Pour l’ensemble des maquis et réseaux deFrance, c’est l’appel aux armes et le déclenchement d’une lutte de soutien et d’appui maximum aux forces Alliées, une guérilla sans merci pour tous les combattants de l’ombre, pour la Liberté et chasser l’occupant du territoire de France.

Le rôle de la Résistance est d’apporter un soutien massif aux troupes du débarquement par des actions de sabotage, et toute action permettant le ralentissement par le harcèlement des troupes allemandes, pour rejoindre la Normandie.

L’action de la Résistance est un atout considérable pour le général Eisenhower, commandant des forces Alliées. Les maquis en embuscades permanentes ont stoppés l’avancée de ces troupes d’élite allemandes en marche pour la Normandie ; détruisant leurs réserves d'essence, les rails de chemin de fer et de nombreux tunnels.

Grâce au sacrifice et à la ténacité de la Résistance, les divisions SS, comme, " Das Reich ", forte de ses 20.000 hommes, remontant du sud de la France pour rejoindre la Normandie, pendant 17 jours fut harcelée et en partie disséminée. Cette division SS n'a jamais été capable de rejoindre ses objectifs à temps et a été entièrement  anéantie en Normandie.

"Das Reich" est la sinistre division SS responsable du massacre d'Oradour-sur-Glane. C'était une division d'élite qui avait combattu un peu partout en Europe, et qui s'était particulièrement distinguée sur le front russe, dans le bassin de Donetz. On peut imaginer ce que ces troupes auraient pu infliger de pertes aux soldats alliés en Normandie.

La Résistance française a largement participé et contribué à la Bataille de Normandie et à la libération de la France. Il y a de nombreux exemples d'actions à porter au crédit des Forces Françaises de l'Intérieur.

En Charente, la Résistance, comme dans toute la France, n’est pas restée à l’écart de ces actions et entre 1939 et 1945 a payé un lourd tribut pour la Libération de notre pays du "joug Nazi". En ce jour du 70ème anniversaire du débarquement, il n’est pas inutile de rendre hommage à tous ces Charentais qui au péril de leur vie, ont sauvé la Patrie et à tous ces Charentais qui lui ont donné leur vie. 







LA RESISTANCE EN CHARENTE


Mémorial de Chasseneuil


Le voyageur qui se promène en notre douce Charente sera sans doute séduit par les pierres patinées de nos vieilles églises romanes, par les ruelles tortueuses de nos petites villes, par les gracieuses gentilhommières se dissimulant ça et là aux creux de nos frais vallons, mais il découvrira avec une intense émotion, la grande croix de Lorraine du Mémorial de Chasseneuil , symbole de la Résistance Charentaise.

Au lendemain de la Libération, le colonel André Chabanne, fidèle à l’esprit de la résistance, décida d’élever à Chasseneuil un monument destiné à perpétuer le souvenir des combattants volontaires tombés << pour la Liberté et la Grandeur de la Patrie>>.

De très loin, sur la route d’Angoulêmeà Limoges, on aperçoit cette puissance verticale blanche et magistrale, dressée vers le ciel à travers la fine lumière charentaise. Le V, symbole de la victoire, soutient la croix de Lorraine, véritable flambeau de pierre jailli d’une nécropole abritant les restes des héros de la lutte clandestine. Ce <<haut lieu>> de la Résistance, entouré d’un cimetière national, rappellera à travers les âges, la pureté des sentiments de ces volontaires qui combattaient pour défendre la Liberté contre l’asservissement de la personne humaine. D’un poids de 2000 tonnes, le Mémorial s’élève à 50 mètres au-dessus de la route de Chasseneuilà Saint-Mary. Un escalier monumental gravit la butte sacrée pour atteindre la porte en fer forgé donnant accès à la crypte. Quatre-vingts mètres carrés de bas reliefs retracent l’épopée de la Résistance, le martyr des fusillés et des déportés, la souffrance des prisonniers de guerre, le sacrifice des combattants. Les sculptures réalisées par MM. Guiraud, premier grand prix de Rome, médaille d’or du Salon, Lamourdedieu, professeur à l’école des Beaux Arts de Paris, et Peyronnet, médaille d’or du Salon, font revivre l’âpreté de la lutte clandestine et l’ardeur de ces jeunes combattants. Au sommet de la croix de Lorraine, une magnifique allégorie symbolise la France se libérant de ses chaînes et s’élançant, d’un envol léger, vers la Liberté.
La réalisation de ce monument est due à la ténacité d’André Chabanne et à l’aide que lui apportèrent certaines personnalités. MM. Edouardet Guy Pascaud firent dont du terrain, M. Félix Gaillard, ancien président du Conseil, intervint à l’Assemblée Nationale et permit l’achèvement  des travaux ; enfin M. Poncelet réalisa la partie architecturale.
Le Mémorial de Chasseneuil fut inauguré le 21 octobre 1951 par le Président de la République, Vincent Auriol, qui rendit hommage en ces termes à la Résistance Charentaise : << Ah ! ils sont bien dignes des héroïsmes  de 1914-18, des héroïsmes de toute notre histoire, ces hommes, fiers et libres qui, avant même d’entrevoir le temps de la victoire, ont sauvé l’honneur et l’âme de la France.

Le 12 juin 1963, le général de Gaulle, Président de la République, s’inclinait devant le mémorial, apportant l’hommage du premier résistant de France, celui qui lança de Londres le serment du 18 juin 1940 : <<Quoi qu’il arrive, la flamme de la Résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas. >>

Gontran Labregère
Monument du souvenir, le Mémorial nous rappelle les sacrifices consentis. Sacrifice de Gontran Labregère, ce jeune étudiant de dix-huit ans, fusillé par les Allemandsà Bassau le 12 octobre 1941, et de son compagnon Jean Jacques Rivière condamné à la déportation pour avoir tenté d’incendier un dépôt allemand en gare d’Angoulême. << J’ai cru que c’était mon devoir. Je n’ai qu’un regret, celui d’avoir fait de la peine à ma maman>>, dira Gontran Labregère avant de mourir. Sacrifice des frères Chabasse, tombés tous deux au champ d’honneur après un lute héroïque. Sacrifice des fusillés de la Braconne. Sacrifice de tous les maquisards tués en combattant. 



Jacques Rivière



Que de sacrifices !


738 prisonniers de guerre moururent en Allemagne
249 Charentais furent fusillés
722 Résistants furent déportés
345 périrent dans les camps de la mort
70 déportés S .T.O. ne revinrent pas
Près de 7000 Charentais furent sinistrés
310 F.F.I tombèrent pour défendre la Patrie.



<< Des geôles ou des maquis, un constant enseignement de sacrifice et de dévouement ne cesse de monter jusqu’à nous, et c’est parce que nous restons fidèles à ces enseignements d’un passé si proche que nous saurions oublier la magnifique leçon que la Résistance nous a donnée>> nous rappelle M. Georges Bourgin, directeur honoraire des Archives de France.

A aucun moment de l’Histoire de France on ne vit un aussi grand nombre de patriotes se porter volontairement au secours de la Patrie. Jamais hommes ne combattirent pour une cause plus juste ni contre un ennemi plus puissant. Jamais hommes ne furent ainsi forcés, pour défendre leur pays, de prendre figure de réfractaires à la loi et d’aller chercher refuge dans des maquis.

La section spéciale de sabotage de Jacques Nancy, les maquis AS 18 Bir’Hacheim d’André Chabanne, AS 15 Foch de Gary, FTPF de Bernard Lelay-Bricourt, maquis AS de Charles Bernard, Camille Allyre-Corbin, les maquis de Ruffec, de Luxe, de Brigueuil, de Richemont, de Châteauneuf, d’Ecuras, de la région de Barbezieux, accueillirent en 1943 et 1944 plusieurs milliers de volontaires charentais. La commission interalliée Jedburg ( team Ian ) du capitaine français Yves Delorme, du commandant U .S. J. Gildée et du radio canadien Bourgouin ( tué à Pleuville ), parachutée pendant la nuit du 20 au 21 juin 1944, établit son PC au sein du maquis Bir’Hacheim et contrôla les parachutages d’armes et une partie de l’activité des maquis. En quelques mois, de 1943 à la libération d’Angoulême, les maquisards effectuèrent plus de 100 sabotages. Deux cent trains furent immobilisés, des centaines de voitures et de camions ennemis furent détruits, 120 attaques de convois semèrent la panique dans les troupes allemandes qui remontaient vers le front de Normandie. On n’a pas pu fixer exactement le nombre d’Allemands tués en Charente, le nombre de véhicules détruits ni les heures de retard subies par les divisions allemandes dans leur traversée de la Charente, mais on peut dire avec certitude que les F.F.I. charentais ont été présents aux côtés des Alliés dans la lutte commune.

<< C’est parce qu’elle fut une réaction spontanée, populaire, parce qu’elle tira constamment du corps de la nation sa substance et sa force, que la Résistance a pu survivre à la répression, entraîner l’adhésion du peuple français, et faire participer la Franceà la Victoire>>, nous dit Henri Michel dans son ouvrage Histoire de la Résistance.

Dans la crypte du Mémorial est inhumé le colonel Bonnier, délégué militaire régional du général de Gaulle. A ses côtés, celui qui symbolise la Résistance charentaise, le colonel André Chabanne, chef de l’armée secrète en Charente, repose, face à son cher village des Jaulières, face à ces coteaux boisés, couverts de châtaigniers, de chênes et de buis amers, qui virent naître et grandir son maquis.


Colonel André Chabanne


Le vent du soir qui souffle sur les collines nous rappelle encore le message venu de Londres il y a de cela vingt ans, annonçant au maquis un des premiers parachutages d’armes :


<< Demain sur nos tombeaux,
                                               Les blés seront plus beaux.>>




                                                                                             Roger BEILLARD
                                                                                              1964





Le Confolentais décembre 1994



Plaque commémorative de Notre Dame d'Alloue

Monument aux Morts d'Alloue





Photos : Musée de la Résistance - Raymond - YM
Sources : La Revue Géographique et Industrielle de France - Images de Charente - Internet - Le Confolentais

METEOROLOGIE POPULAIRE CHARENTAISE

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Publication du 7 mai 2015





ALLOUE

François VINCENT inscrivait sur son registre météorologique, la météo quotidienne du Prat à ALLOUE , où il résidait. C’était son hobby, mais pas simplement un hobby, comme tout agriculteur soucieux de ses récoltes, François avait un don, devrait-on dire une connaissance et une pratique de la prévision du temps, qui contredisait souvent les prévisions des stations météo. Ses prévisions, il les scrutait dans le ciel chargé de cumulus ou autres nimbus, dans l’air du Prat, dans la lune, au lever et au coucher du soleil, dans le comportement des oiseaux et de ses animaux de basse-cour , le grincement habituel d’une porte à l’approche d’un changement de temps et bien sûr celui de ses os et de ses vieilles douleurs.

Toutes ces constatations, vérifiées par nos ancêtres, donnèrent naissance à une multitude de dictons populaires, à valeur de pronostique météorologique et parfois, ou souvent, contredit d’une région à une autre, laissant ainsi le loisir à chacun de faire "sa pluie et son beau temps ".

Voici donc réunis par Marc LEPROUX pour les Études Charentaises en 1969, les maximes de la "météorologie populaire charentaise" du mois de MAI .



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METEOROLOGIE POPULAIRE
EN CHARENTE





M A I 

Voici le mois de Mai. 

« C'est le mois le plus beau » chante-t-on dans les églises. 
Nous avons déjà dit que les gelées de Mars en entraîneraient un nombre égal en Mai et c'est ce que redoute le vigneron, car :
« Bourgeon de Mai
« Remplit le chai. » (Barbezieux, Cognaçais, Rouillac.) 
mais comme il n'est pas sûr que ce bourgeon arrive à bon dévelop­pement, il est prudent : 
« Pour vendre vin 
« D'attendre de Mai la fin.


Ceci d'autant plus qu'il y a les saints de glace : Saint-Mamert, Saint-Pancrace, Saint-Gervais et Saint-Boniface qui amènent toujours un refroidissement redoutable de la température. A Eraville, à Vibrac, on dit :
« Saint-Mamert, Saint-Gervais et Saint-Pancrace
« Sont toujours de vrais saints de glace. »

Pourtant avec :
« Saint-Pancrace et Saint-Urbain
« Sans pluie, beaucoup de vin. »


Mais 
« Avant que Saint-Urbain soit passé
« Le vigneron n'est pas rassuré. »

Les cinq derniers chevaliers : 

Saint-Jacques dit Jacquet
Saint-Croix dit Crucet
Saint-Jean dit Jannet
Saint-Antoine dit Toinet 
Saint-Urbain dit Robinet


sont redoutés comme leurs prédécesseurs du mois d'Avril, à cause des gelées qu'ils amènent. C'est du reste seulement dans les régions de vignobles que Saint-Urbain (Robinet) est considéré comme chevalier redoutable, à cause de son diminutif. 
En dehors des gelées le temps semble avoir moins d'importance, bien que : 
« S'il pleut pour la Sainte-Croix (3 Mai)
« Il n'y aura pas de noix. »
« Quand il pleut pour l'Ascension
« Les cerises vont en procession. » (Genouillac.)
«Quand o mouille p'r la Ste Pétronille
« On mouille quarante jours ses guenilles. » (Bréville.) « Elle met quarante jours ses guenilles. » (Sonneville 1945.)

(La Sainte Pétronille tombe le 31 Mai, comparez à la St-Médard, le 8 Juin). 

On considère cependant que :
« Mai pluvieux
« Laboureur joyeux. »


Et
« Du mois de Mai la chaleur
« De tout l'an fait la chaleur. » (Rouillac, Barbezieux.)


A Eraville, à Vibrac, on termine par : 

... « De tout l'an fait sa valeur. » 

Du reste la chaleur est nécessaire puisque :

« Rosée et fraîcheur en Mai
« Donnent vin dans la vigne et foin au pré. »

Ce qui devient à Eraville et à Vibrac :

« La rosée de Mai
« Fait tout beau ou tout laid. »

C'est sans doute pour ces raisons que : 

« Au mois de Mai
« Le seigle déborde de la maie. »


Le mois de Mai ne suffit pas à lui seul car il faut :

« Frais Mai, chaud Juin
« Pour amener pain et vin. »

Ce qu'à Pougné, vers 1885, on exprimait mieux encore :

« Mai frais, Juin chaud
« Remplit les granges jusqu'aux porteaux. »

Bien qu'à Villiers-le-Roux on dise le contraire. Dans ce même mois :
« A la Saint-Grégoire
« Tonds ton mouton si tu veux m'en croire. »


Et si votre santé à ce moment laisse à désirer, il ne faut pas oublier : 

« Qui a de la fièvre en Mai
« Le reste de l'an vit sain et gai.


En Mai, les petits chats sont mangés.

C'est une opinion assez répandue dans l'ouest de la Charente. Les petits chats qui naissent au mois deMai sont mangés par les chats marauds », alors en quête d'amours.

Elle est d'ailleurs vérifiée. (
Bréville - Montbronnais.) Les chats, nés dans ce mois, ne valent rien.

Pourtant comme les rudes travaux des fourches et des moissons sont proches, c'est le moment de faire une ultime cure de repos
.

Aussi

« En Mai
« On dort tout-à-fait. » (Eraville.)


Ce qui se dit aussi :

« En Mai
« La tête tient au chevet. »



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ALLOUE - Route d'EPENEDE




ORADOUR-SUR-GLANE - 10 JUIN 1944

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Publication du 11 juin 2014 






Oradour-sur-Glane, avant l'incendie





10 JUIN 1944
ORADOUR-SUR-GLANE





Certes, nous savions qu’il n’est pas possible « d’humaniser la guerre » … Nous savions que des milliers de sacrifiés se recruteraient parmi les désarmés, les sans défense … Il nous restait à apprendre qu’il y a des degrés dans l’horrible, toute une graduation dans l’épouvantable …
                                                            Nous le savons maintenant …
                                        Nous ne pouvons plus ignorer qu’il y a des méfaits
inexplicables des crimes inexcusables.


                                     (Sermon du Pasteur Chaudier 
                                        à Limoges le 18 juin 1944.)


Le sac d’Oradour-sur-Glane et le massacre de ses habitants révoltent la conscience qui demeure saisie d’épouvante.
La langue française ne connait pas de mots assez forts pour qualifier cet acte ; mais celui qui s’y est livré a commis un crime, même contre sa patrie.

                                    ( discours de M. Freund-Valade 
                                       Préfet régional de Limoges le 21 juin 1944.)



Vue aérienne du village après l'incendie
Oradour-sur-Glane après le passage de la division S.S. Das Reich




Photos : Lucien Lavaux et X - Journal ORADOUR, Souviens-toi - Remember

LE CLIMAT DU CONFOLENTAIS

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Publication du 2 décembre 2015



En 1927, le Bulletin des Études Locales de la Charente, publia pour la première fois, uneétude scientifique, détaillée, réalisée par M. Leyraud, sur le climat du Confolentais. Cette étude, à l'heure de la conférence de Paris (COP21) sur le changement climatique, est une pièce à conviction à verser au débat sur le réchauffement de la planète et se situe en pleine actualité et au premier plan des éléments du constat, tel que chacun peut le percevoir à son niveau et en tirer ses propres conclusions sur l'avenir du climat du Confolentais


Alors ! 


                    A vous de juger - de comparer - et d'agir ...





Le Confolentais


LE CLIMAT DU CONFOLENTAIS





CLIMAT

Le climat, c'est la température, la force, la fréquence et la direction des vents, l'abondance ou la rareté des pluies, leur répartition suivant les saisons, l'état hygrométrique de l'air et sa nébulosité. Nous étudierons successivement chacun de ces éléments sans perdre de vue qu'ils sont en rapports étroits et réagissent sans cesse l'un sur l'autre. 




La Vienne à CONFOLENS


LA TEMPÉRATURE

La température d'un lieu dépend de la latitude, dela nature du sol, de l'altitude et de la proximité plus ou moins grande de la mer. Si la latitude influait seule, le Confolentais serait une contrée chaude puisqu'il est à peu près aussi voisin de l'équateur que du pôle ; mais la nature de son sous-sol et l'altitude viennent détruire l'influence de la latitude. En effet, le sous-sol, constitué par des roches granitiques, est presque imperméable. Il en résulte qu'après une période de pluies tant soit peu prolongée, le sol est gorgé d'eau. Le pays est, en outre, recouvert d'étangs, on en compte 62, disséminés dans 28 communes, — et arrosé par un grand nombre de ruisseaux et rivières : la Moulde, la Charente, la Graine, le Clair, la Vienne, etc.

L'évaporation qui se produit à la surface du sol le refroidit et en même temps refroidit la couche d'air qui le recouvre; ce refroidissement se communique à l'ensemble de l'atmosphère.

Le Confolentais est à une altitude supérieureâ 200 mètres et les hauteurs, au-dessus de 300 mètres ne sont pas rares : Montrollet, 366m, le point culminant du département ; Mazerolles, 345m ; Saint-Christophe, 314m; le Puy-Fiagnioux, 323m; le Puy Mérigou, 327m ... Or, à mesure que l’on s'élève au-dessus du niveau de la mer, la température diminue; elle baisse en moyenne de 1 degré pour 180m.



CONFOLENS - La place de La Fontorse - YM




Donc, si aucune autre cause ne venait influer sur la température, le Confolentais serait très froid. Mais il n'est pas éloigné de l'Océan Atlantique qui, comme chacun le sait, a le privilège d'adoucir et d'égaliser les températures. Il est évident que cette influence bienfaisante se fait moins sentir à-mesure que l'on, s'éloigne de la mer. C'est pourquoi le climat de la Charente est d'autant plus maritime, c'est-à-dire d'autant plus doux et plus égal et d'autant plus continental, c'est-à-dire d'autant plus inégal, plus froid ou plus chaud à mesure que l'on s'avance vers les frontières de la Charente-Inférieure ou que l'on se dirige vers les collines de Confolens.

Le sous-sol Confolentais est donc plutôt froid, moins que le Plateau Central parce que moins élevé et moins éloigné de la mer, mais beaucoup plus que le reste du département. 





ALLOUE - Le clocher et les toits sous la neige - YM




Les moyennes mensuelles des observations thermométriquesà Angoulême et à Confolens le prouvent. Voici ces moyennes pour l'année 1913 :





ALLOUE - La Charente à Vérines (1971) - YM




LES VENTS 




ALLOUE - Les Combes (27-12-99) - JV

D'une des provinces de Franceà l'autre, les mêmes vents généraux n'ont pas le même nom et il arrive que les mêmes noms changent de sens pour traduire des particularités locales.

Chaque région possède ainsi un lot de noms de vents qui lui sont communs avec d'autres et un lot de noms qui lui sont particuliers.

Ainsi, alors que dans l'Aveyron le vent d'ouest est appelé « le vent noir », clans le Confolentais on l'appelle le « pluvieux » et, dans la région situéeà l'ouest du Confolentais, c'est le « bas».

Dans le Confolentais, comme dans là plupart des régions de France persiste dans le parler populaire l'opposition entre la « bise » et le « vent». Le « vent», c'est le « pluvieux», vent d'ouest, le vent de la pluie comme son nom l'indique; tandis que la « bise», c'est le vent du nord, ce vent froid qui, l'hiver, souffle avec force et « coupe la figure des passants» et, l'été, soulève avec tant de force la poussière, tandis qu'en automne il fait tomber les feuilles jaunes des arbres. Cette distinction entre la « bise» et le « vent» amène dans la campagne des dialogues de ce genre :

Quel vent depuis trois jours !

Ce n'est pas du vent !

Non, ce n'est pas le vent puisque c'est la bise



ALLOUE - Tempête du 27 décembre 1999 - JV



Dans le Confolentais, on distingue encore deux sortes de vents : la « galarne» et l'« otto».

La galarne,



vent du nord-estest très froid l'hiver et très, chaud l'été. L'hiver, pour dire qu'il fait très froid, on dit : « C'est entre la bise et la galarne ! » L'otto est un vent de l'est très chaud l'été. Le pluvieux, est le vent dominant dans le Confolentais. Dans le tableau ci-dessous, nous donnons un relevé mensuel des jours pendant lesquels il a soufflé dans la région pendant l'année 1913 et l'année 1920

Mois et nombre de jours pendant lesquels le Pluvieux a soufflé :





En 1920, le vent du nord, c'est-à-dire la bise, a soufflé : 6 jours en janvier, 7 jours en février, 9 jours en mars, 0 jour en avril, 5 jours en mai, 6 jours en juin, 0 jour en juillet, 6 jours en août, 5 jours en septembre, 3 jours en octobre, 17 jours en novembre et 13 jours en décembre; soit, au total, 77 jours.

Le vent du nord-est, c'est-à-dire la galarne, a soufflé, dans la même année, 15 jours seulement.




ALLOUE - La Charente au Moulin de La Lande (1971) - YM



PLUIES
Le « pluvieux », vent d'ouest, apporte la vapeur d'eau de l'Océan Atlantique. L'atmosphère étant chargée de vapeur d'eau, il suffit d'une cause minime de refroidissement pour déterminer les précipitations. C'est en ce sens que le relief joue un rôle de premier ordre dans la répartition totale des pluies sur notre sol français. Les montagnes reçoivent beaucoup plus d'eau que les plaines. Par conséquent, par le fait-même de son altitude (voir paragraphe sur la température), le Confolentais reçoit plus de pluies qu'Angoulême, plus rapproché cependant de l'Océan Atlantique. Ou peut s'en rendre compte par le tableau ci-dessous :

Hauteur de pluie tombée pendant l’année 1913 à Angoulême et à Confolens :





ALLOUE - L'orage approche Chez Taury - YM


Dans le Confolentais, il tombe annuellement, en moyenne, 0m60 de pluie. Le mois de mars est, par excellence, le mois despluies. Ce sont les « giboulées de mars». Elles sont caractérisées par la violence du «pluvieux», leur froideur et leur intermittence. Parfois, ces « giboulées» se produisent en avril. Alors la population est joyeuse, car, d'après un dicton : « Pâques mouillé met au grenier beaucoup de blé». L'hiver a des périodes de froid et des périodes de pluie. Il pleut parfois quinze jours de suite. Les rivières débordent, les chemins sont impraticables, les prés inondés. C'est la saison désagréable, triste. Les pluies cessant, c'est le froid qui se fait sentir. Les étangs, les rivières, les mares et les flaques d'eau gèlent, ce qui fait le bonheur des enfants. La température s'adoucissant, il neige. La neige dure peu, quatre ou cinq jours au maximum ; mais-elle est fréquente, beaucoup plus qu'à Angoulême, où on ne la voit que rarement et en faible quantité. Il arrive qu'enété, il passe jusqu'à trois, semaines sans pleuvoir. La population est alors au désespoir pour ses récoltes.

Le tableau ci-dessous donne la répartition des pluies dans le Confolentais pendant l'année 1920 :








Soit, au total, 124 jours. Et il faut remarquer que L'année 1920 n'a pas été une année pluvieuse.


ALLOUE - La Charente au bourg (2014) - YM

ALLOUE la Charente au bourg le 21 mars 2007 - YM


ETAT HYGROMÉTRIQUE  --- NÉBULOSITÉ

Même quand il ne pleut pas, le ciel n'est jamais pur : on y voit des nuages blancs, cumulus et cirrus. Les brouillards sont fréquents, ce qui s'explique par la présence des étangs et des rivières (voir paragraphe concernant la température). Ils ne persistent que dans la matinée, vers midi ils disparaissent; cependant, en hiver, il arrive qu'ils restent toute la journée, mais le plus souvent ils se résolvent en pluie



ALLOUE - Nuages blancs,
au dessus du chemin reliant Rioumort et Gelade - YM


Dans le Confolentais, la rosée est très, abondante par suite de la présence des prairies. Quand la température devient inférieureà zéro degré, cette rosée se congèle sur les feuilles, les brins d'herbe, et on a alors la gelée blanche, malheureusement trop fréquente, car elle cause des dégâts, surtout au printemps, époque où les feuilles, à peine, formées, sont sensibles au froid, où les arbres sont en fleurs. Alors les bourgeons se fanent et rougissent. Pour cette raison, la lune du mois d'avril est appelée « lune rousse » et c'est à elle que l'on attribue les dégâts, alors qu'elle est seulement témoin et non auteur.

Le Confolentais a donc un climat froid et humide. Ce sont là ses deux caractères essentiels. C'est le climat atténué du Plateau Central, duquel il fait d'ailleurs partie. Il est le climat de transition entre le climat continental du Centre et le climat girondin.

Le tableau ci-dessous indique la température maxima et minima, la pression maxima et minima, la hauteur totale des pluies et leur moyenne du mois dans le Confolentais pendant l'année 1920 :





L'année 1920 fut une année moyenne, ni pluies excessives, ni froids rigoureux.



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Arc-en-ciel,
dans le ciel du bourg d'ALLOUE
le long de la Charente (10-2015) -NN


Un arc-en-ciel est un phénomène optique et météorologique (on parle de photométéore) qui rend visible le spectre continu de la lumière du ciel quand le soleil brille pendant la pluie. C'est un arccoloré avec le rougeà l'extérieur et le violetà l'intérieur.
Bien qu'un arc-en-ciel couvre un spectre de couleurs continu, il est courant de distinguer plusieurs couleurs significatives afin de pouvoir mémoriser l'ordre de celles-ci. Isaac Newton découpa arbitrairement l'arc-en-ciel en sept couleurs : rouge,orange, jaune, vert, bleu, indigo et violet.



VEGETATION SPONTANEE


Châtaignier commun
(Castanea sativa)
Il faut remarquer tout d'abord qu'à l’influence du climat s'ajoute l'influence du sol. A cause de la nature même du terrain où la chaux fait presque complètement défaut, on ne trouve guère dans le Confolentais que des espèces calcifuges comme le châtaigner, le chêne - pédoncule, l'ajonc, le genêt, la bruyère, la digitale, etc. Le voyageur qui traverse le Confolentais est frappé, au premier abord, par la quantité d'arbres et surtout de châtaigniers. Peu de forêts cependant, mais des petits taillis que l'on coupe régulièrement tous les quatre ans. Au milieu de ces « essards», de place en place, des châtaigniers et des chênesénormes. On trouve ces arbres non seulement dans les« essards», mais sur les bords des chemins, des champs et près des habitations : chênede Sauvagnac, chêne de Logeas près Roussines, etc.

Les bois de châtaigniers sont nombreux, chaque ferme en a un ou plusieurs, appelés « bosts», aussi la production en châtaignes est-elle très élevée.

On voit des chênes aux fûts-élancés (chênes de Savignac près de Chabanais), des chênesénormes (chêne de Sauvagnac), des hêtres et desérables. Sur les rives des nombreux ruisseaux s'étend une ligne ininterrompue de saules et de peupliers.

Quel contraste avec la région calcaire du reste du département ! De vastes forêts où se pressent des petits chênes rabougris s'étendent sur les parties accidentées de la contrée : forêt dès Quatre Vaux, forêt de Bel-Air près Chasseneuil, forêt de la Braconne près La Rochefoucauld. Là ou le sol est trop aride, on ne voit que des buissons d'épine noire, des touffes de chardons hérissés d'épines, brûlés par le soleil.



ALLOUE - peupliers à la TULLIERE - YM


ALLOUE - Vérines



Ajonc - Genêts



Dans, le Confolentais, au contraire, c'est la fraîcheur, c'est la: verdeur !



ALLOUE - Fougères à Masmayoux - YM




Un autre trait caractéristique de la végétation spontanée de la région, c'est l'abondance des graminées et leur vigueur. Sur les bords des chemins, on aperçoit partout des touffes épaisses de dactyles et de houque d'un vert sombre. Dans les nombreux pâturages, ce sont les mêmes touffes avec la même puissance de végétation, mais serrées les unes contre les autres. La phléole des prés, le dactyle, le ray-grass, les fétuques et les vulpins s'y pressent et atteignent, au moment de la coupe, plus d'un mètre de hauteur. Ce sont ces plantes qui constituent le bon foin du pays, parfume avec la flouve et les menthes, si abondantes dans les prés. Remarquons que ces graminées sont précisément celles qui aiment l'humidité. Nous ne trouvons point parmi elles des brèmes, herbes à maturité précoce qui envahissent rapidement les prés des pays secs



Dactyle - Fétuque - Houque


Dans le Confolentais, nous remarquons encore l'abondance de plantes auxquelles l'humidité est nécessaire : la centaurée facée, le liseron des haies, le plantain lancéolé, les rumex, les renoncules et bien d'autres encore. Il n'est pas rare même, et ceci est fort regrettable, d'y voir des carex et des joncs en grande abondance.

Liserons




Renoncules
Carex


Citons encore quelques plantes abondantes : en premier lieu la bruyère l'ajonc, le genêt si communs dans nos landes ; puis, les mauvaises herbes, telle que l'ivraie, la traînasse (agrostis tracante), l’arête-boeuf, le coquelicot, qui pullulent dans les blés. Ces mauvaises herbes ne peuvent prospérer que clans les pays où l'humidité est constante. Dans les « groix» jurassiques, elles s'étiolent et meurent au grand avantage de la plante cultivée. Il faut aussi signaler les sureaux, amis des terres franches, que l'on trouve fréquemment dans les bordures des champs, les orties, qui foisonnent le long des haies et des vieux murs et restent tendres et vertes jusque pendant l'été, constituant un élément très employé pour la nourriture des porcs, des canards et des oies. Dans l'Angoumois, elles ne peuvent guère être utilisées qu'au printemps, car en été elles durcissent, semblent desséchées. Citons aussi un trait caractéristique de la flore. Le labiées, telles que la marjolaine, le thym, le manube, la lavande, si communes sur les chaumes calcaires, font ici presque complètement défaut. Par contre, on trouve en quantité les menthes, les lycopes, les épiaires, amies de l'humidité. En somme, les labiées des terrains secs sont absentes dans le Confolentais et les labiées des terrains humides y pullulent.

Les mousses sont très abondantes dans les bois, ainsi que les fougères dont on se sert pour faire la litière des animaux de la ferme. 



Les fougères




Les ronces bleues sont si communes que l'on emploie leurs fruits pour faire des confitures. Les champignons enfin, au printemps, en été et en automne, poussent en grande quantité; si bien que la vente des espèces comestibles constitue un véritable commerce.

Que de verdure fournie seulement par la végétation spontanée !




                                                                                                  M.Leyraud




Source : Etudes Locales Bulletin de la Société charentaise - N°75 - novembre 1927Photos : Nathalie NASCIET, Jacqueline VILLESANGE et  Yves MORINAIS
Photo la Vienne à Confolens : images de Charente - collection alloueblogspot
Planches du nom des fleurs de Gaston BONNIER : collection alloueblogspot
Remerciement à Jacqueline VILLESANGE et Yvette SOULAT



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ALLOUE LE 27 DECEMBRE 1999









Photos : Jacqueline VILLESANGE





ALLOUE - LA CHARENTE 
DANS SON ECRIN DE VERDURE



Le Pont Neuf

La Lande

La Roche

La Roche

Vérines


Photos : YM


ALLOUE - LA CAMPAGNE 
DANS SON ECRIN DE LUMIERE



Massignac

Route de Benest par Gueuche

Massignac

Vers Chez Taury

Vers Chez Taury



Photos : YM



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LE CLIMAT DU CONFOLENTAIS 
PROPICE AU FRELON ASIATIQUE


Le frelon à pattes jaunes (Vespa velutina) est également appelé frelon asiatique. On le rencontre en Asie continentale jusqu’au Nord de l’Inde et dans les montagnes de Chine, zones géographiques où le climat est comparable à celui de la France, ce qui explique que son installation et sa colonisation de nouveaux territoires en Europe a été possible.



ALLOUE - Nid de frelons asiatiques
sur la rive droite de la Charente au bourg




Photos : Nathalie Nasciet pour alloueblogspot





PLEUVILLE EN 1917

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Publication du 24 mars 2015 








Jules Martin-Buchey est né en 1850 à Châteauneuf-sur-Charente, dans le département de la Charente. Professeur d'histoire, il a enseigné au lycée privé Saint-Paul à Angoulême.

Il est l'auteur de la La géographie historique et communale de la Charente, ouvrage de trois volumes qu'il a écrit entre 1914 et 1917 pendant la Première Guerre mondiale. Cet ouvrage couvre l'histoire et la géographie de la totalité des 426 communes de la Charente d'alors, avec une introduction sur l'histoire et la géographie du département. Cette œuvre reste encore aujourd'hui une référence parmi les communes et les historiens du département.

Jules Martin-Buchey est mort en 1918, à l'âge de 68 ans.








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PLEUVILLE 
1917
et images d'aujourd'hui

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Superficie : 3362h.88 ; 
Population : 972 habitants







La commune de Pleuville s'enfonce, comme un coin, dans le département de la Vienne, qui l'entoure de trois côtés ; elle se rattache à notre département seulement au sud-est, où elle est limitrophe de la commune d'Epenède. Comme superficie, elle tient le deuxième rang dans le canton, mais elle ne vient qu'au cinquième comme population, et la densité de cette population ne dépasse pas vingt-neuf habitants par kilomètre carré.

Le sud de la commune est arrosé par le Transon, qui va rejoindre la Charente dans la commune voisine de Châtain, et par plusieurs petits affluents de ce cours d'eau : les ruisseaux de la Vergnade, Saulnier, de Montoux, et de Champagné; le nord appartient au bassin de la Vienne par les ruisseaux de la Grollière et de Thorigné, dont les eaux s'écoulent vers le Clain. Le ruisseau de la Grollière sort de l'étang de Chez-Besson, le plus vaste des étangs disséminés dans la commune.

C'est la seule commune du canton qui appartienne à la zone des terrains calcaires. On y rencontre de nombreux gisements de pierre à chaux, notamment à La Courcelle et à la Péranche. Ces gisements alimentent les importants fours à chaux de MM. J. Terrasson et François Connin. La chaux fabriquée est principalement employée dans l'arrondissement, pour l'amendement des terrains.
Château de Pleuville XVII°


L'agriculture est un peu en retard ; c'est seulement depuis peu que l'emploi des engrais et des machines agricoles commencent à se répandre. Néanmoins de nombreuses et belles prairies favorisent l'élevage du bétail, qui est très important. L'élevage des animaux de basse-cour, notamment des oies et des dindons, est très développé. Le nord de la commune est en partie couvert par la forêt de Charroux.

Les grands domaines appartiennent à MM. de Traversay, Favre d'Echallens, Chevrier, de Grandmaison, etc. etc.

La route nationale de Limogesà Nantes traverse l'extrémité septentrionale de la commune ; mais la voie la plus importante est la route de Confolensà Charroux (chemin de grande communication n° 30 de Saint-Junienà Charroux), qui dessert le bourg de Pleuville et parcourt la commune du sud-est à l'ouest. Du bourg de Pleuville partent deux chemins d'intérêt commun, l'un se dirigeant vers le département de la Vienne et l'autre unissant le bourg de Pleuville à celui de Benest.

Le bourg de Pleuville (169 hab.), à dix-huit kilomètres nord-ouest de Confolens, est situé sur la route de Charroux. Il possède un bureau de poste. Son église ne présente rien de remarquable ; elle a été restaurée et mal réparée il y a une cinquantaine d'années. Les foires de Pleuville, qui se tiennent le 21 de chaque mois, sont les plus importantes de la contrée pour les moutons gras; on y trouve également beaucoup de porcs gras et de veaux de lait.



Les plus anciens registres paroissiaux conservés à Pleuville remontent à l'année 1623.

Les principaux hameaux de la commune sont : la Courcelle (98 hab.) et la Péranche (72 hab.), où se trouvent les importantes carrières de pierre à chaux dont nous parlons plus haut ; le Contedour (58 hab.), dans le sud de la commune ; le Chaffaud (53 hab.), près du bourg de Pleuville ; Veine (52 hab.), au sud du bourg ; la Bussière (37 hab.), sur la route de Charroux ; le Masdieu (36 hab.) près de la route d'Epenède ; Nouailles (33 hab.), près du Transon ; les Ecures (32 hab,) ; Chez-Landeau (22 hab.), dans le nord, sur la route nationale de Limogesà Nantes, etc., etc.

Près du bourg est la jolie habitation de la famille Favre d'Echallens.
Au château de Gorse, dont les tours et les hautes toitures se mirent dans un étang, on peut remarquer une curieuse porte à pont-levis. Cette porte, percée dans un pavillon flanqué de tourelles en encorbellement, communique avec le premier étage du château par un pont volant.  
En terminant cette notice, nous croyons devoir dire quelques mots d'une découverte, faite, en 1834, dans une grotte du département de la Vienne, voisine du département de laCharente. La plupart des savants considèrent en effet cette découverte comme ayant été faite en Charente et, de plus, l'endroit où elle à été faite porte le même nom qu'un important village de la commune de Pleuville, le ChaffaudIl s'agit d'un os de renne gravé, découvert en 1834, par M. Brouillet, notaire à Charroux, dans la grotte du Chaffaud, située près de la Charente, dans la commune de Savigné. Cet os passe pour le plus ancien échantillon de gravure et de dessin que l'on connaisse. Il fut déposé en premier lieu au musée de Cluny et il se trouve aujourd'hui au musée préhistorique de Saint-Germain.

M. Brouillet n'eut pas l'honneur de sa découverte, qui fut attribuée à M. Joly Leterme, architecte à Saumur, malgré les réclamations énergiques de notre savant archéologue charentais, M. Chauvet.





JULES MARTIN-BUCHEY
Ancien Professeur d'Histoire
1917








Photos : YM
CPA : collection privée
Sources : Géographie historique et communale de la CHARENTE tome 3e - 
arrondissements de CONFOLENS - RUFFEC - Wikipédia 






ALLOUE - LE FOUR A PAIN DE CHAUNAT

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Publication du 19 mars 2014


LE FOUR A PAIN DE CHAUNAT


Autrefois, les fours à pain, malgré la présence de boulangers dans les bourgs, étaient utilisés pour la fabrication du pain quotidien des familles vivant dans les fermes isolées. Le pain aliment indispensable et traditionnel était fabriqué à l'avance pour 10 à 15 jours. Les fermes produisaient elles-même la matière première, seigle ou blé, nécessaire à sa fabrication. Les fermiers utilisaient les nombreux moulins des alentours pour broyer les céréales, que les meuniers livraient par retour dans les villages, sous forme de farine dans des sacs de toile.
Quand on consommait les derniers pains de la dernière fournée, la maîtresse de maison pétrissait la pâte pour les prochaines miches. Une fois reposée, la pâte préparée en boule était disposée dans des corbeilles en osier recouvertes de tissu. Le four à pain était préparé avec des fagots de branches et de bruyères bien sec. Le four chauffé à blanc, était près à être enfourné à l'aide d'une pelle spéciale, de la pâte en boule. Une fois le pain cuit, c'était le tour des tartes et des gâteaux du terroir. Le pain entre deux fournées était conservé dans une maie ou une armoire.



Le four à pain du village de CHAUNAT, commune d'ALLOUE, se trouve isolé dans un champ pas très loin des habitations. Durant la Seconde Guerre mondiale, il a été reconstruit, mais la souche de sa cheminée n'existe plus.




Photos : YM 02-2014
CPA et Illustration : collection privée


ALLOUE - NOTES SUR LE PRIEURE

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Publication du 20 août 2015






Jean-Robert CHARRAUD (1924-2007), était instituteur à BENEST. Historien local, en 1995 il rédige les notes de ses études, sur l’origine du PRIEURE D’ALLOUE, dont il dédicace un exemplaire à ma belle-mère Georgette TRILLAUD et qui seront publiées dans le n° 53 de Mars 1995 des Amis du Confolentais. Ces notes, de Mr CHARRAUD, sont un complément au texte traduit par Raymond POIRIER et Dominique RAPION, pour le blog :

DONATION DE L'EGLISE D'ALLOUE ET MAUPREVOIR
A L'ABBAYE DE CHARROUX

NOTES SUR LE PRIEURE D’ALLOUE 

alias
 LOA, LAUDE, ALOUHE, ALOUX.






Le testament (en 785, pour certains auteurs 783) de Roger, comte de Limoges, révèle qu’avec son épouse Euphrasie, ils fondèrent une abbaye en lieu dit « Caroffum» (Caroffum, Carofum, Carofenum ou Charroux). Cet acte officiel nous apprend qu’ils firent don à leur nouvelle œuvre « de biens meubles et immeubles très importants ». Charlemagne, initiateur de cette création, supporta les frais de l’édification et « dota ce monastère d’amples richesses » (Confirmation de 799).

Une enquête de 1567 (copiée par Dom Fonteneau) précise :

« Plus donna ledit comte Rogierà ladite abbaye le lieu et terre d’ALLOUE en Poitou, dans lequel lesdits abbés auraient aussi mis et établi des religieux de ladite abbaye.

Le 23 avril 1121, Guillaume 1ER , évêque de Poitiers, fait don à l’abbaye des églises de Loa (ALLOUE) et de Malo Presbytero (Mauprévoir).

L’église et le prieuré avaient-ils été indépendants l’un de l’autre jusqu’à cette date ? L’église relevant de l’évêché de Poitiers et le prieuré de l’abbaye de Charroux ?

Suivant un ancien Pouillé, réalisé au chapitre général de Charroux du 16 juin 1471, présidé par l’abbé Jean Chaperon, il fut établi que : le prieuré conventuel « beatae Mariae de Laude» (ALLOUE) devait verser 50 livres à l’abbé comme pension et mésages. A cette époque « sunt in eo prior et quatuor monachi » ; les bâtiments prieuraux d’ALLOUE abritaient donc cinq moines dont le prieur. Chaque année celui-ci devait se rendre au chapitre général de son abbaye (Réunion de tous les prieurs).


LE PRIEURE ET SES DEPENDANCES. 

Suivant un plan non daté (qu’on peut attribuer au XVIIIe siècle), il nous est facile de décrire exactement l’emplacement des bâtiments conventuels et de leurs dépendances. En prenant comme repère la grande allée qui partait et qui part encore aujourd’hui de la rue principale d’ALLOUE (route de Confolens -Champagne Mouton) et se termine à la Charente, on peut diviser l’ensemble en deux parties ; sur la droite : le jardin avec ses servitudes, et sur la gauche les bâtiments du prieuré accolés à l’église paroissiale.

Le jardin était divisé en parcelles rectangulaires mais aussi trapézoïdales en raison des murs de clôture ouest et nord qui n’étaient pas parallèles aux deux autres murs du Est et Sud. L’entrée de ce jardin donnait sur la grande allée dont nous venons de parler. Une écurie formait l’angle des murs Est et Nord et dans le fonds du jardin, dans l’autre angle (toujours du côté de la rue actuelle) une petite construction devait servir de dépôt pour les outils aratoires.

L’entrée des bâtiments prieuraux donnait également sur cette allée comme elle l’est encore actuellement, avec l’ensemble église-prieuré entouré de douves qui, d’après le dessin, communiquaient à la Charente.

On accédait donc au prieuré et à l’église par deux ponts dont les arches ont été figurées sur le papier par des demi-cercles. Deux tours importantes défendaient les deux extrémités de l’enceinte à l’ouest, deux tourelles côté nord l’une, près du pont donnant accès à l’église l’autre, jouxtant intérieurement la tour N.O., devaient défendre l’entrée de l’église et, en même temps, un local ayant une ouverture à l’Est et au Nord. Le mur, côté est, partait du chevet de l’église et suivait les douves jusqu’à la Charente. Bâtiments et dépendances entouraient la cour : deux « fermes » étaient à droite en entrant, au fond une étable avec le four et le grenier. Une salle d’audience jouxtait la partie ouest de l’église et communiquait avec elle. Le presbytère était situé face à la grande allée allant jusqu’à la Charente








Terres et biens ressortissant du prieuré.

Un terrier, daté de 1547, recopié et collationné en 1701, nous donne une idée de l’importance du prieuré. Ce travail fut exécuté « à l’instance de Messire Philippe Delamet, prêtre, docteur en théologie de la faculté de Paris, Maison et Société de Navarre, prieur seigneur d’ALLOUE». Ce document de 510 pagesénumère les terres et les villages producteurs des revenus dont une partie devait être reversée à l’abbaye de Charroux.

L’original portait comme titres :

1°. «Papier terrier du prieuré, terre et seigneurie d’ALLOUX, de l’Ordre de St-Benoît, sis au diocèse de Poitiers, province du Poitou, fait à la requête de Mr René Chasteignier, prieur seigneur du même lieu, les années 1547 et 1548».

2°. « C’est le papier des reconnaissances et des droits féodaux et seigneuriaux du Prieuré et Seigneurie d’ALHOUE, fait par le révérendissime père en Dieu Mons. Messire René Chasteignier, abbé de la Mercy-Dieu, prieur et seigneur temporal dudit ALOUX en l’an de grâce 1547».

Cet abbé commendataire fut-il aussi l’abbé de Charroux ? On peut en douter, vu le mutisme du préambule à ce sujet. Pierre Chasteignier de la Roche-Posay, évêque de Poitiers, fut abbé de Charroux jusqu’en 1543.

L’abbaye de La Mercy-Dieu, de l’ordre de Citeaux, située près de la Roche-Posay, fut dirigée à plusieurs reprises par les membres de la famille Chasteignier, tous abbés commendataires. Certains d’entre eux, trop avides de revenus, n’échappèrent pas à la corruption.


Jean-Robert CHARRAUD
Mars 1995


                                                                                               à suivre ...



Photo : YM


METEOROLOGIE POPULAIRE CHARENTAISE

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Publication du 4 juin 2015


ALLOUE : La mairie et les écoles

François VINCENT inscrivait sur son registre météorologique, la météo quotidienne du Prat à ALLOUE , où il résidait. C’était son hobby, mais pas simplement un hobby, comme tout agriculteur soucieux de ses récoltes, François avait un don, devrait-on dire une connaissance et une pratique de la prévision du temps, qui contredisait souvent les prévisions des stations météo. Ses prévisions, il les scrutait dans le ciel chargé de cumulus ou autres nimbus, dans l’air du Prat, dans la lune, au lever et au coucher du soleil, dans le comportement des oiseaux et de ses animaux de basse-cour , le grincement habituel d’une porte à l’approche d’un changement de temps et bien sûr celui de ses os et de ses vieilles douleurs.

Toutes ces constatations, vérifiées par nos ancêtres, donnèrent naissance à une multitude de dictons populaires, à valeur de pronostique météorologique et parfois, ou souvent, contredit d’une région à une autre, laissant ainsi le loisir à chacun de faire "sa pluie et son beau temps ".

Voici donc réunis par Marc LEPROUX pour les Études Charentaises en 1969, les maximes de la "météorologie populaire charentaise" du mois de JUIN .



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METEOROLOGIE POPULAIRE
EN CHARENTE


JUIN


C'est le mois où la qualité des récoltes s'affirme.

Déjà, les augures du mois précédent nous ont dit qu'il fallait Juin chaud, c'est ce que répète ce proverbe :


« Beau temps de Juin

« Abondance de grain »,

qui devient, dans le Confolentais :

« Annédo dé fé

« Annédo dé ré. »

                                    «   Année de foin

»


                                    «    Année de rien. 

»

                                    « (Eymouthiers,Montbron,Confolentais.)

Ou encore :

« Beau temps de Juin

« Mauvaise herbe donne foin.

Ce qui se dit à Agris :

« En beau Juin

« Toute mauvaise herbe porte foin. »

Il n'est pas nécessaire Que ce beau temps soit sans nuage et même : cc S'il tonne en Juin

« Année (le paille et de foin. » (Agris 1943.)

Par contre :

<< Beau temps avant la Saint-Jean

<<  Assure bon grain pour l'an. >>

Mais,

<< Peu de fruits au groseillier <<Peu de blé au grenier. >>

Pourtant :

« En Juin, on dort comme un chien. » (Eraville 1942.)

Comme le mois de Juin est celui des fauches, il ne faut pas oublier que :

« A la Saint-Barnabé (le 11)

« Mets la faux au pré. » (Agris, La Rochefoucauld.)


Ou

« Mets le dail dans le pré. (Eraville 1942.)

Ce saint, d'ailleurs, joue un rôle important clans le calendrier, avecSaint-Médard etSaint-Gervais.

« Quand il pleut pour la Saint-Médard

« Il pleut quarante jours plus tard.

Par contre,

<< Saint-Médard beau et serein

<<   Promet abondance de grain. >> (Eraville-Vibrac 1943.)

On dit que Saint-Médard avait deux frères tout aussi saints que lui.: Saint-Barnabé et Saint-Gervais, qui ont le pouvoir de défaire ce que Saint-Médard a fait. Donc, s'il pleut le jour de la St-Médard, mais s'il ne pleut pas les jours de la Saint-Barnabé et de la St-Gervais le dicton est sans valeur.

On dit aussi :

« S'il pleut pour la Saint-Gervais

« Il pleut quarante jours après.

Ou bien :

« S'il pleut à la Saint-Gervais

« Pour le blé signe mauvais. » (Eraville-Vibrac.)

Les fêtes de ces trois Saintstombent les8, 11 et 19 juin. S'il pleut pendant ces trois jours, il risque pleuvoir longtemps puisqu'on sait que le vent qui donne aux deux solstices persiste pendant les trois mois subséquents. Le pronostic s'appliquant àSaint-Gervaisrisque donc (le se voir vérifier plus facilement parce que plus près du solstice. Nous (levons toutefois faire remarquer que l'usage de ces proverbes remonte au-delà duXII° siècle, c'est-à-dire avant l'emploi duCalen­drier Grégorien.A cette époque-là, St-Médardétait solennisé 12 jours plus tard, c'est-à-dire à la veille (lu solstice, d'où le fondé de la croyance populaire qui s'exprime selon les localités avec de nom­breuses variantes :

« Quand il pleut à la Saint-Médard

« Il pleut quarante jours plus tard

« A moins que Saint-Barnabé

« Ne vienne tout arranger. » (Région d'Angoulême 1945.)

ARoumazières, on termine par : 
...« Ou que la Saint-Barnabé 
« Ne lui coupe l'herbe sous les pieds. » (Labosmie 1945.)

A Sainte-Colombe :

...« A moins que Saint-Barnabé

« Ne détruise ce qui est gâté. » (Bertrand, vers 1880.)

Ou encore :

...« A moins que Saint-Barnabé


« Ne vienne tourner la clef. » 

ou

Ne raccommode ce qui est gâté. » (Pougné. )

L'influence néfaste sur les récoltes s'exprime aussi de diverses façons.

Dans le
Cognaçais, où les brouillards sont redoutés pour la vigne, On dit :

« La Saint Médard

« Donne son brouillard. » (Origène 1945.)

Partout on est d'accord pour noter la diminution des récoltes même si on le dit de façons diverses.

C'est ce que l'on exprime à
Pougné (1880), à Fouqueure et en général dans le Ruffecois de la manière suivante :

« Quand o mouille le jour (de la Saint-Médard

« Les récoltes diminuent d'un quart.

A La Couronne

« S'il mouille à la Saint-Médard

« Les biens de la terre périssent d'un quart. » (Rajaud 1945.)

A Eraville :

...« La récolte périt du tiers ou du quart. » (Mme Cadet, 1942.)

Dans le Confolentais :

« Per la sin Méder« Pour la Saint-Médard

Les récoltes diminuin d'un                  « Les récoltes diminuent d'un

[quèr. »                                                           [quart. »

A La Chèvrerie on déclare

« Pour la Saint-Barnabé

« le pinson est dans le châtaignier. »

Pour l'influence de Saint-Gervais, à Pougné et à Eraville, on s'accorde que :

« Saint Gervais quand il est beau

« Tire Saint Médard de l'eau. »

Mais, au contraire, si c'est :

« Saint Gervais qui est mouillé

Il pleuvra quarante jours après. »

L'action de tous ces Saints a été résumée ainsi : 
<< Quand il pleut à la Saint-Médard (8 juin) 
<< Prends ton manteau sans retard

<< Mais s'il fait beau pour Barnabé (11 juin) 
<< Qui a lui couper l'herbe sous le pied 
<< Ton manteau chez toi peut rentrer. 
<< Enfin s'il pleut dans ces deux jours

<<  Si Médard et Barnabé, comme toujours 

<<  S'entendaient pour te jouer des tours

<<  Tu auras encore Saint-Gervais (19 juin)

<< Accompagné de Saint-Protais 
<< Que le beau temps va ramener. >>

                                                     (L. Bertrand, instituteur à Pougné, vers 1885.)

Aux Saints que nous venons d'énumérer, viennent s'ajouter Saint-Pierre et Saint-Paul :

<< Celui qui monte aux cerises

<< Le jour de la Saint-Pierre

<< Se casse la jarre (cuisse). » (Précigout, Coulgens, 1885.)

Du reste ce jour-là, il fait toujours mauvais temps car : 
<<  Saint-Pierre pleure toujours.>> (Pougné.)

Ce qui fait dire, à Vibrac et à Eraville :
<< Saint-Pierre et Saint-Paul pluvieux

<<  Pour trente jours sont dangereux. >>

On déclare aussi :


<<  Si o fait frais le jour de la Saint-Poux (Paul)

<<  L'hiver allongera de quarante jours. >>

(Pougné, Nanteuil-en-Vallée.)

Mais :

« Quand o fait chaud le jour de la Saint-Poux

« L'hiver se casse le cou. » (Nanteuil-en-Vallée, Pougné.) (1)

On constate aussi que :

<< A la Saint-Jean, la pluie

<<  Fait la noisette pourrie. » (Eraville - Vibrac.)



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Le château d'eau de La Grange Picassoux




LES BORDS DE LA VIENNE - ANSAC-SUR-VIENNE - CONFOLENS

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Publication du 19 juin 2014







Confolens





LES BORDS DE LA VIENNE
(Léo DUPIT)



Au coin du vieux foyer
Chacun célèbre et vante
Son toit hospitalier,
Le pays qui l'enchante ;
Mais le plus beau de ceux
Dont mon coeur se souvienne
Ne vaut pas à mes yeux
Les rives de la Vienne !


On dit qu'à chaque bord
Des ondes, du Pactole,
On voit des sables d'or
Briller sous la gondole ;
Allez donc, y chercher
Bourse qui vous convienne ;
Moi, j'aime mieux pêcher
Sur les bords de la Vienne !


Et pourtant je n'ai rien
Qui nie serve et m'amuse,
Là je n'ai pour tout bien
Qu'un crayon et ma muse ;
Il ne m'est rien resté,
Non, rien qui me soutienne,
Mais j'ai ma liberté
Sur les bords de la Vienne !


A l'ombre d'un buisson
Où ma muse s'abrite,
Je dicte ma chanson
Près de la marguerite ;
Le joli rossignol
Redit aussi la sienne
Et promène son vol
Sur les bords de la Vienne !


Bon vin, site charmant,
Bon lit et bonne table, 
Coeur généreux, aimant,
Femme belle, agréable ;
Vous trouvez tout cela
dans notre ville ancienne,
Vous qui passez par là ,
Sur les bords de la Vienne !


D'Ansacà Saint-Germain,
Riante promenade,
J'ai toujours sous la main
De fraîche limonade ;
A Vougeot, à Paris,
A Beaune, à Rome, à Vienne,
Trouvez-moi du vin gris
Comme aux bords de la Vienne !


Quand de sombres soucis
M'offrent leur triste mine,
J'aime à rêver assis
Au ruisseau de la mine ;
Là je suis plus heureux
Qu'au passage Vivienne !
Près du jet amoureux
Qui se perd dans la Vienne !


Je poursuis mon chemin
Près la pierre qui tombe,
Jusqu'au joli moulin
Qu'on appelle La Combe ;
De la Grange-Cambourg
Il faut que je revienne
Par ce charmant contour
Qui sourit à la Vienne !


Là, j'entends en plein air,
Sur les vertes fougères,
Les chants, le nouvel air
De nos jeunes bergères ;
Les contes amusants
De Pierre ou bien d'Etienne,
Deux et bons paysans
Des rives de la Vienne !


Le soir, à Saint-Michel,
Je contemple à ma porte
Des diamants du ciel
L'innombrable cohorte ;
Ma porte où je n'ai point
Un clou qui m'appartienne,
Ni même un petit coin
Sur les bords de la Vienne !


Une autre fois, j'irai
Où le sorcier devine ;
Là je célébrerai
La bourgade voisine ;
J'irai me reposer
Près de la pierre ancienne
Qu'un saint jour vit poser
Sur les bords de la Vienne.


Pour moi, sans avenir,
Faible et pauvre poëte,
Le curé peut venir,
Vers la fosse muette,
Chanter le « Libéra»,
Triste et lugubre antienne,
Lorsque Dieu le voudra,
Sur les bords de la Vienne !






                                                                               Léo DUPIT (Confolens, 1851.)




A Confolens la Vienne semble s'immobiliser pour former un lac paisible




Photos : YM :
Confolens 10-2006 
Ansac-sur-Vienne 26-02-2014 
Photo N&B de Confolens : Phototèque Française, Images de Charente 1964

ALLOUE - LE LAVOIR DES BRECHEVAUX

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Publication du 9 juin 2014











LE LAVOIR DES BRECHEVAUX



La révolution industrielle du XIXe siècle, qui engendre le passage de la société agricole et artisanale vers une société commerciale et industrielle, avec son cortège de pollution et de problème d’hygiène, contraint les communes face à la question des eaux de rivière souillées, d’implanter des lavoirs pour remplacer la pierre inclinée et la planche qui servaient à faire la lessive au bord de la rivière ou à la mare communale. Le lavoir alimenté en eau naturelle est avant tout utilisé pour rincer le linge une fois lavé. Le lavoir généralement public, peut-être également privé et accolé à la maison. Le lavoir était utilisé par les femmes des villages à titre personnel et d’autres s’y rendaient à titre professionnel pour leur métier de lavandière. Les lavoirs sont nés au XIXème siècle afin de lutter contre les épidémies (Choléra, typhoïde et variole) pour s’attaquer au plus vite aux causes d’infections. C’est la résultante d’une prise de conscience collective des besoins d’hygiène à l’heure où le soin du corps et la propreté du linge est un impératif à l’éradication de ces maladies.



La mare des BRECHEVAUX


Sur la route D740 en direction de CONFOLENS, à 3km400 du bourg, se trouve le dernier village d’ALLOUE : le village des BRECHEVAUX. La dernière route à droite en direction de la GRANGE du BEAUà une cinquantaine de mètres, vous laisse découvrir sur sa gauche, un petit plan d’eau, entretenu et aménagé avec coquetterie ; sur sa droite en léger contre-bas de la route, est positionné le lavoir du village des BRECHEVAUX, de la commune d’ALLOUE, avec sa source et ses deux margelles. C’est un endroit aujourd’hui très calme, que l’on peut s’imager au XIX siècle très animé, avec les éclats de rire et les chants des lavandières sur leur lieu de travail !



Le lavoir des BRECHEVAUX


La fontaine des BRECHEVAUX



Photos : YM

BENEST - LES PONNES DE BENEST

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Publication du 23 fevrier 2015





Les ponnes de Benest



Le sujet a été abondamment traité, notamment par Léonide Babaud-Lacroze, mais il n'est peut-être pas inutile d'ajouter, à tout ce qui a été vu d'assez loin, le témoignage de quelqu'un qui est né à moins de 200 m de la « Fabrique» des ponnes, qui n'en était séparé pendant toute son enfance que par deux jardins aux murs écroulés qui n'étaient pas un obstacle, qui accédait quand il voulait à la Fabrique par la prairie du Brandit particulièrement chère à son souvenir, de quelqu'un qui entrait souvent, en revenant de l'école, en la boutique du débonnaire Auguste Perrin où l'on faisait des ponnes, ou qui regardait longuement les Malapert, le père et les deux fils, préparer l'argile et fabriquer des ponnes, qui regardait en s'éveillant l'énorme panache de fumée noire du four de la fabrique, qui a joué à cache-cache dans le vieux four des ponnes, s'est chauffé le soir et a appris ses leçons à la grabole des potiers, qui a vu dans la maison familiale et dans le voisinage l’importante lessive, a la <<bujade>>dans la ponne de Benest

Essayons donc d'évoquer la <<bujade>> et l'industrie des ponnes mortes l'une et l'autre il n'y a guère plus d'un demi-siècle lorsque triomphèrent les lessiveuses en tôle galvanisée elles-mêmes supplan­tées aujourd'hui par les machines à laver.

La ponne de Benest est d'une couleur voisine de celle de la fonte. on ne peut la confondre avec aucune autre, notamment avec celle de couleur ocre jaune ou rouge qu'on trouve en Charente-Maritime par exemple.

On ne la fabriquait qu'à Benest et elle se répandait fort loin dans tout le Poitou surtout, car si Léonide Babaud-Lacroze, administrativement, a raison d'inclure Benest dans le Confolentais, cela n'est guère vrai qu'à partir de la Constituante ; l'Angoumoisétant trop petit pour former un département. Il a fallu ajouter d'importantes portions de Saintonge et de Poitou dont Benest.

Les vieilles chartes disent : « Benays en Poitou» et la paroisse dépendait de l'abbaye de Charroux. Le patois local est rigoureuse­ment poitevin alors que celui du Confolentais est limousin.

Benest est situé à mi-chemin entre Ruffec et Confolens, à 20 km environ de l'un et l'autre de ces deux chefs-lieux, à 14 km de Charroux que se partageaient l'Abbé et le Comte de La Marche. La com­mune limitrophe de Châtain (5 km de Benest) est dans la Vienne. Benest est sur la rive gauche de la Charente légèrement en amont du Moulin de l'Ane Vert où notre petit fleuve commence cette incursion dans la Vienne qui se développe au Nord jusqu'à Civray

Les ponnes, aujourd'hui ornements des jardins et des terrasses où elles meurent rapidement parce qu'on prend trop rarement les précautions qui s'imposent contre le gel, furent jusqu'à la fin du XIXème siècle un ustensile ménager de première importance. 

Dans la ponne, on faisait la lessive (on disait « la bujade»), une fois l'an dans la plupart des familles, deux fois dans d'autres suivant l'importance numérique de la famille et suivant sa plus ou moins grande aisance. Il fallait posséder un stock de linge important, de l'ordre de 24 draps par lit, sans compter le menu linge.

On fabriquait des ponnes plus petites ou ponneaux, (on disait « panou» comme on disait « pannes» et non ponnes) avec lesquelles on pouvait faire de petites lessives plus fréquentes en attendant les grandes lessives annuelles ou semi-annuelles. Les voisins apportaient, à charge de revanche, leur petit paquet de menu linge, cette coutume permettait d'attendre plus commodément sa propre lessive. 

La ponneétait installée soit à demeure dans un chai sur un socle de maçonnerie soit d'une manière amovible sur un socle de bois.
Elle communiquait avec la chaudière placée au-des­sus du feu sur un trépied de fer pour l'installation amovible ou sur un four­neau en briques dans les installations permanentes par un conduit en bois qui portait le même nom que l'ouverture inférieure de la ponne : « la trute». 

La truteétait une sorte de gouttière en bois exté­rieurement pleine sur 15 à 20 cm pour s'adapter à la trute de la ponne.
On fermait ce conduit par une baguette de bois entourée d'un chiffon à son extrémité. 

La "trute"
Mon père, habile ouvrier du bois dans sa jeunesse, avait apporté à la trute un perfectionnement important. Toutes les ménagères du bourg venaient emprunter la nôtre. Cette trute perfectionnée n'était plus ouverte mais percée d'un bout à l'autre et munie d'un gros robinet de barrique 
<<le jean >>.  

Ainsi étaient supprimés le bouchon de chiffon au bout d'une baguette et le risque grave de débordement de liquide bouillant.




                                                                    Fernand PINGANNAUD
                                                               1969


                                                                                    à suivre ...



Source : Etudes Charentaises N° 12 Mai et Juin 1969 (collection privée)
Photos : YM
CPA : collection privée


BENEST autrefois



Les ponnes de BENEST 2ème partie :


Les ponnes de BENEST 3ème partie :

http://alloueblogspotcom.blogspot.fr/2015/04/benest-les-ponnes-de-benest.html

ALLOUE - LE LAVOIR DE MASMAYOUX

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Publication du 6 mars 2014




LE LAVOIR DE MASMAYOUX


Toute l'année, les lavandières de MASMAYOUX, village de la commune d'ALLOUE, devaient porter à dos, enrobé dans un drap, dans un panier ou roulé dans une brouette, le linge jusqu'au lavoir public, moins connu que son confrère abrité, de la place, nommée aujourd'hui, "Maquis FOCH". Les unes et les autres lavandières des 5 lavoirs* d'ALLOUE, malgré la dureté de l'ouvrage, les genoux posés sur la pierre, "l'échine" courbée, jeter, frotter le linge à la cendre, rincer, tordre, battre au battoir pour l'essorer ; les lavoirs pour toutes ces femmes étaient un lieu de convivialité qui rythmait la vie quotidienne, où chacune se retrouvait pour oublier la monotonie des longues journées isolées dans les champs ou à la ferme ; c'était l'occasion de s'épancher sur les difficultés de tous les jours, de rigoler un peu avec les histoires du pays. 


Le lavoir de MASMAYOUX, a un charme particulier lié à sa petite taille et à sa situation légèrement en retrait, qui lui confère une position stratégique intime pour les confidences entre les lavandières du 19e siècle dont-il daterait. La source qui l'alimente enrobée dans un cube de pierre de taille est un peu similaire à la fontaine de la MARZELLE du village "Chez PASQUET". Pour accéder à la source et au lavoir, traversez le village jusqu'à la dernière maison, le lavoir se situe à droite derrière elle. En quittant le lavoir, les lavandières se rendaient chargées de leur linge humide et allourdi , l'étendre à sécher sur les haies des champs de proximité.









* Les 5 lavoirs d'ALLOUE : Le bourg - Masmayoux - Lasfont - Les Bréchevaux - Chez Pasquet 



Photos et photo montage : YM
CPA : collection privée


ALLOUE AUTREFOIS

ALLOUE AUTREFOIS


LE VIADUC DE PONTARAN A ANSAC-SUR-VIENNE - LES ENVIRONS D'ALLOUE

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Publication du 8 mars 2014



LE VIADUC DE PONTARAN


Ce viaduc nommé de PontaranPontarand ou Pontaraud , traverse le petit ruisseau de la FAYE à ANSAC-SUR-VIENNE, commune de CHARENTE, située à un quart d'heure de route d'ALLOUE soit 15 km et à 3,5 km de CONFOLENS


Construit vers 1880 au moment de la création de la ligne de chemin de fer qui reliait ROUMAZIERES ; autre commune de CHARENTE située à 21 km d'ALLOUE,  et la ville de CONFOLENS, le viaduc avec ses cinq arches couvre une longueur de 100 mètres et est réalisé en pierre de taille. 



La ligne de chemin de fer sera inaugurée en 1887 et fermée en 1940. Aujourd'hui le viaduc s'est recyclé avec une vocation touristique , le vélo-rail de CHARENTE-LIMOUSINE


Le ruisseau de la faye, coule également sur les communes d'AMBERNAC et de MANOT





Photos : YM 02-2014

Ansac-sur-Vienne :



ALLOUE AUTREFOIS

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ALLOUE - JEU DE PISTE

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Publication du 26 juin 2015



JEU DE PISTE

à la découverte d'ALLOUE

4ème étape






Où sont tous ces personnages ?

Cliquez sur l'image 


Réponses dans le prochain épisode.




RÉPONSES DE L'ÉTAPE N° 3 :




  1.  A la villa Sarah Mairat
  2.  A la nouvelle gare
  3.  Sur la Place du Maquis Foch
  4.  Une vigne entre l'Age Diot et Lasfont
  5.  Dans le Bourg, Route d'Epenede
  6.  A Villemier

ALLOUE - JEU DE PISTE

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Publication du 2 juillet 2015




JEU DE PISTE

à la découverte d'ALLOUE

5ème étape







Où sont tous ces personnages ?

Cliquez sur l'image 


Réponses dans le prochain épisode.


RÉPONSES DE L'ÉTAPE N° 4 :



  1. AU CHÂTEAU DE MASSIGNAC
  2. AU CHÂTEAU D'EAU DE LA GRANGE PICASSOU
  3. SUR LE FOUR A PAIN DE CHAUNAT
  4. A L'ETABLE DE RIOUMORT DU XIXè SIECLE 
  5. A LA POMPE A EAU DE LA ROUTE D'EPENEDE, DANS LE BOURG
  6. AU PIGEONNIER, A PROXIMINITE DE L'EGLISE RUE EMILE BELLY




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