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ALLOUE PHOTO DE CLASSE

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ALLOUE PHOTO DE CLASSE 
1994 - 1995










ALLOUE PHOTO DE LA CLASSE DE :

Mr Patrick ALVAREZ 
1994/1995


On reconnaît (sous réserve) :


a) - a) - Jennifer Heindercheid - b) - Maxime CAGLIERO - c) - Aurélie PETUREAU - d) - Raphaël BELLICAUD - e) - Pierre LEDUQUE - f) - Nicolas DEMAILLE - g) - Patrick Alvarez - h) - Alexandre BONNIN - i) - Thomas DUPRAT - J) - Anthony LEDUQUE - k) - Mickaël DOUCET - l) - Cécile DEVERGE - m) - Annick DOUCET - n) - Marjoleine LEFAUX - o) - Bruno BOBIN - p) - Rose PAIN - r) - Marina CHAROAT - s) - Eloïse BOUDESSEUL - t) Jonathan GUERGUIN - u) - Aurélie GUERGUIN - v) - Laure MASON - w) - Eline GOURSAUD.











Photo : collection Patrick ALVAREZ
Remerciements à : Patrick ALVAREZ



Toutes informations concernant ce document seront les bienvenus :







ALLOUE PHOTOS DE CLASSES :





ALLOUE - SOUVENIRS D'ENFANCE

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Raymond POIRIER




Raymond POIRIER, est né à ALLOUE, le 17 février 1927 dans la maison familiale de la VIEILLE RUE. Il y passe son enfance avec ses parents, Georges POIRIER et Anna (née MARCHADIER) ainsi que son frère Jean et sa sœur Marie-Claire.


Raymond POIRIER nous conte ici, la suite de ses souvenirs d’enfance et d’adolescence à "ALLOUE", là, où il a toujours plaisir à se ressourcer chaque année, au cours de séjours occasionnels et de visites à sa famille et ses amis ; délaissant quelques temps l'Ile de Beauté (où il vit aujourd’hui), pour son village natal.


Derrière les Halles le café de Jean PATRIER 



RAYMOND POIRIER : LE BOURG D'ALLOUE

Mes souvenirs d'enfance et jeunesse

5ème partie :


LES "BISTROTS"


Je crois avoir mentionné qu'autrefois plusieurs petits commerces apportaient à ALLOUE presqu'à toute heure une certaine animation. Mais il en est qui permettaient à l'éventuel promeneur de parcourir la localité en plusieurs étapes s'il le souhaitait. Je veux parler des bistrots.

En partant de l'extrémité Ouest, on commençait par le Café MOREAU (Firminétant patron) qui comportait un billard ainsi qu'un piano mécanique qui existe encore, je l'ai vu assez récemment. 

Le Café MOREAU

Quelques mètres plus loin se tenait le petit bistrot PENOT (le Père PENOTétait forgeron).


Sur le mur de la maison de face, on distingue 
la plaque publicitaire BYRRH du bistrot PENOT


Jean PATRIER (père) maréchal-ferrant et
Abel RIBOT boulanger vers 1950
En poussant un peu plus loin on arrivait aux halles. Les ayant traversées on débouchait sur le Café PATRIER. Le corpulent et jovial Père PATRIERétait lui aussi forgeron. Sa femme "Angélique" servait les consommateurs et leur fils unique "Jean", alors écolier, à peine plus jeune que moi, devint, en prenant de l'âge notre célèbre vieux copain "PAF".




Tout près, au coin de la Place, jouxtant le lavoir, se trouvait le café que géraient Urbain GUYOT et son épouse. Ils avaient deux filles : Ernestine et Renée. Après eux ce furent les MORINIERE puis les CHAUVEAU.

Quelques pas encore jusqu'au coin suivant de la Place et nous voilà devant le Café du Père BELLY et sa compagne, Léontine. Ultérieurement ce seront les BROUSSE puis la famille CHARLES (coiffeur).


A gauche, Hôtel des Trois Piliers (chez PATRIER)
en face Hôtel et Café de la Place ( GUYOT)
à droite Café  BELLY, aujourd'hui Chez PATOU 


Chez PATOU
Seul Café-Restaurant restant aujourd'hui à ALLOUE


En suivant vers la Vieille Rue on pouvait, au moins les premières années, faire un petit détour jusque chez la MARIETTE (SAUZET), vaillante tenancière dite "Marie Quat' Poils" en raison de sa partielle calvicie.

Un certain temps, juste à côté les VIGNAUD (épiciers) avaient aussi licence pour servir à boire.


Façade de l'Epicerie-Café VIGNAUD
Hélène VIROLE et sa fille Agnes (2 mois)
dans le café VIGNAUD


On redescendait pour atteindre le Café-Restaurant TRILLAUD ( Pierre et Louise


Café Restaurant TRILLAUD


Quelques années après sera créé le Café Tabac de René THIAUDIERE.



Café-Tabac de René THIAUDIERE



Tous ces établissements n'ont pas strictement coexisté à une période bien délimitée, et je ne suis pas en mesure de préciser les dates auxquelles ils étaient en activité. Mais il est sûr qu'à certaines époques il en existait au moins quatre ou cinq en même temps. Voilà pourquoi, peut-être, je n'ai jamais ouï dire qu'un citoyen d'ALLOUE soit mort de soif, mais je peux me tromper ...




Raymond POIRIER

Novembre 2015



                                                                                 à suivre ...



Photo de Jean PATRIER et Abel RIBOT : collection Raymond POIRIER
Photo de la façade de l'Epicerie-Café VIGNAUD : collection Renée BELLICAUD
Photo d'Hélène VIROLE dans le Café VIGNAUD : collection Hélène VIROLE
Photo du Café-Tabac de René THIAUDIERE : collection Jacques THIAUDIERE
CPP Café Restaurant TRILLAUD : collection Annette MORINAIS
CPA : collection privée

Remerciements à : Renée BELLICAUD, Annette MORINAIS, Jacques THIAUDIERE, Hélène VIROLE et Dominique RAPION.















LIRE OU RELIRE :

Raymond POIRIER : souvenirs de mon enfance :

Petite histoire d'un Parisien en Charente

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Petite histoire d'un Parisien en Charente




Coup de cœur !

Pendant cinq ans, j’ai, comme dit-on : << mis tout "mon cœur">> dans l’animation de mon blog, créé, pour occuper une partie de mon temps de journées et même de nuits de retraité à faire connaître et découvrir notre beau village d’ALLOUE et tenter de distraire par l’inventaire de souvenirs et d’anecdotes les uns et les autres vivants ou ayant vécus à ALLOUE. C’est avec beaucoup d’amertumes, que je suis obligé aujourd’hui, de ralentir les publications du blog, ce que "mon cœur" m’ordonne et je m’en excuse auprès des lecteurs dont bientôt les visites vont atteindre le chiffre de 50.000. J’espère que ces interruptions ne seront que passagères et que "mon cœur" me redonnera l’occasion prochaine, de reprendre régulièrement les publications de nouveaux articles.

                                                                      A bientôt ...



LE PETIT TRAIN DE LA MEMOIRE - ORTF années 60

ALLOUE AUTREFOIS

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Château de BEAUCHENE - 
Scène de chasse - Peinture murale époque Louis XIII

CHAMPAGNE MOUTON - CAFE DE LA PAIX

L'HEURE VRAIE CHARENTAISE

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Pubication du 26 mai 2014




L’HEURE VRAIE CHARENTAISE


La Mairie d'ALLOUE


Du 30 mars au 26 octobre de cette année, nous sommes, comme chaque année,depuis le 28 mars 1976, en heure d’été. L’idée d’un horaire d’été, pour l’économie d’énergie, est pour la première fois évoquée par Benjamin FRANKLIN en 1784. C’est en 1907 qu’un anglais William WILLET entreprend une campagne contre la sur consommation de la lumière. Le 30 avril 1916 l’Allemagne est le premier pays à appliquer l’horaire d’été, suivi par l’Angleterre le 21 mai de la même année. En France le député André HONNORAT propose également en 1916 l’instauration de l’horaire d’été qui sera effective le 14 juin.
André HONNORAT
L’heure d’été est une avance de 1 heure sur le méridien de GREENWICH. Pendant l’occupation Allemande, la FRANCE coupée en deux, zone libre et zone occupée, aura deux horaires d’été  :  la zone occupée applique l’heure Allemande avec un décalage de deux heures avec le méridien de GREENWICH et une heure en hiver. Le 14 aout 1945 après la libération, l’horaire d’été est abandonné. Le choc pétrolier de 1973, relance l’idée de l’horaire d’été pour l’économie de l’énergie. En 1976, le 28 mars, la France vie à nouveau en horaire d’été. En 1980 l’ensemble des pays de la communauté Européenne instaure l’heure estivale, dont la date sera uniformisée en 1998.

Depuis 1784, où pour la première fois est émise l’idée du changement d’heure en été, les controverses n’ont jamais cessé. Voyons ce que pensait Paul MAIRAT de l’heure d’été en 1922 :


CURIOSITÉS LOCALES 


Les débats sur l'heure d'été ont permis à quelques-uns de ses partisans d'apporter à la tribune des arguments empruntés à une science acquise de fraîche date. Nous avons entendu parler du temps sidéral, du temps vrai, du jour civil, de l'heure légale, etc. 

Que voulait-on démontrer aux adversaires de l'heure d'été ? Que l'heure d'hiver n'était pas non plus l'heure vraie, et que si toutes les montres de FRANCE et de NAVARRE marquaient midi en même temps, il ne s'ensuivait pas qu'il était midi vrai dans tous les endroits où les montres étaient consultées au même moment.
Nous le savions de reste, et aurions pu répondre à ces savants en herbe que lorsqu'il est midi vrai à la coupole de l'Observatoire, il' est midi, moins deux secondes au dôme du PANTHEON.
L'heure de PARIS elle-même n'était pas vraie pour toute la capitale, et l'heure légale retardait ou avançait naguère sur l'heure vraie selon qu'un observateur était placé à l'ouest ou à l'est de l'Observatoire. Nous parlons naturellement, du temps où l'heure légale était en FRANCE celle du méridien de PARIS.

Peut-être beaucoup de nos lecteurs ne se doutent-ils pas que depuis l'adoption de l'heure anglaise, c'est-à-dire de l'heure du méridien de GREENWICH, nous nous rapprochons en CHARENTE beaucoup plus de l'heure vraie, de l'heure solaire que du temps où l'heure légale était celle de PARIS.

Méridien de GREENWICH

Ceci tient à ce que le méridien de GREENWICH passe en CHARENTE même. A titre de curiosités locales nous allons voir ce qui en résulte, si nous considérons l'heure légale par rapport à l'heure solaire.

C'est le 9 mars 1911 qu'a été mit en vigueur la loi instituant en FRANCE l'heure du méridien de GREENWICH. Cette loi est ainsi conçue : « L'heure légale, en FRANCE et en ALGERIE, est l'heure temps moyen de PARIS, retardée de neuf minutes vingt et une secondes, et le temps — légal — suspendit son vol durant cet espace. 
Alors que le méridien de PARIS déterminait l'heure pour toute la FRANCE, comment les heures charentaises se comportaient-elles à l'égard de l'heure vraie. 



La CHARENTE est tout entière à l'ouest du méridien de PARIS, ce qui avait pour résultat de faire avancer toutes les montres sur l'heure vraie. 

Ainsi, quand celles-ci marquaient midi, heure légale, en réalité il était — heure vraie — midi moins 8 minutes 44 secondes à ANGOULEME, moins 9 minutes 57 secondes à BARBEZIEUX, moins 10 minutes 39 secondes à COGNAC, moins 6 minutes 38 secondes à CONFOLENS et moins 8 minutes 33 secondes, à RUFFEC. L'écart le plus faible s'observait à CONFOLENS, l'écart le plus important à COGNAC. 

Du jour où l'heure anglaise fut adoptée, nous nous rapprochâmes beaucoup de l’heure vraie, et il en est de même pour tous les départements que traverse le méridien de GREENWICH

Ainsi, tandis qu'à PARIS l'heure légale est en retard de 9 minutes 21 secondes sur l'heure vraie, à ANGOULEME elle n'est en retard que de 37 secondes, à CONFOLENS de 2 minutes 43 secondes, à RUFFEC de 48 secondes. 

Comment se fait-il, dira-t-on, que dans le même département l'heure légale soit en avance sur l'heure solaire dans certaines localités et en retard dans d'autres, cela tient simplement à ce que les premières sont à l'ouest du méridien de GREENWICH, tandis que les secondes sont à l'est. 

Heureux les habitants d'HIERSAC ! Ils ont l'heure vraie en même temps que l'heure légale, précisément parce qu'ils sont exactement sur le méridien de GREENWICH. Quand il est midi à leur montre, il est également midi au soleil. Il n'y a qu'au temps de l'heure d'été qu'ils ne sont plus à l'heure. 

Si nous sortons de ces amusements pour revenir aux choses sérieuses, voilà ce que nous répondrons aux défenseurs de l'heure d'été, lorsqu'ils reprochent aux partisans de l'heure unique de ne pas observer plus qu'eux l'heure vraie : « Que l'heure unique ne soit pas l'heure solaire, vous ne nous l'apprenez pas, mais entre nos deux systèmes il y a cette différence, c'est que le nôtre cherche à maintenir l'heure qui s'éloigne le moins de l'heure solaire, tandis que le vôtre cherche à établir celle qui s'en éloigne le plus. » 

Paul MAIRAT 

Journal « La Charente », 14 mars 1922.





Photos : YM
Documentation : collection privée

METEOROLOGIE POPULAIRE CHARENTAISE

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Publication du 24 avril 2015


ALLOUE




François VINCENT inscrivait sur son registre météorologique, la météo quotidienne du Prat à ALLOUE , où il résidait. C’était son hobby, mais pas simplement un hobby, comme tout agriculteur soucieux de ses récoltes, François avait un don, devrait-on dire une connaissance et une pratique de la prévision du temps, qui contredisait souvent les prévisions des stations météo. Ses prévisions, il les scrutait dans le ciel chargé de cumulus ou autres nimbus, dans l’air du Prat, dans la lune, au lever et au coucher du soleil, dans le comportement des oiseaux et de ses animaux de basse-cour , le grincement habituel d’une porte à l’approche d’un changement de temps et bien sûr celui de ses os et de ses vieilles douleurs.

Toutes ces constatations, vérifiées par nos ancêtres, donnèrent naissance à une multitude de dictons populaires, à valeur de pronostique météorologique et parfois, ou souvent, contredit d’une région à une autre, laissant ainsi le loisir à chacun de faire "sa pluie et son beau temps".

Voici donc réunis par Marc LEPROUX pour les Études Charentaises en 1969, les maximes de la "météorologie populaire charentaise" du mois d’AVRIL .





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METEOROLOGIE POPULAIRE

EN CHARENTE





AVRIL

C'est le mois du renouveau. Il faut tailler la vigne, car :

« Taille d'Avrî (l)

« Taille de chéti (f). » 

(Rouillac, Barbezieux, Cognaçais 1939).


Déjà la vie se manifeste :

« Au prumier d'abri                                                 « Au 1er Avril

« Le coucou chante mort ou                                 « Le coucou chante mort ou

[vi. »                                                                                                                               
[vif. »

Mais il est bon pour l'avenir des récoltes que le : 

« Gentil mois d'Avril

« Soit coiffé de grésil. »

Car il n'est pas nécessaire que les jours se succèdent beaux pour que soient belles les récoltes :

« Pâques gagnouses (pluvieuses)

<< Saint-Jean fromentouse. >>

(Cellefrouin et Saint-Coutant 1880 — Eraville et Cognaçais 1942).

A Bréville, on dit :

« Pâques fagnouses

« Année fromentouse.

A Vibrac, on est moins affirmatif :

« Pâques pluvieuses

« Souvent fromenteuses. »

A La Rochette :

« Avril pluvieux

« Saint-Jean farineux. »

A Agris :

« Jamais pluie de printemps

« N'est mauvais temps. »

D'ailleurs, pour les semailles de printemps, il faut les faire avant la deuxième quinzaine (lu mois, car :

« Si le quinze tu as semé

« Tu auras blé dur et serré. »

Pour le vigneron, il y a aussi des signes qui ont leur impor­tance et :

« Quand le raisin naît en avril

« Il faut préparer ton baril. »

(Eraville - Vibrac - La Rochette 1945).


Car

« A la Saint-Vincent

« Le raisin monte au sarment. »

Il est, aussi, nécessaire de tenir compte des orages :

« S'il tonne en Avril

« Prépare tes barils.

A Roumazières, on dit

« Quand il tonne en Avril

« Défoncez barriques et barils.

A Eraville, comme à Vibrac :

« S'il tonne en Avril

« Le vin revient au douzil. » (1) 

(1) Le « douzil » ou « douzier » est un orifice placé au-dessus du robinet et de diamètre inférieur à celui-ci. Autrement dit. c'est le fausset. 

Dans le Cognaçais :

« Quand il tonne en Avril

« Cela fait monter le vin au douzil.

(Origène 1945).


Dans les cantons de Rouillac et de Barbezieux :

« Tonnerre d'Avril

« Emplit les barils. »

A Bréville, la gelée d'Avril est très dangereuse pour les jeunes bourgeons, ce qui fait dire :

« Quand o jheule en Avril

« O revient au douzil. »

On s'exprime d'une façon beaucoup plus pittoresque à Pougné (vers 1885) et à Barbezieux (1943) :

« Si o tonne en Avril

« O faut foncer les barils. » 
Ou à Agris (1943) et La Rochette (1920) :

« En Avril, s'il tonne

« C'est nouvelle bonne. » 

Mais

« S'il pleut sur les Rameaux

· Il pleuvra sur les bargoneaux. » (1)

(1) Petite meule de foin faite dans les prés au moment de la fenaison.

(Cognaçais, Eraville, Bréville, Mérignac vers 1940).

L'irrégularité du temps peut amener bien des mécomptes ou des satisfactions :

« Avril froid donne pain et vin

« Avril doux est prié de tous. » 

Ou encore :

· Avril frais et Mai chaud

« Emplissent la grange jusqu'en haut. » (Ste-Colombe). 

Mais

« Quand le loriot a chanté

« Les gelées sont passées. « (Eraville 1942). 

C'est peut-être pour cela qu'

« En avri (1)

« On dort un p'tit. » (Eraville.)
 

C'est en raison de cette irrégularité de la température qu'il est prudent de conserver ses vêtements chauds, malgré l'ardeur parfois accablante du soleil ; ce que la sagesse populaire exprime en déclarant :
« En Avril

« Ne quitte pas un fil


« En Mai

« Quitte ce qui te plaît. »

(La Rochette, Chasseneuil, Eraville, Ruelle, Confolentais, Cognaçais.)


Ou encore, à Vibrac :

« En Avril

« Ne t'allège pas d'un fil. »

Un temps trop doux avant les Rameaux risque de nous amener une recrudescence de froid :

« Papillon avant l'hosanne

« Fait porter chausses et mitanes. » (1) 

(1) Chausses — bas ; mitanes gants. 

Cependant, si le temps est irrégulier, on peut prévoir aux Rameaux la direction générale du vent pour l'année.

A Roumazières, d'où le vent vient pendant l'élévation de la messe des Rameaux, il viendra les trois quarts de l'année.

A Montbron (1890) et Mainzac (même époque) pendant que la cloche de la messe des Rameaux sonne, le vent tourne 9 fois. La dernière direction sera celle du vent durant les trois quarts de l'année.

A ces remarques, s'en ajoutent quelques autres.

A
Oradour-Fanais, il faut ramer les pois au plus tard le 30 avril. Autrement, ils ne monteraient pas.

(V. Doignon, instituteur à Embourie vers 1880.)

« Si les ormeaux sont bien fleuris, la vigne aura beaucoup de formantes », ce qui ne veut pas dire que la récolte sera forcément belle. Gare à la Saint-Utrope ou aux Saints (le glace. (Bréville.)

C'est aussi dans ce mois que se placent le 

23 Saint-Georges 

25 Saint-Marc

30 Saint-Eutrope

qui sont connus en Angoumois sous le nom de « Chevaliers ». Ils sont particulièrement redoutés car ils ont donné lieu à des remarques sur les variations (le température gui se produisent généralement ces jours-là et dont les conséquences sont funestes pour la végétation qui est en plein essor. Les gelées sont particulièrement à craindre au cours de ces trois jours.

« Saint-Georges emporte tout dans sa dorne. »

« Par la Saint-Mar (c) la récolte diminue d'un quart. » 

(Cellefrouin 1880.)

« La Saint-Utrope emporte tout dans son gard'robe. » 

(Bréville 1945.)

La St-Utrope marque le début des grandes foires de Saintes qui durent plusieurs jours. C'est pour cela que les gens de Bréville qui s'y rendent, disent :

« On s'en va-t-en Avril

« On s'en retourne en Mai.

Ces trois saints ont aussi leur influence sur les récoltes. 

On dit à Vibrac

« A la Saint-Georges

« Sème ton orge.

« A la Saint-Mar (c)

« Il est trop tard. »

Cependant,

« S'il mouille à la Saint-Georges

« Il n'y aura ni cerise ni orge. »

Ce qui se dit encore :

· s'il mouille à la Saint-Georges

« il n'y aura pas de cerises promelojhes. » (précoces). 


Mais il ne faut pas oublier que :

« Pour la Saint-Mar (c) il faut semer la charbe. » (chanvre.)

« Pour la Saint-Eutrope, il faut semer les monghettes (haricots) pour qu'elles viennent toutes à troches (paquets). »

Dans le Limousin et le Confolentais, on a donné le nom de che­valiers à des 
jours qui vont d'Avril à Mai.

Le premier est le 23 avril, fête de St-Georges et comme ce saint aimait les beaux chevaux, c'est peut-être la raison qui a fait donner la dénomination de chevalier.

Il a fallu une longue suite d'observations pour connaître et fixer ces différentes époques, qui sont à peu près les mêmes dans tous le. pays, pour nous avertir de ce que nous avons à espérer ou à redouter :


Chevaliers                                                                                            
appelés en Angoumois
 
              (23 — Saint-Georges .........................................                      
Georget 

Avril   (25 — Saint-Marc ................................................                   
Marquet                

              (30 — Saint-Eutrope ........................................                       T
ropet 
« S'il gèle un de ces jours, les productions de la terre en éprou­vent un grand dommage parce cm'elles sont alors en pleine végétation. Quoi qu'il en soit, les denrées augmentent ou diminuent de prix, selon que les chevaliers se sont bien ou mal comportés. »




ALLOUE Chez TAURY



Photos :YM


ALLOUE AUTREFOIS

ALLOUE - SOUVENIRS D'ENFANCE

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Raymond POIRIER



Raymond POIRIER, est né à ALLOUE, le 17 février 1927 dans la maison familiale de la VIEILLE RUE. Il y passe son enfance avec ses parents, Georges POIRIER et Anna (née MARCHADIER) ainsi que son frère Jean et sa sœur Marie-Claire.


Raymond POIRIER nous conte ici, la suite de ses souvenirs d’enfance et d’adolescence à "ALLOUE", là, où il a toujours plaisir à se ressourcer chaque année, au cours de séjours occasionnels et de visites à sa famille et ses amis ; délaissant quelques temps l'Ile de Beauté (où il vit aujourd’hui), pour son village natal.



RAYMOND POIRIER : LE BOURG D'ALLOUE

Mes souvenirs d'enfance et jeunesse

6ème partie :



L’ABATTOIR


Nous avons pendant des années, disposé d’une boucherie. J’ai vu se succéder les JOUVE, les POUVREAU et d’autres, mais dans mon enfance régnait la famille RAMADE. Raoul, le père, son épouse et leurs trois enfants.

Emplacement de l'abattoir de la boucherie 
RAMADE en 1914, route d'EPENEDE.
Le portail marron était 
l'entrée
de l'abattoir et c'était sur la petite
place que l'abattage 
avait lieu,
à la vue du public.
A l’étal des RAMADE se vendait la viande que Raoul avait achetée directement sur pied aux petits éleveurs du coin, sous forme de vaches, veaux,cochons, moutons, chevreaux.

Il se chargeait de trucider ces bestiaux dans son propre abattoir, modeste local situé au fond de l’impasse derrière l’épicerie VIGNAUD(puis VIROLE).

Nous autres gamins avons parfois assisté aux exécutions – à une distance confortable, car on n’est jamais trop prudent – le portail restant grand ouvert. 

Nous acceptions ainsi de nous procurer le frisson sinistre et de maitriser une peur que nous affections de ne pas éprouver. Mais si Raoul, avec ses yeux vifs dans son visage rougeaud s’amusait à prendre, tourné vers nous, un air de tueur féroce, nous détalions comme une volée de moineaux.

Le jeune apprenti (notre ainé de quelques petites années) un certain Raymond CHANGEUR, immigré d’EPENEDE ou PLEUVILLE, jouait les durs devant nous en recueillant dans un verre le sang chaud de la victime. Il avalait d’un trait cet étonnant breuvage, proclamant crânement : « ça, c’est bon ! Et puis ça rend vigoureux ». Nous concevions quelque doute sur la première de ces deux affirmations.






Raymond POIRIER

Novembre 2015



                                                                                 à suivre ...



Ancienne boucherie-charcuterie POUVREAU





Photo : YM
Remerciements à Dominique RAPION



LIRE OU RELIRE :

Raymond POIRIER : souvenirs de mon enfance :










ALLOUE EN 1914 :




ALLOUE - UNE IMAGE DE MON ENFANCE

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Raymond POIRIER




Raymond POIRIER, est né à ALLOUE, le 17 février 1927 dans la maison familiale de la VIEILLE RUE. Il y passe son enfance avec ses parents, Georges POIRIER et Anna (née MARCHADIER) ainsi que son frère Jean et sa sœur Marie-Claire.


Raymond POIRIER nous conte ici, la suite de ses souvenirs d’enfance et d’adolescence à "ALLOUE", là, où il a toujours plaisir à se ressourcer chaque année, au cours de séjours occasionnels et de visites à sa famille et ses amis ; délaissant quelques temps l'Ile de Beauté (où il vit aujourd’hui), pour son village natal.




RAYMOND POIRIER 

Mes souvenirs d'enfance et jeunesse

7ème partie :




UNE IMAGE DE MON ENFANCE



Si on me demandait une image d’enfance qui me vienne spontanément à l’esprit, ce pourrait être celle-ci :


C’est un soir d’été ordinaire. L’ardeur du soleil s’est assagie et on perçoit comme une haleine apaisée la tiédeur vespérale. Le silence de fin du jour imprègne l’espace.

Le souper terminé, nous sommes sortis devant la maison pour achever la soirée. Mère et grand’mère sont assises sur leurs chaises. Mon pèrea lui aussi apporté sa chaise mais s’y est positionné à califourchon, les avant-bras reposant sur le haut du dossier. Moi, j’ai pris position sur le bord du seuil de ciment, peut-être un jouet à la main.

Coucher de soleil sur la maison de famille
Hirondelles ou martinets rayent de leur vol le ciel mauve pâlissant. Ils se poursuivent et se livrent à un sport enivrant, plongeant en piqués vertigineux pour rejaillir aussitôt, en émettant des  cris stridents qui s’étirent puis s’éteignent comme les traces d’étoiles filantes.

Mais que faisons-nous ainsi devant notre porte ? Rien, si ce n’est attendre l’heure du coucher.

Comme d’autre familleà ALLOUE, ce soir-là comme d’autres soirs, nous savourons tout bonnement l’atmosphère apaisante du crépuscule estival. L’idée même de télévision nous est encore inconnue et nous n’avons pas de radio (la "T.S.F").

Et voici que s’élève, ample crissement cristallin, le concert des grillons (les "grelets") montant des jardins proches et des prés alentour. Vibrant et doux à la fois, le foisonnement d’étincelantes notes se diffuse dans la demi-obscurité. Après le rude soleil c’est un peu comme le prélude d’une berceuse de plein-air. On est immergé dans la senteur fadasse d’herbe asséchée et le moite arôme doucereux des sureaux. On se sent alangui.

L’horloge sonne posément.

Voila une journée de vie qui s’éteint.




Raymond POIRIER

Novembre 2015



                                                                                 à suivre ...



Photo prise dans le chemin qui mène de la maison au jardin des POIRIER.
 Marguerite MARCHADIER (1907 – 2000) dite Guitte, tient dans ses bras son neveu et filleul Raymond POIRIER (né en 1927). Ils sont suivi par Anna MARCHADIER (1903 – 2002), sœur de Guitte et mère de l’enfant.





Photo famille POIRIER : collection Raymond POIRIER
Photos : Dominique RAPION et Yves MORINAIS
Remerciements à Dominique RAPION




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Raymond POIRIER : souvenirs de mon enfance :


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A René MARTIN




L'AILLET

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Publication du 30 avril 2014





L’AILLET




Le brin de muguet porte bonheur, offert le 1er Mai de chaque année, est une coutume que ne manqueront pas les Charentais, comme tout un chacun en France. Mais il existe une autre tradition, très répandue en Charente : celle de l’AILLET.

Manger le pied d’AILLET le 1ER Mai, nous enseigne un dicton ancestral, permet d’éviter la morsure du serpent durant l’année.

L’AILLET est le jeune plant obtenu dès Avril, avant la formation du bulbe, que l’on déguste à la croque au sel avec un bon pâté, une rillette maison ou un fromage blanc. Les feuilles coupées agrémenteront omelettes et salades et bien entendu le traditionnel plat de chevreau du mois de Mai.






Les plus chanceux auront la possibilité de déguster L’AILLETet le Chevreau au Restaurant de « Chez PATOU » à ALLOUE qui, comme chaque année, affiche complet, victime de son succès pour cet instant de convivialité typique de Charente.


Chez PATOU



Photos : YM

 

METEOROLOGIE POPULAIRE CHARENTAISE

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Publication du 7 mai 2015





ALLOUE

François VINCENT inscrivait sur son registre météorologique, la météo quotidienne du Prat à ALLOUE , où il résidait. C’était son hobby, mais pas simplement un hobby, comme tout agriculteur soucieux de ses récoltes, François avait un don, devrait-on dire une connaissance et une pratique de la prévision du temps, qui contredisait souvent les prévisions des stations météo. Ses prévisions, il les scrutait dans le ciel chargé de cumulus ou autres nimbus, dans l’air du Prat, dans la lune, au lever et au coucher du soleil, dans le comportement des oiseaux et de ses animaux de basse-cour , le grincement habituel d’une porte à l’approche d’un changement de temps et bien sûr celui de ses os et de ses vieilles douleurs.

Toutes ces constatations, vérifiées par nos ancêtres, donnèrent naissance à une multitude de dictons populaires, à valeur de pronostique météorologique et parfois, ou souvent, contredit d’une région à une autre, laissant ainsi le loisir à chacun de faire "sa pluie et son beau temps ".

Voici donc réunis par Marc LEPROUX pour les Études Charentaises en 1969, les maximes de la "météorologie populaire charentaise" du mois de MAI .



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METEOROLOGIE POPULAIRE
EN CHARENTE





M A I 

Voici le mois de Mai. 

« C'est le mois le plus beau » chante-t-on dans les églises. 
Nous avons déjà dit que les gelées de Mars en entraîneraient un nombre égal en Mai et c'est ce que redoute le vigneron, car :
« Bourgeon de Mai
« Remplit le chai. » (Barbezieux, Cognaçais, Rouillac.) 
mais comme il n'est pas sûr que ce bourgeon arrive à bon dévelop­pement, il est prudent : 
« Pour vendre vin 
« D'attendre de Mai la fin.


Ceci d'autant plus qu'il y a les saints de glace : Saint-Mamert, Saint-Pancrace, Saint-Gervais et Saint-Boniface qui amènent toujours un refroidissement redoutable de la température. A Eraville, à Vibrac, on dit :
« Saint-Mamert, Saint-Gervais et Saint-Pancrace
« Sont toujours de vrais saints de glace. »

Pourtant avec :
« Saint-Pancrace et Saint-Urbain
« Sans pluie, beaucoup de vin. »


Mais 
« Avant que Saint-Urbain soit passé
« Le vigneron n'est pas rassuré. »

Les cinq derniers chevaliers : 

Saint-Jacques dit Jacquet
Saint-Croix dit Crucet
Saint-Jean dit Jannet
Saint-Antoine dit Toinet 
Saint-Urbain dit Robinet


sont redoutés comme leurs prédécesseurs du mois d'Avril, à cause des gelées qu'ils amènent. C'est du reste seulement dans les régions de vignobles que Saint-Urbain (Robinet) est considéré comme chevalier redoutable, à cause de son diminutif. 
En dehors des gelées le temps semble avoir moins d'importance, bien que : 
« S'il pleut pour la Sainte-Croix (3 Mai)
« Il n'y aura pas de noix. »
« Quand il pleut pour l'Ascension
« Les cerises vont en procession. » (Genouillac.)
«Quand o mouille p'r la Ste Pétronille
« On mouille quarante jours ses guenilles. » (Bréville.) « Elle met quarante jours ses guenilles. » (Sonneville 1945.)

(La Sainte Pétronille tombe le 31 Mai, comparez à la St-Médard, le 8 Juin). 

On considère cependant que :
« Mai pluvieux
« Laboureur joyeux. »


Et
« Du mois de Mai la chaleur
« De tout l'an fait la chaleur. » (Rouillac, Barbezieux.)


A Eraville, à Vibrac, on termine par : 

... « De tout l'an fait sa valeur. » 

Du reste la chaleur est nécessaire puisque :

« Rosée et fraîcheur en Mai
« Donnent vin dans la vigne et foin au pré. »

Ce qui devient à Eraville et à Vibrac :

« La rosée de Mai
« Fait tout beau ou tout laid. »

C'est sans doute pour ces raisons que : 

« Au mois de Mai
« Le seigle déborde de la maie. »


Le mois de Mai ne suffit pas à lui seul car il faut :

« Frais Mai, chaud Juin
« Pour amener pain et vin. »

Ce qu'à Pougné, vers 1885, on exprimait mieux encore :

« Mai frais, Juin chaud
« Remplit les granges jusqu'aux porteaux. »

Bien qu'à Villiers-le-Roux on dise le contraire. Dans ce même mois :
« A la Saint-Grégoire
« Tonds ton mouton si tu veux m'en croire. »


Et si votre santé à ce moment laisse à désirer, il ne faut pas oublier : 

« Qui a de la fièvre en Mai
« Le reste de l'an vit sain et gai.


En Mai, les petits chats sont mangés.

C'est une opinion assez répandue dans l'ouest de la Charente. Les petits chats qui naissent au mois deMai sont mangés par les chats marauds », alors en quête d'amours.

Elle est d'ailleurs vérifiée. (
Bréville - Montbronnais.) Les chats, nés dans ce mois, ne valent rien.

Pourtant comme les rudes travaux des fourches et des moissons sont proches, c'est le moment de faire une ultime cure de repos
.

Aussi

« En Mai
« On dort tout-à-fait. » (Eraville.)


Ce qui se dit aussi :

« En Mai
« La tête tient au chevet. »



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ALLOUE - Route d'EPENEDE




L'OUILLETTE - PETITE HISTOIRE D'UN PARISIEN EN CHARENTE

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Publication du 20 février 2014





PETITE HISTOIRE D'UN PARISIEN EN CHARENTE

"L'OUILLETTE"


     C'était au début du printemps et au sortir d'un d'hiver assez rude à ALLOUE, il m'était impossible de relancer la pompe de mon puits, coupée pendant cette période hivernale. J'interroge l'un de mes amis charentais de la commune voisine de PLEUVILLE qui me répond sans attendre : << Olé pas bun méchant, y met mou bots et y'arrive>>. Ce qui fut dit, fut fait, une vingtaine de minutes après j'entends une voix qui m'interpelle du bas de l'escalier : << vé qui ? ...o la persoune ? ... vé qui ? - oui monte , je suis en haut >>. Arrivé sur le palier, celui-ci ne manqua pas de sentir l'odeur qui émane de la cuisine << qui que fait, drôlesse ? ou senti bon ! ... des mojhettes piates ?>> dit-il en s'adressant à ma compagne, qui a de bonnes bases de patois << oui, tu as un bon na, Robert, ... avec d'la couenne  -  doumage que yé mangea le miget, y'en auri bun mangea une p'tite goulée>> dit Robert, j'interroge : <<comment vas-tu Robert ? la forme ? -  tou chap'ti, yé mô à mon échine mais ou s'remétro bun tout seul à l'endret - as-tu été à la chasse ces temps-ci ? >> dit Annette << asteure y n'avi même pas tua une cagouille >> et ronchonnant un peu : << y se pas qui pour bader d'la goule, on vé pas y passa la neut >> dit-il en sortant dans le jardin pour rejoindre le puits. J'avoue que j'étais jusqu'à maintenant un peu déstabilisé par cette conversation, qui pour moi, Parisien, était du charabia, que je percevais qu'un peu, grâce au concours d'Annette. j'étais maintenant livré à moi-même avec mon Robert, qui était déjà dans la cavité où est installée la pompe. Il commence à bricoler pour trouver l'éventuelle panne, quand d'un seul coup, redressant la tête dans ma direction il me dit : << as-tu une ouillette ? - que veux-tu ?  - doune meu une ouillette>> les choses se compliquent, j'ose une nouvelle tentative, << une mouillette ?  - eco qu'tas soummeil ? ... une ouillette  !  -  attends, je reviens ... mais je ne suis pas sûr d'en avoir une !  -  coument qu'tu peux pas avouere coqui ?>> Je trouve une sortie honorable, en laissant croire à mon interlocuteur que je comprends sa demande. Je pense trouver la solution avec Annette et récupérer ensuite l'instrument de travail dans ma boîte à outils. Fier de ma stratégie , à moitié du chemin, je me retourne, et demande à Robert d'une voix forte << en dehors de la touillette, as-tu besoin d'autre chose ? >> dans un ronronnement il me répond << boune gen ! ... une ouillette ! une grande ouillette !>>. Les choses se compliquent, voilà qu'il y en a des grandes et des petites !, je rentre dans la cuisine et interroge Annette << je ne comprends pas ce qu'il me demande, une touillette ! une mouillette ! ou une bouillette! , je ne comprends rien ! >> et Annette me répond : << ah!, une ouillette ! >> sans plus attendre, elle ouvre le tiroir, et me tend un entonnoir. Je la regarde, les yeux hagards , comme un revenant du concert de Jimi Hendrix à Woodstock.
Je m'exclame : << mais c'est un entonnoir !  -  oui, une ouillette >>, me répond Annette. Sans plus rien dire et sans grande conviction, je regagne le puits avec mon entonnoir à la main, avec la ferme intention d'arriver fièrement et dire à Robert : << voilà ton ouillette , en fait j'en avais bien une ! >> mais à peine arrivé à la hauteur du puits, Robert me dit avec un petit sourire au bord des lèvres : << tu en as bien mis du temps, avec ton entonnoir ! >> et de rajouter : << tou chap'ti tu seras bun d'cheu nous>> et moi de lui répondre fièrement une phrase que je connaissais par coeur,  que m'avait appris Raymond POIRIER, un autre ami Charentais : << qui vé tou chap'ti vé loin>> nous étions ainsi quitte. 

                    Mon intégration était en marche !

                                                                                       
                                                                                                     à suivre ...


L'OUILLETTE


- Olé pas bun méchant, y met mou bots et y'arrive - C'est pas bien méchant, je mets mes chaussures et j'arrive.
-  vé qui ? ...o la persoune ? ... vé qui ?  - tu es là ?... il y a quelqu'un ? ... tu es là ?
qui que fait, drôlesse ? ou senti bon !... des mojhettes piates ? - Que fais-tu fille ? ça sent bon ! des haricots
oui, tu as un bon na, Robert - oui, tu as un bon nez
doumage que yé mangea le miget, y'en auri bun mangea une p'tite goulée - dommage que j'ai mangé le miget, j'en aurais bien mangé un peu.
tou chap'ti, yé mô à mon échine mais ou s'remétro bun tout seul à l'endret - tout doucement, j'ai mal à mon dos mais ça se remettra tout seul à l'endroit.
asteure y n'avi même pas tua une cagouille - à aujourd'hui je n'ai même pas tué un escargot.
y se pas qui pour bader d'la goule, on vé pas y passa la neut - je ne suis pas ici pour rien faire, on ne va pas y passer la nuit.
as-tu une ouillette ? - as-tu un entonnoir ?
doune meu une ouillette - Donne moi un entonnoir
eco qu'ta soummeil ? ... une ouillette - est-ce que tu dors ? ... un entonnoir
coument qu'tu peux pas avouere coqui ? - Comment peux-tu ne pas avoir ça.
boune gen ! ... une ouillette ! une grande ouillette ! - Bonne Gens ! ... un entonnoir ! un grand entonnoir.
tou chap'ti tu sera bun d'cheu nous - tout doucement tu deviendras de chez nous.
qui vé tou chap'ti vé loin - qui va doucement va loin.


Le MIGET : http://alloueblogspotcom.blogspot.fr/2014/02/le-miget_20.html





ALLOUE - LA POMPE A EAU DE LA ROUTE D'EPENEDE

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Publication du 7 mars 2014



LA POMPE A EAU DE LA ROUTE D'EPENEDE


La pompe à eau de la route d'EPENEDE


Devenus objets de décoration dans les villages, les pompes à eau ont eu leurs heures de gloire au XVIIIe siècle, auparavant, il fallait tirer l'eau à la rivière ou au puits avec son seau et transporter ces lourdes charges jusqu'à la maison. Nous sommes loin du robinet d'aujourd'hui ! 
N'oubliez pas de tourner la tête à gauche, au niveau de la petite courette en remontant la route d'EPENEDE, pour contempler cette jolie vieille pompe à eau, vestige d'ALLOUE.





Photo : YM 02-2014
CPA et illustration collection privée

La route d'Epenède :



ALLOUE - LE LAVOIR DE MASMAYOUX

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Publication du 6 mars 2014




LE LAVOIR DE MASMAYOUX


Toute l'année, les lavandières de MASMAYOUX, village de la commune d'ALLOUE, devaient porter à dos, enrobé dans un drap, dans un panier ou roulé dans une brouette, le linge jusqu'au lavoir public, moins connu que son confrère abrité, de la place, nommée aujourd'hui, "Maquis FOCH". Les unes et les autres lavandières des 5 lavoirs* d'ALLOUE, malgré la dureté de l'ouvrage, les genoux posés sur la pierre, "l'échine" courbée, jeter, frotter le linge à la cendre, rincer, tordre, battre au battoir pour l'essorer ; les lavoirs pour toutes ces femmes étaient un lieu de convivialité qui rythmait la vie quotidienne, où chacune se retrouvait pour oublier la monotonie des longues journées isolées dans les champs ou à la ferme ; c'était l'occasion de s'épancher sur les difficultés de tous les jours, de rigoler un peu avec les histoires du pays. 


Le lavoir de MASMAYOUX, a un charme particulier lié à sa petite taille et à sa situation légèrement en retrait, qui lui confère une position stratégique intime pour les confidences entre les lavandières du 19e siècle dont-il daterait. La source qui l'alimente enrobée dans un cube de pierre de taille est un peu similaire à la fontaine de la MARZELLE du village "Chez PASQUET". Pour accéder à la source et au lavoir, traversez le village jusqu'à la dernière maison, le lavoir se situe à droite derrière elle. En quittant le lavoir, les lavandières se rendaient chargées de leur linge humide et allourdi , l'étendre à sécher sur les haies des champs de proximité.









* Les 5 lavoirs d'ALLOUE : Le bourg - Masmayoux - Lasfont - Les Bréchevaux - Chez Pasquet 



Photos et photo montage : YM
CPA : collection privée


MARIA CASARES, UNE PAYSANNE CHARENTAISE A ALLOUE

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Publication du 18 mars 2014



En 1971, Eric DE GOUTEL, journaliste de télévision, réalise un reportage à LA VERGNE, résidence charentaise de Maria CASARES, à l'occasion de la diffusion du film de Jean COCTEAU, "Orphée", sur le petit écran.



Héroïne d'Orphée 



Maria CASARES filmée par Jean COCTEAU



Maria CASARES
 est devenue paysanne charentaise


Une cocotte, un chat, une cuisinière ( à bois ou à charbon ), 
un moulin à café qui ne sont pas des accessoires de théâtre.



Au bord de la CHARENTE, une grande bâtisse couverte de tuiles romaines et construite sur les douves d'une ancienne forteresse. C'est là, à LA VERGNE, que l'on peut découvrir une étonnante Maria CASARES, très différente de la comédienne que nous venons de voir dans << Orphée>> et que nous reverrons dans le << testament d'Orphée>>. << Ici, dit-elle, j'oublie tout ce qui se passe ailleurs. Je deviens une "brute". Il y a tant de choses à faire dans une propriété comme celle-là que chaque soir, je m'endors exténuée ! >> Maria CASARES a eu le coup de foudre pour LA VERGNE il y a onze ans. Depuis, elle essaie d'y vivre le plus possible : trois ou quatre mois par an . Elle n'abandonne cette vie de paysanne charentaise que pour jouer les rôles qui lui plaisent, comme celui, bientôt, d'une femme qui veut devenir pape dans un 
film du metteur en scène italien MINGOZZI. Maria CASARES n'a pas la passion du cinéma. << Sauf avec COCTEAU, dit-elle. Sous sa direction, on avait l'impression de réinventer le film >>. Son véritable amour, c'est le théâtre. << En trente ans, avoue-t-elle, j'ai toujours eu des rôles très lourds, mais passionnants. Depuis deux ans, je travaille pour le festival de Châteauvallon. Jean GILBERT a mis en scène pour moi << La Célestine>> de ROJAS, une pièce de KLEIST. Et puis, cet hiver, je vais jouer Roxane dans "Bajazet", au Petit Odéon. Cela ne me laisse guère le temps de faire de la télévision, pourtant, j'aimerais ... surtout une émission en direct.

Maria CASARES n'ignore rien de l'art du rémouleur. Elle affûte ses couteaux avec autant de soin que ses répliques.


Une brouette de maïs pour l'hiver. A Paris, en faisant griller ces épis, Maria se souviendra de sa terre de LA VERGNE





L'état de cette coupure de presse, ne permettant pas une lecture correcte sur le Web, c'est délibérément que j'ai retranscris ce reportage pour qu'il soit lisible et compréhensible de tous. Ce document ne comporte aucun nom de publication et de date, seuls, la signature du journaliste spécialiste de la télévision, Eric DE GOUTEL et le nom du photographe, Jean LENOIR, sont mentionnés. Il s'agit très certainement d'un magazine de télévision.


Toutes informations concernant ce document seront les bienvenus.
Contact : alloue.blog@orange.fr



Photos : Jean LENOIR et Yves MORINAIS
CPA : collection privée
Remerciements : à feu ma belle-mère, Georgette TRILLAUD, pour son attachement à ALLOUE qu'elle a su me transmettre et à son esprit de conservation.

La Vergne :
http://alloueblogspotcom.blogspot.fr/search/label/Alloue%20-%20La%20Vergne



ALLOUE - Galerie de portraits :

http://alloueblogspotcom.blogspot.fr/search/label/Alloue%20-%20Galerie%20de%20portraits


ALLOUE - L'ALAMBIC DE Mr René BUGEON

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L'alambic à ALLOUE au pont de Vérines.
Publication du 15 mars 2014

L'alambic est cette machine qui sert à 
distiller les fruits et le cidre pour les transformer en ce liquide alcoolisé, l'eau de vie. Son nom, trouve son origine vers 1100 où il est inventé par les Égyptiens ( alambic est un dérivé de l'arabe "al imbic" ) et est utilisé à cette époque pour la fabrication de parfums et de médicaments. L'alambic n'est pas, contrairement à cette idée reçue, l'appareil utilisé par un bouilleur de cru, mais par un distillateur. Le bouilleur de cruétait un privilège datant de Napoléon qui de génération par génération se perpétuait par héritage. Ce privilège abolit en 1959 permettait au bouilleur de cru (Paysan possédant des vignes) de faire distiller par un distillateur 20 litres d'alcool à 50° exonérés de taxes. Ce privilège n'est aujourd'hui transmissible qu'au dernier vivant du couple et non plus aux enfants. A l'opposé, tout le monde  peut devenir bouilleur de cru, ou peu acheter un alambic et devenir distillateur ambulant en payant bien entendu ses charges et ses taxes. Les conditions et les démarches nécessaires à chaque déplacement et emplacement de l'alambic sont toutefois draconiennes.
Le principe de la fabrication de l'eau de vie selon Robert DAVID distillateur ambulant est le suivant :



La matière première, cidre ou fruits + eau, est chauffée "à feu cru". Les 200 litres de matière mettent environ 3 heures pour couler. A partir de 1h 30, les vapeurs d'alcool plus légères se vaporisent dans les appareils, arrivent dans le serpentin réfrigéré, et se liquéfient par condensation. Ce n'est pas de tout repos, il y a beaucoup de travail à produire : Allumer et maintenir le feu, charger la marchandise dans la cuve, surveiller le bon déroulement des opérations, vidanger, recharger la marchandise suivante, remplir le registre des douanes ... "








L'alambic à ALLOUE au pont de Vérines.

Monsieur René BUGEON, était distillateurà ALLOUE. Il installait son alambic au pont de Vérines, deux fois par an , au printemps et en automne. Ce sont les photos de son alambic datant de 1974 publiées sur le blog . Monsieur René BUGEON est décédé à ALLOUEà l'âge de 88 ans en 2012.


L'alambic à ALLOUE au pont de Vérines.







Photos : YM - 1974
CPA et RUSTICA : collection privée


CPA - L'alambic



ALLOUE - LE CHATEAU D'EAU A LA GRANGE PICASSOUX

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Publication du 7 mars 2014



LE CHATEAU D'EAU DE LA GRANGE PICASSOUX


Le château d'eau de la commune d'ALLOUE, à la GRANGE PICASSOUX, l'un des nombreux villages de la commune a été construit dans la 2e moitié du 20e siècle, son architecture futuriste est réalisée en béton.


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Photos : YM 02-2014

Le château de SANSAC à BEAULIEU-SUR-SONNETTE - Les environs d'ALLOUE

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Publication du 20 mars 2014



LE CHATEAU DE SANSAC







A BEAULIEU-SUR SONNETTE, commune de l'ANGOUMOIS, 18 km d'ALLOUE, via CHAMPAGNE-MOUTON, une fois traversé le bourg, à 3 km , sur les hauteurs et en face de la Sonnette, vous ne pouvez louper le château de SANSAC, bien que le meilleur point de vue, soit à l'inverse de la D15, à l'arrivée via VALENCE. Le château de SANSAC, à son origine, propriété d'une vieille famille charentaise, les PREVOST DE SANSAC, est un édifice de la renaissance de 1559, Son bâtisseur, Loys ou Louis PREVOST DE SANSAC, né à COGNAC en 1496, Baron de SANSAC et de CELLEFROYN , chevalier de l'ordre du Roi, s'illustre aux côtés de FRANCOIS 1er, comme l'un de ses meilleurs cavalliers au cours de nombreux faits d'armes. Après avoir servi 5 Rois et vécu onze batailles rangées sans aucune blessure, il mourut à 80 ans.
Flambant de sa hauteur, comme un "vieux beau", de ses deux niveaux et ses tours coniques de largeurs inégales, SANSAC transporte votre imaginaire dans un film de cape et d'épée, où Jean MARAIS aurait pu y jouer le rôle de Louis PREVOST DE SANSAC.






Le château de SANSAC est une propriété privée.











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BEAULIEU-SUR-SONNETTE




Photos : YM
CPA : collection privée




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