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DE SAINT-OUEN A ANGOULEME - PETITE HISTOIRE D'UN PARISIEN EN CHARENTE

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Publication du 20 novembre 2014







DE SAINT-OUEN A ANGOULEME 
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PETITE HISTOIRE D'UN PARISIEN 
EN CHARENTE


Le bal de la Marine

Le bar-tabac de la mairie de SAINT-OUEN
Certains prétendent : << lorsque l'on se marie, on n'épouse pas obligatoirement sa belle-famille ! >>. Ce ne fut pas mon cas. Pour ma part, je suis tombé amoureux d'une Charentaise, j'ai aimé ses parents Charentais, sa famille Charentaise, la Charente et les Charentais en général. Comme il faut être deux pour dire oui devant l'hôtel de Notre-Dame d'ALLOUE, cela fait beaucoup de monde, même si nous sommes à l'époque du mariage pour tous. Mon souci d'immigré parisien a toujours été de tenter une intégration totale et parfaite, même si cela n'était, déjà pas facile, avec le barrage de la langue, comme je l’explique, dans l'histoire précédente : "L'OUILLETTE". Premier conseil aux nouveaux arrivants : << n'arrivez pas en héros sauveur de je ne sais quoi ? Ne prenez pas le cagouillardà rebrousse coquille >>, c'est la base de l'intégration.
Comme un cagouillard, j'ai avancé pas à pas, tranquillement, observé, écouté, interrogé, en bref, je me suis intéressé à la culture et aux coutumes du Charentais. Ma première prise de contact avec le sol Charentais, pourtant, avait été assez "Space". C'est à l'âge de 18 ans, un beau matin d'octobre 1969, que tôt, je pris le métro Parisienà la mairie de SAINT-OUEN, haut lieu du "NEUF TROIS",

en direction de la gare d'Austerlitz, pour prendre le train et rejoindre ma "belle Charentaise" ; là, où m'attendaient de pied ferme, les parents de ma dulcinée auxquels elle devait me présenter. La Charente, en dehors de mes livres de géo ... connaissait pas !, ALLOUE ... jamais entendu parler! … avant de connaître ma Charentaise et ses COUSINES, qui faisaient rêver mes copains Parisiens, au Bal de la Marine, sur le quai de la seine dans le XVe arrondissement de PARIS. Entre nous, petite confidence, ont les appelaient ces belles brunes ... "lesItaliennes" !
Ce matin, me voici en avance, comme d'habitude (de parisien), sur le quai de la gare d’Austerlitzà attendre mon train, direction ANGOULEME. C'était un jour de semaine, pourtant le quai était bien rempli de voyageurs et ce qui m'interrogeait le plus, c'est que la quasi-totalité de ceux-ci étaient tous à peu près de mon âge ! Allaient-ils tous comme moi, rejoindre une belle Charentaise "Italienne" ? Je compris très vite que tout ce beau monde était en route pour la Braconne, célèbre caserne d'ANGOULEME. Le train était bondé d'appelés du contingent, en partance pour effectuer leurs 18 mois de service obligatoire. L'ambiance dans ce train était particulière, certains faisaient la fête, d'autres la tête et certains même avaient les larmes qui coulaient, ayant très certainement, jamais quittés papa et maman. Les PM (police militaire) arpentaient discrètement les couloirs, en veillant à la bonne conduite de tous ces jeunes, sans trop intervenir, laissant à tous, le temps de savourer les derniers instants avant l'en-casernement.
Moi, dans mon coin, interrogé sans cesse par mes Co voyageurs sur ma vision des choses, ne cessait d'expliquer que mon voyage avait une autre destination que la leur. Je pensais ... imaginais ... rêvais … ALLOUE. Je m'inquiétais aussi du "comment" allait se passer ma rencontre avec ma future belle-famille. Il faut dire que ma Charentaise m'avait fait part des interrogations de ses parents à mon sujet : << A-t-il les cheveux longs ? ... Fume-t-il ? ... que font ses parents ? ... etc ... >>. Manque de chance, j'avais la totale ! Je fumais, j'avais les cheveux longs comme tous les fans des STONES, pour le reste, mes parents étaient d'accord ... arrête de fumer, fais-toi couper les cheveux, répétaient-ils inlassablement ... surtout ma mère. Le temps s'écoulait dans un brouhaha qui s'amplifiait au fur et à mesure que les liens entre les uns et les autres se créaient, à l'approche d'ANGOULEME, quand tout à coup la vitesse du train ralentit et les haut-parleurs grésillèrent, ANGOULEME ! ... ANGOULEME ! ... ANGOULEME !
 La tension montait d'un cran, dans les couloirs encombrés de toute cette bleusaille, qui guettait par les fenêtres les quais, sur lesquels étaient alignés les PM et les soldats du contingent, déjà enrôlés et chargés d'encadrer les nouvelles recrues. Les "vannes" fusaient sur le quai, où l'on entendait chambrer tous ces crânes rasés sous leur casque, "coiffeur ! ... coiffeur ! ", en direction des nouveaux incorporés, qui, comme moi, pour la grande majorité, n'avait pas fréquenté un coiffeur depuis bien longtemps (avec toutes mes excuses COLETTE). Je me sentais poussé, ma valise serrée sur ma poitrine entre mes bras, le long du couloir, vers la porte du wagon.
J'atterris sur le quai je ne sais comment et me dirigeant en direction de la sortie de la gare, je sentis une main ferme me happer et me tirer par le bras en arrière ; tournant la tête, je m'aperçus que c'était un des troufions ! Et une voix agressive me dit << où vas-tu, toi ?, vas t'aligner avec les autres ! >> ; sur le quai, les militaires regroupaient les nouveaux arrivants pour l'incorporation et les canalisaient vers les camions débâchés de l'armée stationnés devant la gare. Surpris par cette intervention je balbutiais quelques mots incompréhensibles à mon interlocuteur, celui-ci insistait lourdement, << vas te ranger là-bas avec les autres ! >> insistait-il. Ayant
repris mes esprits, je tentais d'expliquer, que je n'étais pas incorporable et que j'étais à ANGOULEME pour convenance personnelle. 
Devant notre entêtement commun, un PM, sentant le ton monté entre nous, vint à la rescousse de mon troufion en mal de gloire. Le PM finit par accepter de m'écouter et une fois vérifié mes papiers d'identité et la liste des appelés, m'autorisa à poursuivre mon chemin. C'est ainsi que je fis connaissance avec la CHARENTE ! Enfin hors de la gare, il me restait à trouver l'arrêt du car CITRAM, qui devait me conduire d'ANGOULEMEà ALLOUE et j'allais comprendre bien vite que je n'étais pas encore sorti d'affaire !




                                                                                                      A suivre ....













CPA : collection privée

Photos : 
Collection Annette MORINAIS (Sophie GUYOT et Annette TRILLAUD)
Collection Christiane PINOGE (Christiane THIAUDIERE et Annette TRILLAUD).
Collection Jacki FREMONT (Militaires de LA BRACONNE)

Remerciements à Christiane PINOGE et Jacki FREMONT


"L'OUILLETTE" Petite histoire d'un Parisien en Charente :



ALLOUE - ANAÏS UNE STAR LOCALE

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Publication du 4 décembre 2014








"ANAÏS" ...

UNE STAR LOCALE

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Anaïs MARET, est certainement, l'une des toutes premières personnes que j'ai rencontré dans le café-restaurant de mes beaux-parents. Anaïs Louise JOUAN, fille de Mathurin JOUAN et de Marie Hortense RAGAIN, était née le 6 août 1886 à BOURGUEIL en Indre-et-Loire, terre natale de Jean CARMET, au cœur du vignoble de Touraine et dont les vins rouges sont réputés.

ANAÏS, était la voisine d'en face de l'autre côté de la grande rue. Elle traversait je ne sais combien de fois par jour, pour venir entretenir ma belle-mère, de tout et n'importe quoi. C'est certainement pour cela, que sa curiosité l'avait poussée à traverser dès mon arrivée et que j'ai fait immédiatement sa connaissance. 


A PARIS, où elle avait vécu avec son mari, Henri MARET, coiffeur-tailleur, originaire d’ALLOUE, frère de Eugène son ainé, lui aussi coiffeur-tailleur dans la "Grande Rue", à l’endroit de l’ancienne salle de bal "TRILLAUD" et de Eugénie, mère de Robert MORISSET, menuisier à ALLOUE ; elle était vendeuse de journaux à la criée à la station de métro ABBESSES, métier, que je pensais disparu, mais que la crise aidant, est à nouveau exercé. Un petit bout de bonne femme, haut comme trois pommes et sèche comme un coup de trique, comme on dit chez moi ! 

Arrivée à ALLOUE par le "Tortillard", il paraît, que ce jour, il y avait beaucoup de monde à la gare, pour voir cette curiosité parisienne que Henri MARET, ce vieux garçon du bourg, avait bien pu dénicher ? C'était le boute-en-train du village, elle ne loupait jamais l'occasion de se déguiser : en nourrisson, ou avec sa perruque, qu'elle avait confectionné avec du crin de cheval. A toutes les fêtes : mariages, baptêmes, communions ... ANAÏS, venait faire son numéro. Elle était souvent invitée par les gens du village à leurs réceptions ; mais quand cela n'était pas le cas, alors ... ANAÏS, traversait ... traversait ... traversait sans arrêt la rue pour interroger ma belle-mère <<et si je me déguise quand même ?, crois-tu qu'il seront contents ?, et puis non ! il ne m'ont pas demandé, je reste chez moi !>> ; et cinq minutes plus tard : << si je mettais la perruque en crin de cheval ? ... et patati et patata, GEORGETTE, ma belle-mère, la sécurisait toujours << mais oui ANAÏS, fait comme tu veux ... ils seront contents ... ils n'y ont pas pensé >> et ANAÏS, quoi qu'il advienne, finissait toujours le soir de la fête par venir faire son show dans la salle du restaurant, pour le plus grand plaisir de tous. 


Elle vivait dans sa salle à manger, aménagée comme une sorte de studio de la maison qu'elle avait cédé en viager à Céline et Eugène MARTIN, qui occupaient le reste des pièces. ANAÏS aurait, très bien pu jouer le rôle de Michel SERRAULT dans le film "Le viager". Increvable à toutes épreuves, ayant subit cinq opérations chirurgicales au cours de sa vie, pourtant souvent plaintive, elle avait une santé de fer. Souvent, elle traversait : << GEORGETTE ! j' ai mal à mon échine. >> << GEORGETTE ! j'ai les "boyaux" de travers >>, ces jours là, les jours de "boyaux", elle ne quittait pas son lit, et c'est GEORGETTE qui traversait prendre des nouvelles. Le lendemain les vas-et-vient incessants
recommençaient, et la machine était à nouveau sur pied. Lorsque que j'ai connu ANAÏS, son mari, Henri MARET, était déjà décédé. ANAÏS, avait à cette époque, son copain, André FERRERO, meunier, forgeron et maréchal ferrant, qui vivait dans la maison du moulin de "LA ROCHE". André FERRERO, était un immigré italien, qui s'était installé à l'époque où il travaillait aux mines d'ALLOUE. Durant une période, il était pensionnaire le midi au restaurant, de mes beaux-parents, c'est à ce moment que des liens s'étaient créés entre eux. ANDRE, était un homme charmant, d'une gentillesse exemplaire, il était très estimé à ALLOUE. C'est très certainement cette gentillesse qui a permis à ANAÏS de lui mettre le grappin dessus.

De très mauvais caractère, ANAÏS, lui faisait souvent supporter ses crises de mauvaise humeur, et même, comble à son âge avancé, sa jalousie. Je me souviens, que GEORGETTE, nous avait raconté qu'un jour de frairie à ALLOUE, ANDREétait monté dans une auto-scooter avec une autre femme âgée du village, Madame HUGUET, résidente au "PAVILLON", ANAÏS, avait fait à ANDRE une scène violente de jalousie. ANDRE, confiait à GEORGETTE, avec son parlé d'immigré italien << cha voulait crever les yeux avec une fourchette >>. Pendant plusieurs jours, souvent, elle faisait la tête à ANDRE, et refusait de le voir. Quand la moutarde lui montait au nez, pendant ses périodes de crises, elle partait à pied au moulin de "LA ROCHE", avec les cadeaux offerts par ANDRE, qu'elle lui jetait au visage. Quelques fois, elle traversait avec un cadeau d'ANDREà la main << GEORGETTE ! prend ça, je ne veux plus rien de lui ! >>. GEORGETTE, connaissait ce manège par cœur et savait que le lendemain, comme pour les "boyaux" tout reviendrait à la normale, elle récupérerait les offrandes d'ANDRE et les âneries d'ANAÏS repartiraient de plus belle.


Il en était de même, pour cette vieille coutume, que j'ai découverte à ALLOUE et qui consistait à établir la liste des porteurs de son cercueil, pour l'accompagnement à sa dernière demeure : le cimetière ! Étaient sélectionnés ainsi, des proches ou amis, pour lesquels, était à l'avance prévu un repas offert par le futur défunt. ANAÏS, depuis longtemps, avait prévu sa liste, mais la changeait souvent en fonction de ses humeurs. Le repas des porteurs étant prévu chez mes beaux parents, GEORGETTE, en possédait la liste. Maintes et maintes fois, la liste, était réclamée par ANAÏS, qui rayait, celui-ci, rajoutait celui-là, remettait le premier, et ainsi de suite. Un jour, son mari encore vivant, les époux MARET, avaient décidés de faire installer leur sépulture sur leur concession au cimetière d’ALLOUE ; quelques jours après avoir passé commande et après une violente dispute avec son mari, ANAÏS demanda au marbrier de faire inscrire sur le caveau son nom de jeune fille : « Anaïs JOUAN», ce qui fut fait et qui explique que sur sa tombe son nom de jeune fille figure au côté de celui de Henri MARET son époux. L’histoire ne dit pas si ANAÏS avait, comme de coutume, changé d’avis et recontacter trop tard le marbrier pour faire mentionner son nom d’épouse « MARET».

Il existe de nombreuses anecdotes sur ANAÏS, l’une assez saillante m’a été racontée par Denise BENETEAU : << au milieu des années 60 à ALLOUE, étaient installés, sur la place, d’immenses bûchers pour les feux de joie de la SAINT-JEAN, un soir , ANAÏSâgée de plus de 75 ans , le bûcher en grande partie consumé, s’amusa, pour faire rire la galerie, à sauter à plusieurs reprises au dessus des tas de braises >>, au risque de devenir la "pucelle d’ALLOUE".



ANAÏSà la fin de sa vie est allée s’installer à l’hospice de l’Hôpital de CONFOLENS, pour la plus grande joie des pensionnaires retraités qu’elle n’avait de cesse de distraire avec ses pitreries, sa casquette et sa perruque en crin de cheval.

ANAÏS est décédée dans la soirée du 10 septembre 1981 à l’Hôpital, rue de LABAJOUDERIEà CONFOLENS, elle était âgée de 95 ans. Laissant seul son vieux copain André FERRERO son benjamin de 88 ans …



                                                                                                                     A suivre …





Sépulture d'Anaïs et Henri MARET
 au cimetière d'ALLOUE



Photos :
ANAÏS, Georgette TRILLAUD : YM
ANAÏS et Henri MARET, ANAÏS et Jacqueline POUVREAU : collection Annette MORINAIS
André FERRERO, ANAÏS et ANDRE : collection Brigitte DUPUY
Remerciements à Brigitte DUPUY et Annette MORINAIS


ALLOUE - Galerie de portraits :

http://alloueblogspotcom.blogspot.fr/search/label/Alloue%20-%20Galerie%20de%20portraits

VIEUX-RUFFEC

CHAMPAGNE-MOUTON EN 1917

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Publication du 23 juillet 2015



Jules Martin-Buchey est né en 1850 à Châteauneuf-sur-Charente, dans le département de la Charente. Professeur d'histoire, il a enseigné au lycée privé Saint-Paul à Angoulême.

Il est l'auteur de la La géographie historique et communale de la Charente, ouvrage de trois volumes qu'il a écrit entre 1914 et 1917 pendant la Première Guerre mondiale. Cet ouvrage couvre l'histoire et la géographie de la totalité des 426 communes de la Charente d'alors, avec une introduction sur l'histoire et la géographie du département. Cette œuvre reste encore aujourd'hui une référence parmi les communes et les historiens du département.

Jules Martin-Buchey est mort en 1918, à l'âge de 68 ans.






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CHAMPAGNE-MOUTON
1917
et images d'hier et d'aujourd'hui

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Superficie = 2259 hect. 29 
Population = 1230 habitants.





Champagne-Moutonétait, dès le Moyen-Age, le siège d'une seigneurie ayant droit de justice haute, moyenne et basse, et relevant de la tour de Maubergeon, à Poitiers, « à foi et hommage lige, et au devoir d'un autour sors, payable à mutation de seigneur et d' homme. » Cette seigneurie était importante et sa juridiction s'étendait, en tout ou en partie, sur douze paroisses.

Le château de Champagne-Mouton est mentionné dès le début du quatorzième siècle, dans un pouillé du diocèse de Poitiers. Mais ce premier château fut probablement rasé pendant la guerre de Cent-ans ; car celui qui l'a remplacé et qui existe encore aujourd'hui, ne remonte pas au-delà de la deuxième moitié du quinzième siècle.



Ce château n'a aucun rapport avec l'architecture de l'époque à laquelle il a été construit.



C'est une construction lourde et massive, entourée de douves profondes, aujourd'hui en partie comblées et qui étaient alimentées par la petite rivière l'Argent, qui coule tout à côté.

Le château comprenait deux corps de logis principaux et des bâtiments de servitudes, le tout relié par de hautes murailles, dont le périmètre n'était pas inférieur à deux cent quatre-vingts mètres.

Les portes d'entrée, situées au nord, étaient percées dans la façade d'une grosse tour carrée. Une église, dédiée à Saint-Martin, aujourd'hui entièrement disparue, s'élevait dans l'enceinte du château. 

Ce château fut confisqué à l'époque révolutionnaire et servit à l'internement de cent-cinquante prisonniers espagnols. En 1807, il appartenait à Mme la comtesse de Castellane, qui le vendit la même année à M. Béchemilh- Chatenet







La seigneurie de Champagne-Moutonétait, dès le quatorzième siècle, une des nombreuses possessions de la puissante famille de La Rochefoucauld. Le premier membre de cette famille qui soit mentionné comme seigneur de Champagne-Mouton est Guy VII de La Rochefoucauld, qui mourut en 1350, laissant, de son mariage avec Agnès de Culant, deux fils, Geoffroi et Emery III ; Geoffroi fut seigneur de Verteuil et Emery conserva Champagne-Mouton.

Le 6 décembre 1404, Foulques de La Rochefoucauld, petit-fils d'Emery, rendit aveu pour la seigneurie de Champagne-Mouton au duc de Berry, qui était son suzerain, en sa qualité de comte de Poitiers. Foulquesétait encore seigneur de Champagne-Mouton en 1427, lors de son mariage avec Jeanne de Rochechouart.

Peu de temps après, la seigneurie de Champagne fut érigée en baronnie et passa entre les mains de la famille de La Chambre, Cette dernière famille, dont le nom avait été francisé, était d'origine écossaise et s'appelait en réalité Chambers ou Chambray.



Christin de La Chambreétait venu d'Ecosse en France en compagnie du comte de Buchan et, depuis les premières années du règne de Charles VII, il commandait la garde écossaise de ce prince.

Son fils, Nicole de La Chambre, lui succéda dans cette charge et fut en outre écuyer des écuries du roi ; il était fort en faveur auprès de Charles VII, qui l'admettait dans son intimité.

Christin et Nicole de La Chambre furent certainement parmi les compagnons de Jeanne d'Arc et durent assister au sacre de Reims.

Ils possédaient également la terre de Villeneuve-la-Comtesse, qui avait été donnée à Christin pour remboursement de 3000 réaux d'or, dont le roi lui était redevable.

Nicole de La Chambre, baron de Champagne-Mouton, avait épousé Catherine Chenin. Il mourut vers 1454, et sa veuve lui survécut jusqu'en 1472. La famille de La Chambre conserva la baronnie de Champagne jusque vers la fin du seizième siècle. Dans la première moitié du seizième siècle un arrêt du Parlement ordonna, nous ne savons pour quelle cause, que les Justices de la baronnie fussent remises entre les mains du roi. Cet état de choses durait encore au commencement du dix-septième siècle, puisqu'en 1609 nous voyons à Champagne-Mouton« un procureur et un juge-sénéchal pour le Roy.» En 1601, la baronnie de Champagne-Mouton revint dans la famille de La Rochefoucauld, en la personne de Charles de Roye de La Rochefoucauldcomte de Roussy, baron de Verteuil et de Montignac. Ce dernier était fils de François III de La Rochefoucauld, qui avait été tué à la Saint-Barthélémy, et de Charlotte de Roye de Roussy. La famille de La Rochefoucauld conserva Champagne-Mouton jusqu'à la Révolution.

Le dernier seigneur de Champagne ayant séjourné au château fut vraisemblablement Mme la duchesse douairière de La Rochefoucauld, qui y vint en 1780. Les habitants avaient fait de grands préparatifs pour la recevoir ; mais elle préféra prendre un frugal repas dans sa garenne. 

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La commune de Champagne-Mouton est la seconde du canton comme superficie et elle ne vient qu'au troisième rang comme population. Elle occupe un plateau ondulé et assez boisé, coupé par les vallées encaissées de l'Argent et de l'Or.

L'Argent
L'Argent, qui doit son nom à la limpidité de ses eaux, sort d'un petit étang, dans le sud de la commune de Saint-Coutant et passe au pied du château de Champagne-Mouton. L'Or, aux eaux rouillées, vient également de la commune de Saint-Coutant et rejoint l'Argent deux kilomètres en aval de Champagne. La réunion de ces deux cours d'eau forme l'Argentor, qui va rejoindre la Charente en face de Chenon.

A Ambournetétait autrefois un camp romain, dont il reste actuellement fort peu de choses. 

Depuis une quarantaine d'années, l'agriculture a fait de très grands progrès et les terres incultes disparaissent de plus en plus. 
Château de Juyers


Les bois sont représentés par des taillis de chênes et de châtaigniers, qui couvrent environ le cinquième de la superficie de la commune.

La principale culture est celle des céréales, à laquelle est consacrée la moitié du territoire. L'élevage des moutons et des porcs donne des résultats satisfaisants, ainsi que celui des bœufs auvergnats de la race de Salers.



L'industrie est représentée seulement par quelques tuileries et quelques fours à chaux peu importants ; dans le nord de la commune, on rencontre des carrières de pierre dure.

Longtemps tenue à l'écart des voies ferrées, la commune de Champagne-Mouton est aujourd'hui desservie par la ligne de Ruffec à Roumazières et par la petite ligne d'intérêt local d'Angoulême à Confolens ; ces deux lignes se croisent au chef-lieu.




La principale route est celle de Confolens à Ruffec (route départementale n° 7 de Confolensà Melle) qui dessert le bourg de Champagne-Mouton. Il s'en détache la route de Champagne-Mouton à Saint-Claud (chemin de grande communication n° 28 de Fontafie à Sauzé-Vaussais) et de nombreux chemins d'intérêt commun, qui unissent Champagne-Mouton à Benest, à Vieux-Ruffec, à Chassiecq et à Beaulieu



Champagne-Mouton (614 hab.), à vingt-trois kilomètres ouest de Confolens, est un gros bourg (plutôt qu'une ville) situé sur la route de Confolens à Ruffec. Il possède un bureau de poste et une étude de notaire et il est le siège d'une perception. Les foires, qui se tiennent le 7 de chaque mois, sont importantes et les transactions sur le bétail, principalement sur les porcs et les moutons, y sont nombreuses.




Les plus anciens registres paroissiaux conservés à Champagne-Mouton remontent à l'année 1610

Au seizième siècle, Champagne-Mouton possédait deux églises, Saint-Michel et Saint-Martin, cette dernière se trouvant, ainsi que nous l'avons déjà dit, dans l'enceinte du château.

La paroisse de Saint-Michel avait le titre de prieuré-cure. Les prieurs étaient dispensés de la résidence, et bien souvent ils faisaient administrer la paroisse par des prêtres à leurs gages, avec l'agrément de l'autorité ecclésiastique. Il arrivait même quelquefois que le prieur était simple bénéficiaire et n'était même pas prêtre.

L'église Saint-Michel figure une croix latine. Elle est du douzième siècle ; mais de nombreux remaniements en ont altéré le caractère. La nef, voûtée en berceau, est divisée en cinq travées par des pilastres ronds, supportant des arcs-doubleaux.



De l'ancienne façade il ne subsiste que le portail, se composant d'une porte en cintre surbaissé, encadrée de deux voussures légèrement ogivées. L'archivolte de la deuxième voussure est des plus intéressante : au sommet, la main divine semble bénir ; à droite et à gauche des personnages barbus portent les objets nécessaires à la célébration du culte. Le tympan porte, en son milieu, l'Agneau pascal soutenu par deux anges.

Ce portail, qui est des plus intéressants, a malheureusement été fortement détérioré lors de la construction du clocher en 1860. Sa forme primitive qui était de plein cintre a été mise en ogive ; sa largeur a été augmentée et le tympan a été en partie brisé.



L'église Saint-Martin a complètement disparu de nos jours et la tradition populaire a seule conservé le souvenir du lieu où elle s'élevait.

La paroisse de Champagne-Mouton renfermait également plusieurs fiefs moins importants, qui dépendaient de la baronnie et dont les principaux étaient La Boissière, Fontanon et Juyers.

Le logis de la Boissièreétait situé près de l' Argentor, à l'extrémité occidentale de la paroisse. Le fief était tenu du baron de Champagne« à hommage-lige et au devoir de six deniers d'achap« tement payables à mutation de seigneur et d'homme. »

Une charte de 1409 nous apprend qu'à cette époque le fief de la Boissièreétait la possession de la famille Pezet. Vers la fin du seizième siècle, nous y trouvons Jacques de Nouzières, escuyer.

En 1608, le mariage de Suzanne de Nouzières avec Joseph Garnier fit passer La Boissière dans cette dernière famille.

Cette famille Garnier fut une des familles les plus importantes de notre pays. C'est à elle que l'on doit la fondation du village de la Garnerie. Elle était alliée à la plupart des familles nobles de la contrée. Elle conserva le fief de La Boissière jusqu'à nos jours et deux de ses membres se signalèrent comme officiers généraux, sous le nom de Garnier de la Boissière ; l'un commandait une brigade pendant la campagne d'Italie de 1795 ; l'autre fut chef d'état-major du maréchal Ney pendant la campagne d'Allemagne de 1813.



Le fief de Fontanon, situé au nord de Champagne-Mouton, avait été concédé, en 1601, par Charles de La Rochefoucauld à Guy de Goret, escuyer. Une petite maison flanquée d'une tourelle est tout ce qui reste de l'hôtel noble de Fontanon.

Après la famille de Goret, le fief de Fontanon passa entre les mains de François Prévost, escuyer, et vers la fin du dix-septième siècle il appartenait à la famille Garnier.
Le fief de Juyers, dont le château se voit encore sur les bords de l'Argent, avait une origine plus ancienne. On en connaît les seigneurs depuis le début du quinzième siècle. A cette époque, il appartenait à Guy Vilain, chevalier, qui figure dans un aveu de la terre de Champagne en 1408. Dans la seconde moitié du quinzième siècle, Juyers changea de propriétaires; car, en 1465, nous y trouvons Pierre de Nouzières, écuyer. Au seizième siècle, cette terre passa à la famille Chrestien, probablement par le mariage de Charles Chrestien, écuyer, avec Marie de Nouzières. Enfin, vers 1649, elle devint la propriété de la famille de Goret. Aujourd'hui le château de Juyers appartient à M. R. du Vignaud




Quelques hameaux sont à citer dans la commune de ChampagneMouton : Chez-Carton (48 hab.), sur la route de Beaulieu ; ChezPouvaraud (42 hab.), dans le sud de la commune ; la Rendie (36 hab.) ; la Mitonie (46 hab.), sur la route de Benest ; Clavachon (28 hab:), autrefois siège d'un fief peu important ; Chez-Godin (49 hab.), dans le sud-ouest de la commune ; la Ressource (33 hab.), près de l'Argent ; la Garenne (27 hab.) et les Mérigeauds (20 hab.), sur la route de Confolens ; la Chaise (20 hab.) dans l'extrême nord de la commune, etc., etc.


Lavoir de Juyers




JULES MARTIN-BUCHEY
Ancien Professeur d'Histoire
1917



Photos : YM
CPA : collection privée
Sources : Géographie historique et communale de la CHARENTE tome 3e - 
arrondissements de CONFOLENS - RUFFEC -







Lavoir de La Chenau



Viaduc de l'Argentor


Lavoir du Bourg


ALLOUE - LE FOUR A PAIN DE CHAUNAT

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Publication du 19 mars 2014


LE FOUR A PAIN DE CHAUNAT


Autrefois, les fours à pain, malgré la présence de boulangers dans les bourgs, étaient utilisés pour la fabrication du pain quotidien des familles vivant dans les fermes isolées. Le pain aliment indispensable et traditionnel était fabriqué à l'avance pour 10 à 15 jours. Les fermes produisaient elles-même la matière première, seigle ou blé, nécessaire à sa fabrication. Les fermiers utilisaient les nombreux moulins des alentours pour broyer les céréales, que les meuniers livraient par retour dans les villages, sous forme de farine dans des sacs de toile.
Quand on consommait les derniers pains de la dernière fournée, la maîtresse de maison pétrissait la pâte pour les prochaines miches. Une fois reposée, la pâte préparée en boule était disposée dans des corbeilles en osier recouvertes de tissu. Le four à pain était préparé avec des fagots de branches et de bruyères bien sec. Le four chauffé à blanc, était près à être enfourné à l'aide d'une pelle spéciale, de la pâte en boule. Une fois le pain cuit, c'était le tour des tartes et des gâteaux du terroir. Le pain entre deux fournées était conservé dans une maie ou une armoire.



Le four à pain du village de CHAUNAT, commune d'ALLOUE, se trouve isolé dans un champ pas très loin des habitations. Durant la Seconde Guerre mondiale, il a été reconstruit, mais la souche de sa cheminée n'existe plus.




Photos : YM 02-2014
CPA et Illustration : collection privée


François VINCENT - 93 ans à ALLOUE 1ère partie

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Publication du 6 avril 2015





93 ans à ALLOUE !




François VINCENT
(1900-1993)

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1ère partie

de La Grande Borde au Prat 


J’ai passé mon enfance et mon adolescence en région parisienne, où, pour mes copains d’enfance et moi-même, notre seul contact avec la nature, était les espaces dits "verts", avec des gazons bien gras, tondus d’une manière impeccable sur lesquels étaient piqués des écriteaux, avec la mention : « interdit de marcher sur la pelouse». Mes premiers vrais contacts avec la nature, indépendamment des sorties scolaires, des colonies de vacances, en campagne ou à la montagne, durant lesquels nous vivions en autarcie, mes camarades et moi, sans réelle connexion avec les habitants du "cru", eut lieu à ALLOUE en 1969.

Lorsque Jacques THIAUDIERE me suggère cet hommage à François VINCENT (dont le père, était le frère de son grand-père), sans aucune hésitation, illico presto, je réunis les souvenirs et anecdotes des uns et des autres, ayant connu François VINCENT


Je n’imaginais pas la tâche aussi ardue, tant la vie et le personnage de François VINCENT sont intéressants et touchants. François VINCENT, se retrouve dans le père, le grand-père, un proche ou un voisin de chacun, il est la synthèse des hommes de cette époque, qui vivaient, construisaient, concevaient "la VIE au NATUREL".

Jacques THIAUDIERE avec Jean-Claude GUYOT
et Raymond LAVERGNE - Fontaine de RIOUMOR
Le propos n’est pas de retracer pas à pas la vie de François VINCENT, ce dont nous serions incapables, mais de lui rendre un "hommage", au travers de son mode de vie, qui peu se concevoir aujourd’hui, comme un concept "de son temps", mais à y regarder de plus près, est en fait, bien de "notre temps".

C’était l’époque où l’écologie n’était pas l’ordre du jour d’un sujet de discussion médiatique ; mais pour beaucoup de nos concitoyens vivants dans nos communes rurales, quelque chose du quotidien, quelque chose de "naturel".

François VINCENT, n’avait pas de bannière écologiste, il pratiquait l’écologie




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C’est Paul MAIRAT, alors maire d’ALLOUE, qui enregistre le 8 février 1900 la déclaration de naissance du fils de Théophile VINCENT (1873-1925) et de Virginie (dite Eugénie) RAMAT (1876-1963), son épouse, qu’ils prénomment : FRANCOIS, en présence de Pierre et François RAMAT, les témoins, tous deux domiciliés à MASSIGNAC


Les époux VINCENT, sont tous deux originaires de la commune voisine d’AMBERNAC. En cette année1900, c’est au hameau de LA GRANDE BORDE à ALLOUE, qu’ils vivent avec leurs deux enfants : Marie la plus âgée et François le nouveau né, et qu’ils s’emploient, en famille, aux travaux de la ferme. 

Quelques années plus tard, ils s’installent à la ferme de MASSIGNAC en qualité de métayer de la famille BARUTEAU, du bourg.

François, quitte l’école après le certificat d’études primaires, comme beaucoup de jeunes hommes de son époque ; où pour sa génération, l’on considère les ados plus utiles aux travaux des champs qu’aux "études" qui coûtent très cher.

La ferme et le château de Massignac
François a 18 ans, au moment de la fin du premier conflit mondial de 1914 à 1918. Cette année 1918, il reçoit son ordre de réquisition pour le service militaire. Le service militaire, pour François, comme la grande majorité des concitoyens en ce temps-là, est souvent la seule et unique occasion de leur vie de voir du pays.






François VINCENT

François est incorporé au 2ème régiment de Spahis marocains (Spahis : mot d’origine Turque signifiant : soldat), unité de cavalerie de l’armée de terre Française créée en 1912 et basée à Marrakech, les Spahis Marocains, combattants farouches et redoutés, sont le régiment de cavalerie de l’armée française le plus décoré. Durant cette période, le Maroc est sous le régime du "protectorat français", dont le général des armées Hubert LYAUTEY fut le premier "résident général", ministre de la guerre pendant la Première Guerre mondiale, il est nommé Maréchal, en 1921, c’est ce jour, que François VINCENT le rencontre dans des circonstances particulières :

<< Durant son service militaire au Maroc, de 1918à 1921, le général LYAUTEY fût fait Maréchal. François jouait de la clarinette dans l’orchestre qui donna un concert à cette occasion. Il racontait que lorsque le Maréchal arriva au concert, il avait bien arrosé l’événement et était un peu éméché …>> - (Alain SAVI).

De retour au pays, François reprend ses activités agricoles, fermier sur certaines parcelles avec ses parents ; il loue également ses services en qualité de "journalier", mais François est un touche-à-tout :


<<dans sa vie, il a touché un peu à tout, sans formation, il savait tout faire --- Entre les deux guerres , il travaillait chez Jules JOUBERT au BREUIL, où il était chargé de la "couvraille" et pour cela il utilisait un tracteur à chenilles de marque allemande (STOCK), alimenté au pétrole, ce qui était très rare pour l’époque >> - (Jacques THIAUDIERE). 

La conduite de ce type de tracteur à chenilles n’était pas confiée à n’importe qui ! Il fallait être très adroit, elle nécessitait une grande habileté ainsi qu’une bonne force physique : ce tracteur était guidé non pas avec un volant, mais avec l’aide de "manches à balai", sur lesquels on tirait avec force ; on tournait en débrayant une chenille à la fois et pour tourner court, on freinait en même temps et si on tournait trop court on cassait le cardan. La faucheuse était reliée au tracteur par un arbre qui sortait de l’arrière avec des cardans et deux carrés dont un tube qui rentrait et coulissait dans un carré dit "mâle" pour diminuer ou rallonger la longueur d’arbre et les cardans pour tourner ; mais pas trop court, sous peine de casser le cardan.

<< Dans ses activités, il était également tonnelier, il fabriquait des fûts de toutes contenances, il avait bien dû en vendre à la maison TRILLAUD>> - (Jacques THIAUDIERE).






Le travail d’artisan tonnelier, pour lequel excelle François VINCENT , nécessite là encore, un savoir-faire, un coup de main et un coup d’œil, que l’on acquiert par la technique, mais surtout par la pratique ; le bois utilisé est généralement du chêne, préparé par un "merrandier", artisan du bois spécialisé dans la fabrication de merrains, petites planches, avec lesquelles on fabrique des douelles de tonneaux, la matière première du tonnelier, assemblée, chauffée et ceinturée dans un étau de cercles en fer réalisés à l’aide d’un cabestan. Il reste à parachever à l’intérieur le galbe dans lequel on insère les fonds, puis percer le trou de bonde et de broquereau ; et tout cela manuellement.

<< Il conduisait également un pressoir. Au mois de septembre, il allait de ferme en ferme pour presser les raisins et les pommes >> - (Jacques THIAUDIERE).


François VINCENT sur le pressoir et
Pierre VINCENT son oncle à La Grande Borde


Le pressoir est l’appareil destiné à extraire le jus des raisins ou le jus des pommes et l’action du pressoir, par l’homme, est rude comme beaucoup de tâches à accomplir à cette époque. La vis du pressoir actionnée manuellement fait descendre la lourde pièce de chêne sur la motte, le serrage est également effectué à la main et est terminé avec une forte barre de fer, il faut du muscle pour finir de serrer la motte.

<< Alors qu’il effectuait des travaux dans la cave du café "TRILLAUD" à ALLOUE, dans les années 30 ou 40, il trouva des ossements humains en creusant, attestant l’emplacement d’un cimetière autour de l’église, comme cela se faisait depuis le Moyen Age. >> - (Alain SAVI).
La boîte à épices

<< Ma mère "Georgette" avait besoin d’une nouvelle boîte à épices, elle lui confia un récipient en plastique sans aucune valeur, afin que François lui façonne un couvercle. Une fois le travail terminé, cette boîte à poivre avec son couvercle en merisierétait digne du travail d’un ébéniste tourneur sur bois et se rangeait dans la catégorie des objets utiles et décoratifs, que j’utilise quotidiennement et que j’affectionne particulièrement, en souvenir de François et de ma mère>> - (Annette MORINAIS).

Après le décès du père de François, THEOPHILE, le 24 janvier 1925, à l’âge de 52 ans, les VINCENT quittent la ferme de MASSIGNAC en 1927, où ils sont succédés par d’autre VINCENT, mais curieusement sans aucun lien de parenté ; ce sont les parents d’Hélène VINCENT, épouse de René MARTIN, qui lui, par contre, a un lien de filiation : sa mère et la mère de François sont des cousines germaines : RAMAT.

La sœur, Marie, quant à elle, a quittée le cocon familial pour ANGOULEME, où elle est devenue Mme TANDI et y exerce la profession de lingère à l’hôpital GIRAC et son époux de jardinier.

François et sa mère Eugénie, demeurent à VILLEMIER jusqu’en 1936 ou 1937.



VILLEMIER

François fait acquisition de sa maison du "PRAT"à la fin des années 30.


C’est au PRAT, que la mère de François,Virginie VINCENT, que l’on prénommait Eugénie (prénom figurant sur sa sépulture, au côté de Théophile, son époux) âgée de 87 ans vivra ses derniers instants en 1963.




Yves MORINAIS
(Collectif)

                                                                                                          


                                                                                                             à suivre ...



Collectif : 

Anne-Marie CEAUX, Jean-Claude GUYOT, René MARTIN, Annette MORINAIS, Alain SAVI, Renaud SAVI, Christian THIAUDIERE et Jacques THIAUDIERE.







Cimetière d'ALLOUE :
sépulture de Théophile et Virginie VINCENT







Photos :
François VINCENT au PRAT en 1985 : YM
Jacques THIAUDIERE, Jean-Claude GUYOT et Raymond LAVERGNE : YM
La ferme et le château de MASSIGNAC : YM
François VINCENT 2ème régiment de Spahis marocains : collection Jacques THIAUDIERE.
Stock, tracteur chenillé allemand de 1913 - Musée Maurice Dufresne à Azay Le Rideau
François VINCENT sur le pressoir et Pierre VINCENT : collection Jacques THIAUDIERE
La boîte à épices, VILLEMIER et cimetière d'ALLOUE : YM

Remerciements à : Karine LEPECULLIER, secrétaire de mairie d'ALLOUE




ALLOUE - Galerie de portraits :

ALLOUE - LE TOUR DE FRANCE A ALLOUE

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Publication du 9 avril 2014



LE TOUR DE FRANCE A ALLOUE 


Depuis plusieurs mois, j'étais à la recherche de renseignements sur ce fameux passage du "TOUR de FRANCEALLOUE, au début des années 70. ALLOUE semblait amnésique, toutes les questions que je posais aux uns et aux autres lorsque l'occasion se prêtait, restaient sans réponse. Un jour, de ce début d'année 2014, je me décidais à pousser mes recherches et d'utiliser mon copain "GOOGLE", pour tenter d'en savoir un peu plus . Au hasard de mes recherches, mon attention est attirée par un fait relaté sur un site spécialisé sur le "TOUR de FRANCE""Le DICO du TOUR", qui relate le passage en 1970 de "la GRANDE BOUCLE"à RUFFEC. Sans attendre, ni une ni deux, je rédige un message, séance tenante, que j'expédie à la messagerie du "DICO du TOUR" : << pouvez-vous me dire, si au cours de cette étape, le "TOUR" est passé à ALLOUE ? >>. Je dois avouer que je n'avais guère d'illusions, quant à une réponse probable, d'expérience, malheureusement très peu de ces sites, vous accordent une attention. C'était sans compter sur l'esprit de solidarité de cette sympathique communauté du monde du cyclisme. C'est avec étonnement, que pas moins d'un quart d'heure suivant l'expédition de mon Email, la réponse tombait dans ma boîte aux lettres électronique !. Non seulement j'avais ma réponse, mais mieux encore, la réponse de mon sprinteur, Joël RAMBAULT, "Mr DICO du TOUR", champion du monde du WEB, m'apportait des données pour lesquelles je n'imaginais  pas un seul instant possible d'obtenir. Mais je sens votre impatience : "alors, raconte ce qui c'est passé" :

LIMOGES

Ma question posée au "DICO du TOUR", concernait la 21ème étape du 57ème "TOUR DE FRANCE" de 1970, au départ de RUFFEC
Cette étape, RUFFEC-TOURS, bien évidemment, ne passait pas par ALLOUE, comme me l'indiquait Mr Joël RAMBAULT. L'étape qui nous concerne est en fait la première des 23 étapes d'une distance totale de 4366 km : étape du samedi 27 juin 1970, LIMOGES -LA ROCHELLEAprès un prologue de 7,4 km à LIMOGES, remporté par Eddy MERCKX ;  à 10h50, les 150 coureurs groupés en 10 équipes, se lancent sur la vraie route du "TOURLIMOGES en direction de LA ROCHELLE, pour la première étape de 224,5 km. La foule amassée sur les trottoirs de LIMOGES n'a d'yeux que pour le régional du jour, "POUPOU", Raymond POULIDOR, de SAINT-LEONARD-DE-NOBLAT, commune importante du Limousin, avec à l'époque ses 7000 habitants qui pour un grand nombre, n'aurait loupé ça sous aucun prétexte. Le long peloton étiré sur les routes de HAUTE VIENNE atteint ORADOUR-SUR-GLANEà 11h20. ORADOUR, en 1944, paisible bourgade de la campagne limousine, c'est arrêté de vivre le 10 juin, ce jour où les S.S. de la division "DAS REICH" dans un massacre inexplicable ôtèrent la vie de 647 personnes habitants ou présentent ce jour dans le village. Le "TOUR" longea le mur d'enceinte de ce bourg martyr pour traverser le nouvel ORADOUR-SUR-GLANE, reconstruit à proximité des décombres ; la caravane publicitaire avec ses haut parleurs et les klaxons des voitures suiveuses rompait le silence du recueillement qui s'imposait quelques mètres plus loin.

ORADOUR-SUR-GLANE
C'est à 11h39 et à 34,5 km du départ de LIMOGES, au lieu-dit "CARREFOUR MONTROLLET" sur la D2, que le premier boyau du "TOUR" toucha le bitume CHARENTAIS. A 11H46, SAINT-CHRISTOPHE, est la première commune de CHARENTE traversée par l'échappé qui pénètre 9 mns plus tard dans LESTERPS avec 3 mns d'avance sur le peloton. CONFOLENS, capitale de la CHARENTE-LIMOUSINE, située à 54 km du départ de LIMOGES, est rejointe par la D30à 12h07, soit en 1 heure et 17 mn et à une vitesse moyenne de 42,6 km/h pour le coureur de tête, contre 58 km/h pour le dernier pointé à 12h22. Après avoir franchi la côte à 4° de "CHEZ NADAUD", le "TOUR" quitte CONFOLENS par la D948 pour arriver au carrefour des D948/D740 en direction de : ALLOUE/RUFFEC. Les premiers ALLOUSIENS à apercevoir l'échappé, était ceux placés dans le virage des BRECHEVAUX, tout allait très vite depuis CONFOLENS où la vitesse moyenne était en très forte progression sur ce tracé idéal pour nos routiers en quête de NOTRE-DAME D'ALLOUE. Les pédaliers des poursuivants de l'aventurier solitaire grinçaient déjà à LASFONT et la tension montait dans le bourg d'ALLOUE.

En route pour LA ROCHELLE
Au cours d'une discussion avec Raymond BEAUSSANT, ancien maire d'ALLOUE, celui-ci me confia qu'en 1970 il ne vivait pas à ALLOUE, mais qu'il était présent le jour de cette fameuse étape. Dans ses vagues souvenirs, figurait le nom d'un cycliste à consonance italienne qui aurait traversé le bourg d'ALLOUE en solitaire, et qu'une prime était offerte en haut de la côte de la METAIRIE. Ces informations que je jugeais précieuses pour mon enquête, allaient être exploitées en direction de Joël RAMBAULT du "DICO du TOUR". Joël RAMBAULT, me confirma une sortie du peloton après LIMOGES, mais ne pouvait me garantir une arrivée solitaire sur ALLOUE, n'y même l'éxistence de cette prime à la METAIRIE. La solution à mes interrogations passait par de nouvelles recherches de matériel nécessaire à mes conclusions. Sur EBAY, était en vente à un prix raisonnable, le n° du 30 juin 1970 spécial "TOUR DE FRANCE", qui relatait notre étape LIMOGES-LA ROCHELLE, dont je fis l'acquisition. Mon impatience fut en partie satisfaite, mais pas de miracle ! ; j'avais dès le début de mes investigations, tenté de trouver des photos de la GRANDE BOUCLE à ALLOUE, malheureusement toujours en vain à ce jour.


La caravane du "TOUR"
La rue EMILE BELLY, dénommée banalement à l'époque, route de CONFOLENS dans un sens, de CHAMPAGNE-MOUTON dans l'autre ou tout simplement N740 dans les deux, c'était tôt le matin garni de spectateurs pressés de voir les baroudeurs enquiller le grand braquet depuis le virage du château de l'AGE et jusqu'au bas du sommet de la METAIRIE. Beaucoup comme Raymond BEAUSSANT, qui : << un à un, avaient quittés le pays pour s'en aller gagner leur vie >>, avaient callés leurs congés d'été en fonction de l'événement, pour être au côté de la famille restée au village ; d'autres moins chanceux , dont j'étais, pour des raisons de calendrier de vacances, le "TOUR"étant fin juin, manquaient à l'appel. Le bourg d'ALLOUE s'était enflammé, dès 10h57 très précisemment, au passage de la caravane, qui permettait à la foule mise sur le gril de ronger son frein. Musique, klaxon, haut-parleurs, confettis, bonbons, casquettes jetées à la volée, dans une ambiance de carnaval, des véhicules publicitaires multicolores, comme tous ces supporters venus des villages d'ALLOUE, des communes voisines et même de l'étranger, qui pour beaucoup, arboraient les couleurs de leurs idoles, ajoutait du piment à la fête. A 12H27, la tension montait d'un cran, quand les premiers drapeaux au cimetière, visible du centre bourg s'agitèrent, annonçant le cavalier seul,  avec son maillot bleu turquoise et blanc de l'équipe FRIMATIC, notre présumé italien, bien de chez nous, Pierre GHISELINI, Cannois, qui dans l'indifférence générale et tranquillement avait pris la poudre d'escampette dès son départ de LIMOGES, montrait enfin son cuissard à NOTRE-DAME D'ALLOUE. Pierre GHISELINI seul en tête de la course depuis 68 km transperçait la commune à une vitesse de 42 km/h avec à ses trousses 149 coureurs parmi lesquels : Eddy MERCKX, Bernard THEVENET, Roger PINGEON, Cyrille GUIMARD; Raymond POULIDOR, Jean-Marie LEBLANC, Lucien AIMAR, Lucien VAN IMPE, Eric DE VLAEMINCK, Joop ZOETEMELK et tous les autres. Une belle brochette tronçonnée en 4 : l'échappé Pierre GHISELINI, le peloton avec ses leaders à 5 minutes, un petit groupe à 10 minutes et les cagouillards retardataires dont le dernier à 21 minutes de GHISELINI,  chatouillera le macadam Allousien pendant que Jean-Michel LEULLIOT et Robert CHAPATTE, consommaient un casse-croûte sur le pouce, chez TRILLAUD et que la grande majorité des spectateurs avait déjà quitté ALLOUE ou remplissait les cafés-restaurants pour le déjeuner. La tentative de Pierre GHISELINI a pris fin à peu près à la hauteur de CHAMPAGNE-MOUTON. Une deuxième tentative resta également sur sa faim, Cyrille GUIMARD remporta le sprint de LA ROCHELLE et Eddy MERCKX endossa le maillot jaune jusqu'à PARIS.
Pierre GHISELINI

En conclusion, le "TOUR" 1970 aura duré pour ALLOUE en tout et pour tout 21 minutes, pour moi qui n'y étais pas, le retranscrire dans le réel et l'imaginaire plusieurs heures réparties sur plusieurs mois. J'espère vous avoir fait vibrer, et que Raymond BEAUSSANT pendant la lecture de ce texte rajeunira de 44 ans.

Et pourquoi pas le "TOURALLOUE en 2015 !

Eddy MERCKX


Au complet à ALLOUE


Remerciements à Joël RAMBAULT et à Raymond BEAUSSANT


METEOROLOGIE POPULAIRE CHARENTAISE

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Publication du 4 juin 2015


ALLOUE : La mairie et les écoles

François VINCENT inscrivait sur son registre météorologique, la météo quotidienne du Prat à ALLOUE , où il résidait. C’était son hobby, mais pas simplement un hobby, comme tout agriculteur soucieux de ses récoltes, François avait un don, devrait-on dire une connaissance et une pratique de la prévision du temps, qui contredisait souvent les prévisions des stations météo. Ses prévisions, il les scrutait dans le ciel chargé de cumulus ou autres nimbus, dans l’air du Prat, dans la lune, au lever et au coucher du soleil, dans le comportement des oiseaux et de ses animaux de basse-cour , le grincement habituel d’une porte à l’approche d’un changement de temps et bien sûr celui de ses os et de ses vieilles douleurs.

Toutes ces constatations, vérifiées par nos ancêtres, donnèrent naissance à une multitude de dictons populaires, à valeur de pronostique météorologique et parfois, ou souvent, contredit d’une région à une autre, laissant ainsi le loisir à chacun de faire "sa pluie et son beau temps ".

Voici donc réunis par Marc LEPROUX pour les Études Charentaises en 1969, les maximes de la "météorologie populaire charentaise" du mois de JUIN .



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METEOROLOGIE POPULAIRE
EN CHARENTE


JUIN


C'est le mois où la qualité des récoltes s'affirme.

Déjà, les augures du mois précédent nous ont dit qu'il fallait Juin chaud, c'est ce que répète ce proverbe :


« Beau temps de Juin

« Abondance de grain »,

qui devient, dans le Confolentais :

« Annédo dé fé

« Annédo dé ré. »

                                    «   Année de foin

»


                                    «    Année de rien. 

»

                                    « (Eymouthiers,Montbron,Confolentais.)

Ou encore :

« Beau temps de Juin

« Mauvaise herbe donne foin.

Ce qui se dit à Agris :

« En beau Juin

« Toute mauvaise herbe porte foin. »

Il n'est pas nécessaire Que ce beau temps soit sans nuage et même : cc S'il tonne en Juin

« Année (le paille et de foin. » (Agris 1943.)

Par contre :

<< Beau temps avant la Saint-Jean

<<  Assure bon grain pour l'an. >>

Mais,

<< Peu de fruits au groseillier <<Peu de blé au grenier. >>

Pourtant :

« En Juin, on dort comme un chien. » (Eraville 1942.)

Comme le mois de Juin est celui des fauches, il ne faut pas oublier que :

« A la Saint-Barnabé (le 11)

« Mets la faux au pré. » (Agris, La Rochefoucauld.)


Ou

« Mets le dail dans le pré. (Eraville 1942.)

Ce saint, d'ailleurs, joue un rôle important clans le calendrier, avecSaint-Médard etSaint-Gervais.

« Quand il pleut pour la Saint-Médard

« Il pleut quarante jours plus tard.

Par contre,

<< Saint-Médard beau et serein

<<   Promet abondance de grain. >> (Eraville-Vibrac 1943.)

On dit que Saint-Médard avait deux frères tout aussi saints que lui.: Saint-Barnabé et Saint-Gervais, qui ont le pouvoir de défaire ce que Saint-Médard a fait. Donc, s'il pleut le jour de la St-Médard, mais s'il ne pleut pas les jours de la Saint-Barnabé et de la St-Gervais le dicton est sans valeur.

On dit aussi :

« S'il pleut pour la Saint-Gervais

« Il pleut quarante jours après.

Ou bien :

« S'il pleut à la Saint-Gervais

« Pour le blé signe mauvais. » (Eraville-Vibrac.)

Les fêtes de ces trois Saintstombent les8, 11 et 19 juin. S'il pleut pendant ces trois jours, il risque pleuvoir longtemps puisqu'on sait que le vent qui donne aux deux solstices persiste pendant les trois mois subséquents. Le pronostic s'appliquant àSaint-Gervaisrisque donc (le se voir vérifier plus facilement parce que plus près du solstice. Nous (levons toutefois faire remarquer que l'usage de ces proverbes remonte au-delà duXII° siècle, c'est-à-dire avant l'emploi duCalen­drier Grégorien.A cette époque-là, St-Médardétait solennisé 12 jours plus tard, c'est-à-dire à la veille (lu solstice, d'où le fondé de la croyance populaire qui s'exprime selon les localités avec de nom­breuses variantes :

« Quand il pleut à la Saint-Médard

« Il pleut quarante jours plus tard

« A moins que Saint-Barnabé

« Ne vienne tout arranger. » (Région d'Angoulême 1945.)

ARoumazières, on termine par : 
...« Ou que la Saint-Barnabé 
« Ne lui coupe l'herbe sous les pieds. » (Labosmie 1945.)

A Sainte-Colombe :

...« A moins que Saint-Barnabé

« Ne détruise ce qui est gâté. » (Bertrand, vers 1880.)

Ou encore :

...« A moins que Saint-Barnabé


« Ne vienne tourner la clef. » 

ou

Ne raccommode ce qui est gâté. » (Pougné. )

L'influence néfaste sur les récoltes s'exprime aussi de diverses façons.

Dans le
Cognaçais, où les brouillards sont redoutés pour la vigne, On dit :

« La Saint Médard

« Donne son brouillard. » (Origène 1945.)

Partout on est d'accord pour noter la diminution des récoltes même si on le dit de façons diverses.

C'est ce que l'on exprime à
Pougné (1880), à Fouqueure et en général dans le Ruffecois de la manière suivante :

« Quand o mouille le jour (de la Saint-Médard

« Les récoltes diminuent d'un quart.

A La Couronne

« S'il mouille à la Saint-Médard

« Les biens de la terre périssent d'un quart. » (Rajaud 1945.)

A Eraville :

...« La récolte périt du tiers ou du quart. » (Mme Cadet, 1942.)

Dans le Confolentais :

« Per la sin Méder« Pour la Saint-Médard

Les récoltes diminuin d'un                  « Les récoltes diminuent d'un

[quèr. »                                                           [quart. »

A La Chèvrerie on déclare

« Pour la Saint-Barnabé

« le pinson est dans le châtaignier. »

Pour l'influence de Saint-Gervais, à Pougné et à Eraville, on s'accorde que :

« Saint Gervais quand il est beau

« Tire Saint Médard de l'eau. »

Mais, au contraire, si c'est :

« Saint Gervais qui est mouillé

Il pleuvra quarante jours après. »

L'action de tous ces Saints a été résumée ainsi : 
<< Quand il pleut à la Saint-Médard (8 juin) 
<< Prends ton manteau sans retard

<< Mais s'il fait beau pour Barnabé (11 juin) 
<< Qui a lui couper l'herbe sous le pied 
<< Ton manteau chez toi peut rentrer. 
<< Enfin s'il pleut dans ces deux jours

<<  Si Médard et Barnabé, comme toujours 

<<  S'entendaient pour te jouer des tours

<<  Tu auras encore Saint-Gervais (19 juin)

<< Accompagné de Saint-Protais 
<< Que le beau temps va ramener. >>

                                                     (L. Bertrand, instituteur à Pougné, vers 1885.)

Aux Saints que nous venons d'énumérer, viennent s'ajouter Saint-Pierre et Saint-Paul :

<< Celui qui monte aux cerises

<< Le jour de la Saint-Pierre

<< Se casse la jarre (cuisse). » (Précigout, Coulgens, 1885.)

Du reste ce jour-là, il fait toujours mauvais temps car : 
<<  Saint-Pierre pleure toujours.>> (Pougné.)

Ce qui fait dire, à Vibrac et à Eraville :
<< Saint-Pierre et Saint-Paul pluvieux

<<  Pour trente jours sont dangereux. >>

On déclare aussi :


<<  Si o fait frais le jour de la Saint-Poux (Paul)

<<  L'hiver allongera de quarante jours. >>

(Pougné, Nanteuil-en-Vallée.)

Mais :

« Quand o fait chaud le jour de la Saint-Poux

« L'hiver se casse le cou. » (Nanteuil-en-Vallée, Pougné.) (1)

On constate aussi que :

<< A la Saint-Jean, la pluie

<<  Fait la noisette pourrie. » (Eraville - Vibrac.)



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Le château d'eau de La Grange Picassoux





ALLOUE EN 1914

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Publication du 20 février 2014       


ALLOUE EN 1914 
Première partie




     Monsieur Emile VILDARD, est né à ALLOUE, le 19 décembre 1901, Il a passé son enfance et son adolescence dans la commune. Rentré dans la vie active, il s'installe à POITIERS et exerce une activité professionnelle de voyageur de commerce. A la fin de sa vie, il réside à nouveau à ALLOUE, à l'ancienne poste dans un premier temps et ensuite dans un appartement des écoles d'ALLOUE. Il est décédé le 4 mai 2000 à l'âge de 99 ans à CAEN.
Ce sont ses mémoires de jeunesse de 1914, qu'il nous conte ....


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          Les lignes qui vont suivre ne sont qu'une évocation, que j'ai voulue aussi exacte que possible des souvenirs de mon enfance.
ALLOUE

          Né à ALLOUE en 1901, j'ai été témoin des conditions de vie des gens de la campagne au cours de cette période qu'on a appelée "La Belle Epoque". J'ai lu, je ne sais où, qu'un rescapé de la période révolutionnaire avait dit : << Il n'a pas connu la joie de vivre, celui qui n'a pas vécu en France avant 1789>> . Je suis certain d'être l'interprète de tous ceux qui ont connu ce début de siècle et qui sont maintenant disparus, en écrivant aujourd'hui : il n'a pas connu la joie de vivre celui qui n'a pas vécu en FRANCE en 1914.


ALLOUE - La rue principale
          ALLOUEétait alors une bourgade d'une certaine importance ; chef-lieu d'une commune de 1400 habitants, sur la route départementale n° 7, de CONFOLENSà RUFFEC. Située dans une vallée assez étroite, la plupart des maisons de la rue principale sont construites parallèlement au cours d'eau qui l'arrose, la CHARENTE. Les voyageurs qui y arrivent pour la première fois et de quelque côté que ce soit sont toujours surpris de ne découvrir ce petit pays qu'en apercevant la première maison.



Portail de l'église Notre Dame d'ALLOUE
          Au milieu du bourg se trouve l'église romane construite au XIème siècle ; cette église dépendait de l'Abbaye de CHARROUX ; des moines habitaient alors la maison contigue désignée aujourd'hui "ancien Prieuré". Après la guerre de 1914, elle fut classée monument historique. Les Beaux-Arts en modifièrent l'intérieur en effaçant complètement les peintures murales et en détruisant les 24 stalles en chêne qui étaient destinées aux moines assistant aux offices. Lorsque j'étais enfant, les moines ayant depuis longtemps disparu, les hommes les occupaient de préférence dans la mesure des places disponibles, 12 de chaque côté.

L'intérieur de léglise
        
  Le dimanche, l'église était remplie de fidèles ; tous les paroissiens n'étaient pas à la messe, mais presque toutes les familles étaient représentées. Le curé résidant, l'abbé DUMAS qui est resté plus de quarante ans à ALLOUE, était secondé par un vicaire. Il y avait en outre un sacristain, un chantre et un bedeau. Ce dernier avait une double fonction : il avait à entretenir le jardin du presbytère et à soigner le cheval qui servait à notre vieux curé dans ses déplacements ; le dimanche, il avait à veiller à ce que la jeunesse qui assistait à la messe se tienne au moins correctement. A l'occasion des grandes fêtes, il y avait la grande foule et de belles cérémonies, les jeunes filles sous la direction de Mademoiselle Marie-Louise MERCIER, excellente musicienne, constituaient une chorale à laquelle j'ai moi-même participé en certaines occasions.



L'école - La Mairie
         Lorsque Jules FERRY institua l'instruction obligatoire, il fallut construire une école. Si nous devons manifester notre reconnaissance à celui qui fût un des grands et honnêtes hommes de la IIIème République, nous pouvons aussi la manifester à ceux qui firent construire cette école. L'emplacement choisi le fut avec beaucoup de discernement ; elle est aujourd'hui un monument imposant qui honore la commune. Comme toutes les constructions de l'époque, elle se compose d'un bâtiment central dans lequel se trouvent le logement des instituteurs et la Mairie. De chaque côté sont accolées deux ailes moins élevées, destinées à recevoir les écoliers, les garçons d'un côté, les filles de l'autre. Il y a deux classes par bâtiment, les enfants étant classés en catégories, les grands et les petits. Il y avait environ 35 élèves par classes, aussi la discipline était de rigueur. Cependant nos maîtres étaient aimés et respectés, car nous comprenions bien que le travail qu'ils faisaient n'était pas de tout repos et que leur dévouement était encore plus grand que leur sévérité.


          J'ai passé l'examen du certificat d'études le 8 Juin 1914. Nous étions cinq candidats. A partir de la rentrée qui suivit les vacances de Pâques, nous allions tous cinq à l'école le jeudi pour y passer un examen simulé. Le soir du 8 Juin, à l'appel des résultats notre instituteur, Monsieur Emile MERCIER, eu la satisfaction d'entendre trois de ses élèves enlever les 3 premières places du classement ; j'étais le troisième. Cette récompense était méritée, car il nous fallait travailler sans cesse. Le matin, à 8 heures, rentrée en classe et, après avoir regagné nos places respectives, nous devions jeter un coup d'oeil sur le tableau noir où était inscrite une maxime dans le genre suivant :
                    Fais ce que tu dois, advienne que pourra
                    Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fît
                    Le menteur est le cousin germain du voleur
                    La rouille use plus que le travail
et beaucoup d'autres dont l'énumération serait fastidieuse.
Classe de Monsieur Emile MERCIER vers 1913
          Après une courte dissertation, nous avions un cours d'instruction civique le lundi et le vendredi ; le mardi, le mercredi et le samedi problèmes d'arithmétique. A 10 heures, récréation d'un quart d'heure, puis rentrée à nouveau pour réciter nos leçons d'histoire ou de géographie, ou exercice d'écriture et quelquefois de dessin. A midi, ceux qui n'étaient pas punis au pain sec, partaient déjeuner et revenaient à 1 heure. Il y avait alors soit une dictée, soit un exercice de composition française ; après un quart d'heure de récréation, nous reprenions nos places : lecture ou calcul mental terminaient la journée scolaire. En dehors des deux quarts d'heure de récréation, il nous fallait travailler sans relâche et personne n'aurait osé protester ; les instituteurs avaient la confiance et le soutien des parents et le surmenage scolaire dont on nous rebat les oreilles aujourd'hui n'aurait été admis ni par les uns, ni par les autres.


Documents de l'étude de Maïtre BACHELLERIE de 1922
          Il y avait aussi un Notaire, Maître BACHELLERIE, qui habitait sur la place. A cette époque les Français étaient rigoureusement libres de vendre ou d'acheter, le seul intermédiaire entre le vendeur et l'acheteur était le notaire dont la présence était indispensable, étant seul habilité pour dresser les actes. Les organismes parasitaires qui pullulent aujourd'hui étaient complètement ignorés. Le vendeur se rendait chez le Notaire pour l'informer de son intention de vendre, le public en était avisé par voie d'affiches sur lesquelles étaient indiquées tous les renseignements pouvant intéresser les acheteurs éventuels, nature des éléments à vendre, immeuble, terrains, prairies ou terres labourables et leur contenance, et bien entendu, la mise à prix. Tout se passait le plus honnêtement du monde et je n'ai aucun souvenir qu'il y ait eu discussion après accord définitif entre les deux parties. Le Notaire avait aussi un second rôle, il conseillait et facilitait les prêts ou emprunts à condition que les clients intéressés soient sérieux, honnêtes et solvables.


 La famille POIRIER devant la menuiserie dans la vieille rue, vers 1911

        Il y avait à ALLOUE, 5 épiciers, 2 cordonniers, 2 sabotiers, 2 tailleurs, 1 coiffeur chapelier, 2 charpentiers, 3 menuisiers, 3 maréchaux-ferrants, plusieurs maçons. Ces derniers qui éprouvaient l'hiver des difficultés pour travailler, devaient compenser la perte prévisionnelle qui pouvait s'ensuivre en faisant l'été des journées aussi longues que le jour le permettait.

La chapellerie route d'Epenède
          Il y avait en outre, 3 magasins de tissus et de "nouveautés" ; l'un d'eux, de peu d'importance, était tenu par mes parents, ce qui permettait à ma mère qui était couturière, de vendre le tissu qu'elle devait ensuite transformer en tabliers ou en chemises. Le plus important était tenu par les BRENICHOT qui habitaient la maison où vient de s'installer un plombier. Ces BRENICHOT, 2 frères et 2 soeurs célibataires, étaient riches, étant d'autre part propriétaires de deux fermes, VERRINE et l'AGE-DIOT. Les deux soeurs travaillaient sans relâche comme couturières elles ne sortaient jamais, étaient d'une avarice sordide. Quant aux deux frères, l'aîné s'occupait du jardin, mais lui-même ne fréquentait personne. Seul, le plus jeune "Monsieur LOUIS"était un bon vivant et vivait comme un prince, se bornant à visiter ses métayers. Il y avait donc le 3ème magasin de tissu tenu par un autre frère et qui était situé où se trouve l'ancienne boucherie POUVREAU. Un autre frère, le 6ème, tenait le café qui appartint plus tard à MOREAU.
Une charrette à ALLOUE avec ses roues ferrées par le charron.
          Les BRENICHOTétaient nombreux, deux frères, cousins des précédents et grand-père et oncle de mes excellents amis, Pierre et Marc BRANCHE, étaient charrons. Ces deux vieillards, véritables artistes, nous émerveillaient par leur habileté et leur résistance au travail ; quel que soit l'outil qu'ils aient en main, lourd comme le marteau du forgeron ou léger comme la plane*, ils savaient s'en servir avec une précision et une dextérité remarquables. Nous aimions surtout les regarder lorsqu'ils se préparaient à ferrer des roues de charette. Ce travail consistait à faire chauffer pendant plusieurs heures les ferrures, c'est à-dire d'énormes cercles de fer pour les dilater, car ayant le même diamètre que les roues dont les éléments avaient été assemblés, il était indispensable que ces cercles gagnent un centimètre ou deux pour entourer les roues. Cette opération réalisée, ils arrosaient abondamment pour obtenir un tel resserrement des cercles surchauffés que même à l'usage aucune disjointure ne se produisait.


                                                                                                 LE 17 AVRIL 1985 

                                                                                           Emile VILDARD 


                                                                                                           à suivre ...

Une plane


*Outil très ancien utilisé depuis les temps les plus anciens par les gens du bois, charpentiers, charrons, tonneliers, menuisiers.* La plane est un outil complet, très efficace pour dresser un plan, écorcer, ou bien "casser"(chanfreiner) les angles vifs d'une poutre, mettre au rond une pièce de bois carrée ( ex: chevilles de charpente ). L'outil est maintenu par ses deux poignées et tiré vers soi, dans le sens du bois.Tout le poids du corps peut ainsi être utilisé pour les travaux de dégrossissage pour un rendement maximum alors qu'en finition, la plane, peut également s'avérer très précise, dégageant des copeaux d'une incroyable finesse.



François VINCENT dans son atelier au "PRAT" dans les années 1970
Malgré la mauvaise qualité de cette photo on distingue correctement les planes sur le mur du fond



ALLOUE EN 1914, deuxièmme partie :

ALLOUE EN 1914 : troisième partie :
http://alloueblogspotcom.blogspot.fr/                                                                                                        



Photos : Yves Morinais - Collection Raymond Poirier
CPA : collection Privée
Archives BACHELLERIE : collection privée
Remerciements à Raymond Poirier et Dominique Rapion


ALLOUE - CHEZ PAIRE

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Publication du 26 juillet 2015







"CHEZ PAIRE"





Un petit ensemble de curiosités 



Chez Paire : ce nom de lieu-dit, figure sur la carte de Cassini de 1750 avec cette même orthographe, cependant, de vieux Allousiens se souviennent l’avoir toujours vu écrit "Chez Père" tel qu’il est mentionné sur la plaque de bord de route, devant une maison et antérieure aux deux autres situées aux extrémités du village. Mystère non élucidé, d’autant que le nom de lieu-dit "Chez Paire" est unique en France !







La pompe à eau, numérotée "3092" gravé dans la fonderie est du19°, sur une dalle de pierre, elle chevauche unpuits accessible par une petite porte en bois, sur sa droite trois marches permettent de la gravir aisément et facilite son utilisation, surtout pour les enfants dont la corvée leurs revenaient souvent ; située en bord de route, elle devait certainement, en plus de satisfaire les besoins en eau quotidiens des habitants du village, être la bienvenue pour les gens en voyage qui la croisaient sur leur chemin. Aujourd’hui cette pompe et son puits sont enveloppés dans un écrin de verdure qui par ironie du sort semble bien souffrir de la soif en cette période de canicule, tout comme cet abreuvoir recouvert d’herbes pâlottes et qui n’a pas vu la couleur d’une goutte de l’eau de sa fontaine, pourtant si proche, depuis belle lurette.








Quant au four à pain, également du 19°, situé à quelques mètres de la fontaine, au dos de la maison et visible du bord de route, il n’a quant à lui, très certainement plus montrer ses "miches" aux voyageurs, depuis la même époque, où la pompe a cessé d’abreuver la communauté du village. 





L’ensemble, reste un morceau de patrimoine insolite, qui ravivera la curiosité et l’imaginaire du promeneur autour d’une époque révolue.



N° 3092



La pompe et ses trois marches

Photos : YM



LA POMPE A EAU DE LA ROUTE D'EPENEDE


SAINT-GERMAIN-DE-CONFOLENS

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Publication du 31 mai 2014





Ginette CHAPERON , pure charentaise, originaire du GRAND-MADIEU, est une passionnée de son pays de CHARENTE, le NORD CHARENTE. Collaboratrice à la rédaction de L’ALMANACH du CHARENTAIS, c’est avec une grande satisfaction et son autorisation, qu’est publié cet article rédigé de sa plume, pour L’ALMANACH de 2007, sur les origines de SAINT-GERMAIN-DE-CONFOLENS .




SAINT-GERMAIN-DE-CONFOLENS
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LES ORIGINES


D'abord appelé SANCTO-GERMANO, il devint SAINT-GERMAIN-LE-CHASTEL puis SAINT-GERMAIN-SUR-VIENNE et enfin SAINT-GERMAIN-DE-CONFOLENSà la révolution.
SAINT-GERMAINétait naguère une citée inabordable, aux rues étroites et tortueuses, favorable aux embuscades ; des portes de la ville en commandaient l'accès. 
Des maisons flanquées de tours avec des fenêtres en croix ; attestent encore le caractère militaire et défensif de la ville.
Autrefois, il y aurait eu deux paroisses ; la première patronée par SAINT-GERMAIN, évêque d'AUXERRE au Vème siècle, la seconde part SAINT-VINCENT, martyr espagnol du IIIème siècle.
La forteresse médiévale, dont les premières fondations remontent au au XIIème siècle, trône toujours sur le coteau.
A l'origine, la fortification était appelée CHATEAU DE SAVENNES (terme d'origine gauloise signifiant abrupte).
Le château fut construit sur les bases de cette forteresse du XIVème au XVIème siècles.
Vendu comme Bien National à la révolution, le bâtiment fut laissé à l'abandon pendant tout le XIXème siècle.




Quelques légendes de SAINT-GERMAIN-DE-CONFOLENS :

-Le ROC BRANLANT

Dominant le cour de l'ISSOIRE, ce rocher bouge à minuit le soir de NOEL.

-Qui ma vu a pleuré...

Dans le lit de la VIENNE, se trouve un rocher sur lequel est gravé : 
"Qui ma vu pleuré et qui me verra pleurera". Il annonce un malheur lorsqu'il émerge.
Au début de 1914 ; les eaux furent si basses qu'elles découvrirent la pierre ; en août la guerre était déclarée ! 

- Le Pas de SAINTE-MADELEINE

C'est le rocher où SAINTE-MADELEINE imprima son pied quand elle prit son élan pour sauter sur l'île de SAINT-GERMAIN, chargée de la table d'un dolmen sur la tête et des supports du dolmen dans les poches de son tablier !!!






                                                                                                                Ginette CHAPERON
Almanach du Charentais 2007





Texte de  Ginette CHAPERON - L'ALMANACH du CHARENTAIS 2007
Photos : YM
CPA : collection privée
Remerciements à Ginette CHAPERON 



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LA RUE VERRE DE GRIS



Ancienne rue principale du village, elle perd son statut lors de la construction de la route royale reliant ANGOULEMEà NEVERS.
Ont sait que cette rue médiévale, artère principale du village, abritait une partie des auberges ou café.




Un nom évocateur de son activité

La rue tient sans doute son nom de l'enseigne d'un de ces établissements où l'on débitait le fameux "vin gris", mélange de raisin rouge et blanc.

La présence d'ouvertures en arcs permet de distinguer ces anciens commerces. La rue dispose également d'un porche que les lavandières empruntaient pour rejoindre la VIENNE.




1831 le temps de la requalification

En 1831, la Monarchie de Juillet lance la construction d'une route royale reliant ANGOULEMEà NEVERS. Cette route rectiligne traverse le bourg et en change totalement la physionomie. La rue VERRE de GRIS est reléguée en voie parallèle, et ses commerces partent pour s'installer le long de la voie royale.

En 1925, la municipalité installe à l'intersection des deux voies le monument aux Morts, constitué de deux pierres de granites et disposant d'un décor particulier : une croix de guerre à l'envers.













à suivre ... 
SAINT-GERMAIN-DE-CONFOLENS : la VALLEE de la VIENNE


Le site :


Texte : Laissez-vous conter la rue VERRE DE GRIS - Commune de SAINT-GERMAIN-DE-CONFOLENS
Photos : YM

ALLOUE - PARLONS FOOT !

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Publication du 12 juin 2014










PARLONS FOOT !




A l’occasion du coup d’envoi de la coupe du monde de FOOTBALL, aujourd’hui au BRESIL , il n’est pas inutile de parler de l’attachement de la commune d’ALLOUE, à ce sport ;  attachement qui ne date pas de ce jour.
Pendant la guerre de 1939-1940, le terrain où se trouve actuellement le  "STADE JEAN-PIERRE BOUTANT", appartenait à Monsieur Henri SUREAU* et fut réquisitionné par l’armée Française, à qui ensuite, celui-ci le céda. L’armée utilisera ce terrain comme terrain de sport et d’exercice pour les militaires. Après la défaite de 1940, en novembre 1942, l’armée Française est dissoute et le terrain est administré par la commune.
Le club "FOOTBALL-CLUB d’ALLOUE", a été créé, comme en témoignent ses statuts ci-dessous le 23 janvier 1943, date à laquelle ils ont été déposés,  pour agrément au Secrétaire d’Etat à l’Education Nationale (Commissariat Général à l’Education Général et aux Sports) Direction Départementale de LIMOGES. La réunion de ses membres fondateurs, a eu lieu en décembre 1942, à l’Hôtel Chauveau ( l'Hôtel de la Place) où l’association sera domiciliée et est constituée de membres actifs, honoraires et bienfaiteurs. Pour en être membre, il faudra 2 parrains de l’association et être agréé par le bureau.
Sous l’égide de "FOOTBALL-CLUB D ‘ALLOUE", sont en fait regroupés : le Football, l’Athlétisme et le Basket-ball !
Le bureau constitué à l’assemblée  générale comprend : sous la Présidence de Monsieur Robert MORISSET, menuisier à ALLOUE et de Monsieur Arthur RAMADE secrétaire, boucher à ALLOUE, Messieurs : Roger CHAUVEAU, tailleur à ALLOUE, André PETIT, employé de bureau à la papeterie de SAILLAT et Louis JAUVIN, cordonnier à ALLOUE.
Les statuts de l’association « FOOTBALL-CLUB D’ALLOUE », indiquent que l’association est créée pour une durée illimitée. L’association sera en fait dissoute en 1948, pour donner naissance, à la "SOCIETE SPORTIVE D’ALLOUE" dont le siège sera : la Mairie d’ALLOUE



                                             


                                                                                         A suivre …







Statuts de l'association "Football-Club d'ALLOUE






*Monsieur Henri SUREAU, ingénieur agronome, ancien conseiller municipal d'ALLOUE, était le neveu de monsieur Paul Mairat.


Photos : YM
Remerciements à Evelyne AVRIL et à René MARTIN pour son aide et sa mémoire.

ORADOUR-SUR-GLANE - 10 JUIN 1944

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Publication du 11 juin 2014 






Oradour-sur-Glane, avant l'incendie





10 JUIN 1944
ORADOUR-SUR-GLANE





Certes, nous savions qu’il n’est pas possible « d’humaniser la guerre » … Nous savions que des milliers de sacrifiés se recruteraient parmi les désarmés, les sans défense … Il nous restait à apprendre qu’il y a des degrés dans l’horrible, toute une graduation dans l’épouvantable …
                                                            Nous le savons maintenant …
                                        Nous ne pouvons plus ignorer qu’il y a des méfaits
inexplicables des crimes inexcusables.


                                     (Sermon du Pasteur Chaudier 
                                        à Limoges le 18 juin 1944.)


Le sac d’Oradour-sur-Glane et le massacre de ses habitants révoltent la conscience qui demeure saisie d’épouvante.
La langue française ne connait pas de mots assez forts pour qualifier cet acte ; mais celui qui s’y est livré a commis un crime, même contre sa patrie.

                                    ( discours de M. Freund-Valade 
                                       Préfet régional de Limoges le 21 juin 1944.)



Vue aérienne du village après l'incendie
Oradour-sur-Glane après le passage de la division S.S. Das Reich




Photos : Lucien Lavaux et X - Journal ORADOUR, Souviens-toi - Remember

ALLOUE - LE LAVOIR DES BRECHEVAUX

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Publication du 9 juin 2014











LE LAVOIR DES BRECHEVAUX



La révolution industrielle du XIXe siècle, qui engendre le passage de la société agricole et artisanale vers une société commerciale et industrielle, avec son cortège de pollution et de problème d’hygiène, contraint les communes face à la question des eaux de rivière souillées, d’implanter des lavoirs pour remplacer la pierre inclinée et la planche qui servaient à faire la lessive au bord de la rivière ou à la mare communale. Le lavoir alimenté en eau naturelle est avant tout utilisé pour rincer le linge une fois lavé. Le lavoir généralement public, peut-être également privé et accolé à la maison. Le lavoir était utilisé par les femmes des villages à titre personnel et d’autres s’y rendaient à titre professionnel pour leur métier de lavandière. Les lavoirs sont nés au XIXème siècle afin de lutter contre les épidémies (Choléra, typhoïde et variole) pour s’attaquer au plus vite aux causes d’infections. C’est la résultante d’une prise de conscience collective des besoins d’hygiène à l’heure où le soin du corps et la propreté du linge est un impératif à l’éradication de ces maladies.



La mare des BRECHEVAUX


Sur la route D740 en direction de CONFOLENS, à 3km400 du bourg, se trouve le dernier village d’ALLOUE : le village des BRECHEVAUX. La dernière route à droite en direction de la GRANGE du BEAUà une cinquantaine de mètres, vous laisse découvrir sur sa gauche, un petit plan d’eau, entretenu et aménagé avec coquetterie ; sur sa droite en léger contre-bas de la route, est positionné le lavoir du village des BRECHEVAUX, de la commune d’ALLOUE, avec sa source et ses deux margelles. C’est un endroit aujourd’hui très calme, que l’on peut s’imager au XIX siècle très animé, avec les éclats de rire et les chants des lavandières sur leur lieu de travail !



Le lavoir des BRECHEVAUX


La fontaine des BRECHEVAUX



Photos : YM

ALLOUE - REMARQUES SUR CE PASSE

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Raymond POIRIER




Raymond POIRIER, est né à ALLOUE, le 17 février 1927 dans la maison familiale de la VIEILLE RUE. Il y passe son enfance avec ses parents, Georges POIRIER et Anna (née MARCHADIER) ainsi que son frère Jean et sa sœur Marie-Claire.

Raymond POIRIER nous conte ici, ses remarques sur le passé  de son enfance et d’adolescence à "ALLOUE", là, où il a toujours plaisir à se ressourcer chaque année, au cours de séjours occasionnels et de visites à sa famille et ses amis ; délaissant quelques temps l'Ile de Beauté (où il vit aujourd’hui), pour son village natal.





Remarques sur ce passé








Je m'efforce par ces lignes de faire revivre, dans le passé d'ALLOUE ce qui a existé un moment pour disparaître au moins en partie ou se modifier assez nettement. Mon objectif est de faire connaître notre ALLOUEd'avant-guerre approximativement.

Parodiant "AZNAVOUR"<< je vous parle d'un temps que les moins de 75 ans ne peuvent pas connaître>>. 

Mes propres impressions n'importent nullement. Ce qui doit émerger c'est toute information aussi vraie que possible. Démarche risquée, mes souvenirs étant confus et incomplets. J'apporte donc mon témoignage, guidé par ma seule mémoire, le plus honnêtement possible.



Adolf Hitler :Fondateur de l'idéologie 
du nazisme.

Quelle image de notre localité puis-je restituer ? Sans doute une vue globale très partielle et personnelle, peut-être cocasse, ou alors fade et disparate. Cette tranche du passé, c'est un époque (en gros, les années 30 et le début de la guerre) où, me semble-t-il, nous étions dans une certaine mesure plus insouciants qu'aujourd'hui : la paix régnait (autour de nous en France, mais pas en Espagne) la précédente guerre ("14-48") étant censée devoir être la dernière. Mais tout au fond se mit à sourdre une discrète inquiétude, chez les adultes, parce qu'on sentait monter et se préciser la possibilité d'un nouveau conflit : encore imparfaitement comme se profilait la stature douteuse d'un certain Adolf HITLER.






Reflet de cette époque, les chansons populaires qui prétendaient flatter nos oreilles, sur les phonos et quelques radios, étaient, par exemple :





- "La chansons des blés d'or", "Ma Normandie", "Le temps des cerises", J'ai deux grands boeufs", "Le Chaland qui passe", "Parlez-moi d'amour" etc.

Aussi dans le genre plus léger :

- "Les gars de la marine", "Bercé par la houle", "Nuits de Chine", "Sur un marché Persan", 

et surtout bon nombre de morceaux tels que :

"Prosper, yop ! la ! boum !", Le Lycée Papillon", "C'est-y toi qu'on appelle Emilienne", "Embrasse moi, Joséphine, embrasse moi", "Y a l'feu chez Adèle", "Les beaux pyjamas, c'est pour mon papa", "Mon coeur est en chômage", "Sur le plancher des vaches", "Si tous les cocus avaient des clochettes", et les premiers TINO ROSSI.




La liste serait assez longue et, soit dit en passant, les textes de ces dernières cités ne volaient pas plus haut que ceux de certains "tubes" contemporains, n'en déplaise à quelques nostalgiques esprits chagrins et passéistes.





Ce temps-là était une autre époque. Nous pouvons avoir l'impression (fausse) que tout était normal : hivers froids, printemps toujours lumineux,été chauds, automnes doux. Nous gambadions parmi les prés herbeux et les haies fleuries, ignorant presque ce qu'étaient le fil de fer barbelé (et encore plusélectrifié). Dans les "palisses" et sous-bois odorants, les oiseaux nous offraient les nids que nous découvrions, émus, révélant leurs oeufs délicats, mouchetés de jaunâtre, beige rosé, turquoise.

Dans les prairies, ruisseaux et mares, nous capturions, fraîches et vives, grenouilles et rainettes. L'humble jardin familial offrait, en saison, en plus des légumes, pommes, poires, noix, noisettes, nèfles, coings, prunes, cerises, pêches, brugnons, raisins, fraises, framboises, cassis, groseilles rouges, jaunes et maquereau, que l'on n'avait qu'à cueillir et qu'on dégustait sur place, sans avoir à les laver ! - La route ne vibrait pas sous le passage de monstrueux poids-lourds. Les gerbes s'alignaient dans les champs, confectionnées à la main et non pas fabriquées, rigides et carrées par des engins mécaniques. Le facteur arrivait à pied chez vous, sans bruit de moteur ou de portière, sans précipitation, et on le guettait pour le voir apparaître et approcher de son pas rythmé, depuis le bout de la rue.


Un facteur d'ALLOUE,
non identifié à ce jour


Les petites boutiques n'avaient pas d'horaires très stricts. On croisait couramment chiens ou chats dans la rue. On rencontrait quelqu'un dehors à n'importe quelle heure (qui n'était pas en véhicule motorisé ni vissé devant la télé). On se baignait dans de jolis petits coins de notre fraîche CHARENTE. Les jeunes respectaient les anciens etc. Cela parait idyllique !





Il est pourtant vrai aussi, hélas, que les maisons avec leurs seules cheminées, étaient mal chauffées, que les mouchesen été y abondaient malgré les différentes sortes de pièges qu'on leur tendait, que certains petits enfants devaient cheminer sur de longs trajets par tous les temps, pour se rendre à l'école. Ils récoltaient facilement des gifles, en classe ou chez eux et d'autres se retrouvaient "enfermés" dans des internats fort sévères. Et puis nous avons connu les années où n'étaient pas encore arrivés l'eau courante, l'eau chaude et l'électricité ! Ah, les lourds seaux d'eau à ramener de la pompe la plus proche ! 



La pompe à eau de la Route d'Epenède


Et les engelures persistantes en hiver ! Et les supplices du bleu de méthylène pour la gorge, des ventouses pour la bronchite et l'infâme huile de foie de morue




Oui, nous avouons que tout était pas rose, mais nous avions la chance d'être jeunes ...




Raymond POIRIER

Décembre 2015



                                                                                 à suivre ...




Remerciements à Dominique RAPION
Photos et documents : collection YM






LIRE OU RELIRE :


Raymond POIRIER : souvenirs de mon enfance :







LIRE OU RELIRE :

Raymond POIRIER : ma "Vieille Rue" :





La distribution de l'huile de foie de morue dans une école.




ADRIEN PAUL MAIRAT - 13 JUIN 1865 - 22 AVRIL 1924

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Publication du 16 février 2014





Il y a 90 ans disparaissait

ADRIEN PAUL MAIRAT
Une vie politique, inséparable, de la vie ferroviaire Charentaise.

   C'est à BENEST, commune de CHARENTE limitrophe d'ALLOUE (6,5 kms), que Adrien Paul MAIRAT vit le jour le 13 juin 1865. Fils de Paul Luc MAIRAT et de Suzanne TRIBOT, c'est à PARIS qu'il passe son enfance et sa vie d'étudiant. 



Adrien Paul MAIRAT ( 13 juin 1865 - 22 avril 1924)

     Journaliste et homme politique de la Gauche Démocratique et Républicaine, actif sous la Troisième République dans la "Gauche démocratique", groupe créé en 1905 à la chambre des députés d'une scission de "l'Union Démocratique", il est le regroupement des républicains modérés et de "l'Alliance Démocratique", situé plus à droite que celui du Sénat et proche des radicaux. 

     Paul MAIRAT est élu à l'âge de 27 ans maire d'ALLOUE, en 1892.




La mairie d'ALLOUE

     Il brigue ensuite le fauteuil de conseiller général de CHAMPAGNE-MOUTON où il est élu en 1894.

     Ses premières réflexions et propositions d'implantation d'un chemin de fer régional datent de l'année suivante, 1895. 
     En 1897, il devient Directeur du journal "LA PETITE CHARENTE".



La petite CHARENTE, Directeur Paul MAIRAT

   En 1899, à son initiative, est créée une commission, dont le rôle est l'étude d'implantation d'un réseau de chemin de fer en CHARENTE en parallèle avec le parc et réseau automobile. Pendant 15 ans, sans relâche, il n'aura de cesse de se battre pour le chemin de fer.

"Nous ne devons pas regretter, de nous être attardés. Ce
ne sont pas ceux qui défrichent qui recueillent les
premiers fruits. Mettons-nous à l'oeuvre en bénéficiant de
l'expérience des autres. L'idée du réseau circulaire a
donné de mauvais résultats là où on l'a mise en pratique,
car il est nécessaire de converger vers des centres
importants. Par ailleurs, on ne doit pas créer des tronçons
isolés ou trop courts: pour un embranchement de 4km,
les dépenses en matériel sont aussi élevées que pour
30kms, mais dans le premier cas le prix de revient
kilométrique s'obtient en divisant la dépense par 4, dans
le second par 30. Une longueur minima de 25 à 30km par
ligne paraît souhaitable"

Paul MAIRAT


L'Assemblée Nationale
     C'est en 1900 qu'il cède son siège de maire d'ALLOUE pour consacrer plus de temps à son journal ; cette année-là, il est nommé rapporteur d'une proposition de 280 kms de voie de tramway pour la commission du conseil général.
     En 1902, il est désigné candidat à la députation pour la 1ère circonscription d'ANGOULEME par le congrès républicain, il est battu, n'obtenant que 7427 voix, par Edgard LAROCHE -JOUBERT 8537, élu de "l'union conservatrice".
     En 1904 son entêtement est enfin récompensé, la ligne AMGOULEME - SAINT-ANGEAU - CHAMPAGNE-MOUTON - CONFOLENS est votée. Cette ligne de 343 kms 133, inclue une halte à ALLOUE.
     Quatre ans après sa défaite, arrivé second au premier tour de l'élection des députés, il bat son adversaire Edgard LAROCHE-JOUBERT d'une courte tête au second tour, par 8559 voix contre 8829, et le 20 mai 1906, il entre pour la première fois à l'assemblée nationale, élu député de CHARENTE, sous l'étiquette "gauche démocratique". 



     Cette même année, à 41 ans, il épouse Marie Madeleine Sarah MOREAUâgée de 21 ans.
     1907, est votée une subvention de 9 MFF appuyant la loi du 15 mars de la même année <<pour l'établissement dans le département de la CHARENTE, d'un réseau de chemins de fer d'intérêt local à voie d'un mètre >>. Le fameux réseau à "voies métriques", des voies de 1m de large, dont le principal objectif était l'implantation, à moindre coût, en utilisant le réseau routier existant, d'un chemin de fer économique, sillonnant les routes et chemins de CHARENTE.



"Vous construirez 10 km à voie normale contre 100 km à voie étroite"
Paul MAIRAT ( extrait du journal, la Petite Charente )

Le corps de bâtiment central et l'aile nord-ouest construits vers 1910
     1910, il fait construire à ALLOUE au lieu-dit "MONTAGRIS" une villa qu'il baptise par amour pour sa femme "VILLA SARAH". Quelques-uns à ALLOUE baptisaient la villa de "CHATEAU MAIRAT", très certainement une ironie de ses adversaires politique. Cette villa située route d'AMBERNAC, construite entièrement en silex, est unique dans le Confolentais, assez courante en CHARENTE-MARITIME et d'inspiration anglo-saxonne.



L'aile sud-est a été construite dans un deuxième temps

Villa SARAH à ALLOUE

     

     Candidat sur une liste "d'union républicaine et agricole" , il est à nouveau élu député de CHARENTE le 8 mai 1910, au second tour avec 8605 voix contre 7698 pour son adversaire Guy CASSAGNAC"bonapartiste". Il siège à l'assemblée dans le groupe "Gauche radicale".
     C'est cette année que Paul MAIRAT voit le bout du tunnel et l'aboutissement de ses idées et projets. En un temps-record, 1910 1913, sous la direction de Mr JEANCARD, Directeur de la Compagnie des chemins de fer économiques de CHARENTE et de Mr DRUAUX, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, sera réalisé le travail de 15 ans de convictions, pour la création de ce réseau ferré si cher à Paul MAIRAT. Le réseau comprend 6 lignes :


                    - ANGOULEME - BARBEZIEUX 
                    - BARBEZIEUX - CHALAIS
                    - ANGOULEME - CONFOLENS 
                    - BARBEZIEUX - COGNAC
                    - BLANZAC - VILLEBOIS-LAVALETTE
                    - SAINT-ANGEAU - SEGONZAC





Horaires de l'été 1913

     L'ensemble du réseau est en capacité d'assurer ces relais le 1er juillet 1913, une fois terminée, la liaison CHAMPAGNE-MOUTON, CONFOLENS via BENEST, ALLOUE et HIESSE.
Ligne ANGOULEMEà CONFOLENS 85 km :


Angoulême - Le Pontouvre - Champniers - Brie - Jauldes - Coulgens - Saint-Angeau - Cellefrouin - Beaulieu-sur-sonnette - Chassiecq - Turgon - Champagne-Mouton - Benest - Alloue - Hiesse - Confolens.    


Locomotive à vapeur, CORPET LOUVET, type 030 Tender avec ses wagons

Usine CORPET LOUVET à LA COURNEUVE


  La société CORPET LOUVET, située à LA COURNEUVE, qui produit des machines à vapeur, équipera l'ensemble du réseau de 40 locomotives du type 030 tender, numérotées de 49 à 88, d'un poids de 15,5 tonnes à vide, et de 21 tonnes en charge. 
Les voitures de voyageurs sont au nombre de 92 suspendues sur ressort, pour le confort  des 20 passagers, dont 6 de première classe, qui sont disposés face à face, sur des banquettes en lattes de bois à l'exception des premières classes qui sont rembourrées. Les prix des places sont de 0,5 centime du km et 0,7 pour les premières classes.
55 fourgons couverts et 262 wagons- tombereaux et wagons plats pour tonneaux complètent le matériel. La vitesse du convoi est de 20 km/h.

Locomotive à vapeur, CORPET LOUVET, type 030 Tender 

"Je sais que ce petit chemin de fer on l'appelle aussi 'Le
Petit Mairat', cette appellation n'a rien qui m'offense...
Quand je vois par les campagnes poindre le panache de
fumée blanchâtre qui décèle la marche du petit train, je
songe: Va, mon petit, continue la tâche bienfaisante... Tu
apportes la vie, tu éveilles l'activité, tu es à la fois une
cause d'économie et de richesse. Sois fier de ton rôle tout
modeste qu'il soit. Ceux qui ne font rien ont beau jeu à
critiquer ceux qui font quelque chose..."

                                                              Paul MAIRAT



Adolphe CARNOT
     En 1914, nouvelle scission du groupe parlementaire "Gauche démocratique". Un nouveau groupe, "Gauche démocratique", est créé, avec les élus de la gauche républicaine les plus modérés de 1910 à 1914. Les autres, dont Paul MAIRAT, forment le groupe des "Républicains de gauche" qui réunit les députés libéraux membre ou proche de l'Alliance Républicaine Démocratique.
     L'Alliance Démocratique a été fondée en octobre 1901, par Adolphe CARNOT , Président du Conseil Général de la CHARENTE, frère de l'ancien Président de la République, Sadi CARNOT. Durant la Troisième République, elle est la formation du groupe parlementaire de centre droit, laïque et libérale, qui avec le parti Radical sont les principaux acteurs des différents gouvernements de 1901 à 1940

                                                                                           

     Les élections législatives de 1914, sont pour Paul MAIRAT une défaite, battu au second tour par Lazare WEILLER"Gauche démocratique" avec 8313 voix contre 7481.

     Il retrouve la chambre des députés en 1919 avec une liste "d'Union Républicaine et Agricole".
     En 1921, Sarah MAIRAT donne naissance à leur fils Jacques.
     Le 22 avril 1924 Adrien Paul MAIRAT 58 ans, décède à ANGOULEMEà son domicile, à quelques jours de nouvelles élections législatives pour lesquelles il était candidat. Il est inhumé au cimetière d'ALLOUE.



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     L'implantation en CHARENTE, du réseau ferroviaire d'intérêt économique dite "PETIT MAIRAT", n'était-elle pas une vision idéaliste ? Son existence ne survivra que 25 ans après la disparition de son géniteur et elle aura duré en tout et pour tout 32 ans. 
     L'idée du réseau à voies métrique, de 1m de large contre 1,44 pour une voie traditionnelle, était en soi, à priori intéressante du point de vue du financement des travaux , avec essentiellement comme idée maîtresse l'utilisation du réseau routier existant. Mais c'était sans compter sur la réalité des coûts d'entretien engendrés par les difficultés inhérentes à la nature et la géographie du tracé. 

Le "PETIT MAIRAT" surnommé "TORTILLARD" dès sa mise en service par ses voyageurs, méritait bien son nom, la moindre difficulté rencontrée, freinait la vitesse déjà peu rapide du convoi (20km/heure de moyenne) , obligeant les voyageurs à poursuivre à pied le long des voies, les règles de sécurité étant si peu nombreuses, absence de passage à niveau protégé, traversée du bourg des communes etc ... a très court terme son existence était condamnée

Utopie de considérer que le transport ferroviaire sur ces lignes dites d'interêt économique, serait de nature à stopper l'essor de l'automobile et l'apparition progressive, malgré l'avis négatif de Paul MAIRAT, de transport de voyageurs par autobus .
 La guerre de 14/18 et la période de l'occupation, n'arrangeaient pas les choses, certains horaires sont supprimés, et entre 1940 et 1944 la ligne ANGOULEME CONFOLENS, est limitée à BENEST, par la ligne de démarcation qui coupe la CHARENTE en deux. 
C'est en 1945 que le coup de grâce est donné et que le "PETIT MAIRAT" cesse toute activité. 
En 1949 le démantèlement des rails et la vente du matériel sont ordonnés ; supprimant ainsi à jamais des routes de CHARENTE les sillons du "TORTILLARD".



                                                                                                      Yves MORINAIS




                                                                  

Photos : archives de l'Assemblée nationale.
CPA : Collection privée
Documentation :
Archives de l'Assemblée nationale, Conseil général de la CHARENTE,Wikipédia, Inventaire général du patrimoine culturel, Le forum de foudurail, La Charente Libre, Le petit mairat de Yvette RENAUD etc ...



ALLOUE - La "VIEILLE RUE", SOUVENIRS D'ENFANCE

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Publication du 20 novembre 2014



Raymond POIRIER


Raymond POIRIER, est né à ALLOUE, le 17 février 1927 dans la maison familiale de la VIEILLE RUE. Il y passe son enfance avec ses parents, GeorgesPOIRIER et Anna (née MARCHADIER) ainsi que son frère Jean et sa sœur Marie-Claire.

Raymond POIRIER nous conte ici ses souvenirs d’enfance et d’adolescence de "sa VIEILLE RUE" dans laquelle il a toujours plaisirs à se ressourcer chaque année, au cours de séjours occasionnels et de visites à sa famille et ses amis ; délaissant quelques temps l'Ile de Beauté (où il vit aujourd’hui), pour son village natal.





La maison de famille de Raymond POIRIER 



RAYMOND POIRIER : ma "VIEILLE RUE"
Souvenirs de mon enfance

1ère partie :

Les senteurs, odeurs et parfums de mon enfance 


Quand j’essaie de me remémorer mon enfance, je me retrouve dans un ensemble assez confus de sensations et images diverses. Bientôt quatre vingt dix ans ont passé ! Alors il n’est pas étonnant que cette période lointaine ait pris cet aspect d’une sorte de fouillis composé d’éléments variés, les uns plutôt vifs, les autres plus flous, voire même imaginaires.

Raymond POIRIER et sa mère Anna
Le cadre de cette portion de ma vie est notre bonne "VIEILLE RUE". En ce temps-là elle n’était pas macadamisée. Je la revois même très raboteuse, assez bombée vers le centre, avec des cailloux qui ça et là faisaient saillie et sur lesquels, moi aussi, je me suis plus d’une fois écorché les genoux. La croûte qui se formait suite à ces blessures constituait une sorte de cercle marron que l’on désignait par l’expression de "genoux couronnés". Immédiatement après la chute on appliquait un coton imbibé d’eau oxygénée qui moussait et piquait horriblement, à mon goût.

Presque en face de notre porte se tenait le logement de trois vaches (ou deux ?) qui, en sortant quotidiennement pour aller à l’abreuvoir, nous gratifiaient de quelques bouses molles et odorantes à souhait. Ce n’était pas vraiment agréable ni absolument insupportable (surtout à l’époque et à la campagne) ça faisait partie de la vie rurale.




Un souvenir assez tenace qui s’attache à ce temps-là, c’est la senteur chaude et douçâtre de l’huile de colza qui était pressée juste en face. La grosse meule de granit m’impressionnait quand j’osais aller la voir tourner, mue par le mulet puis, plus tard, par un moteur. Elle était toute luisante des graines de colza qu’elle écrasait pour être ensuite chauffées dans la cuve adjacente. C’est à ce moment-là que le parfum se faisait plus pénétrant. Venait alors le pressage de cette masse fumante qui produisait une huile épaisse aux sombres reflets dorés.

Une autre odeur qui nous parvenait aussi, étant donné la position de notre maison, est celle du pain pendant que le boulanger cuisait sa fournée (la boulangerie DUPRAT). Le parfum de cette pâte massive se transformait en mie et croûte blonde était agréable à nos narines et parfois nous donnait faim. 

Louis et Marthe VIGNAUD


Je ne peux pas non plus oublier un autre parfum dont nous fûmes gratifiés : celui du café que faisait griller le Père VIGNAUD devant la porte de sa remise (bâtiment occupé maintenant par sa petite-fille NATHALIE). Ces effluves avaient un caractère pénétrant, presque piquant, savoureux, qui évoquait de lointains pays. J’ai appris le mot "torréfier" qui définissait cette opération faisant de graines verdâtres les grains couleur chocolat qui seraient broyés dans notre "moulin à café". L’appareil de torréfaction était simple : un globe métallique creux tournant, actionné par une manivelle, au-dessus d’une nappe de braises.



                                                                                      Raymond POIRIER 
                                                                                                Août 2014


                                                                                                                         à suivre ...








Photos :
- Famille POIRIER : collection Raymond POIRIER
- Louis et Marthe VIGNAUD : collection Hélène VIROLLE
- Maison de famille de Raymond POIRIER : Dominique Rapion
- Raymond POIRIER et meule de granite : YM

Remerciements à Hélène VIROLLE et Dominique RAPION.


Boulangerie DUPRAT :

ALLOUE en 1914 deuxième partie 
http://alloueblogspotcom.blogspot.fr/2014/03/vildart-2.html




CHAMPAGNE-MOUTON 2 ET 3 JUILLET FETE COUNTRY

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2 Et 3 JUILLET 

FETE COUNTRY

CHAMPAGNE-MOUTON







ALLOUE EN 1914

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Publication du 9 mars 2014



ALLOUE EN 1914 
Deuxième partie


     Monsieur Emile VILDARD, est né à ALLOUE, le 19 décembre 1901, Il a passé son enfance et son adolescence dans la commune. Rentré dans la vie active, il s'installe à POITIERS et exerce une activité professionnelle de voyageur de commerce. A la fin de sa vie, il réside à nouveau à ALLOUE, à l'ancienne poste dans un premier temps et ensuite dans un appartement des écoles d'ALLOUE. Il est décédé le 4 mai 2000 à l'âge de 99 ans à CAEN.
Ce sont ses mémoires de jeunesse de 1914, qu'il nous conte ....


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Les lignes qui vont suivre ne sont qu'une évocation, que j'ai voulue aussi exacte que possible des souvenirs de mon enfance.


Emplacement de l'abattoir de la boucherie 
RAMADE en 1914, route d'EPENEDE.
Le portail marron était 
l'entrée
de l'abattoir et c'était sur la petite
place que l'abattage 
avait lieu,
à la vue du public.
     La boucherie RAMADE se trouvait dans la vieille rue. Le jeudi de chaque semaine, nous assistions à l'abattage d'un boeuf. L'animal auquel on avait mis un masque de cuir très épais était amené à l'abattoir, la corde par laquelle on l'amenait était passée dans une boucle fixée au sol, puis enroulée autour d'un treuil pour que la bête ait la tête penchée en avant et soit dans l'incapacité de faire un mouvement ; puis, on introduisait dans le masque, au milieu du front, une tige de fer creuse et coupante sur les bords de laquelle on appliquait un coup de maillet d'une telle violence que cette ligne tige pénétrait dans la cervelle de la victime qui s'écroulait en une fraction de seconde. Ensuite, l'animal était saigné et de sa gorge largement ouverte, s'échappait un torrent de sang recueilli dans une cavité destinée à le recevoir. L'abattage ne se limitait pas à sacrifier un boeuf par semaine, quelques veaux et plusieurs moutons étaient également égorgés en quantité bien supérieure aux besoins de la clientèle, aussi la plupart d'entre eux étaient expédiés à Paris pour être consommés dans la capitale ; seul le porc hebdomadaire était débité sur place.
Scène d'abattage au grandes manoeuvres de 1908
La boulangerie DUPRAT de 1914 route d'EPENEDE,
deviendra la boulangerie de Jean et Yvette SOULAT
en 1953, successeurs d'Abel RIBOT
    Le boulanger DUPRAT ne faisait pas son pain lui-même. Il avait du personnel (1 mitron) pour exécuter ce travail assez pénible ; il fallait en effet pétrir la pâte à la main et chauffer le four au bois. Si le travail était dur, le pain était bon. La farine était livrée par des minoteries régionales ; on pouvait avoir toute confiance sur la qualité du produit. Le boulanger faisait une tournée tous les jours pour ravitailler les habitants des villages et même de certaines communes voisines. Les clients ne payaient pas tous leur pain au comptant ; pour comptabiliser leur dette, on avait recours à un procédé assez curieux : avec une tige de noisetier de 30 centimètres environ et divisée en deux dans le sens de la longueur, on obtenait deux baguettes identiques et en les appliquant 



Sorte de panier en osier recouvert d'une toile de lin, dans lequel repose 
la pâte à pain de 4 livres, pétri par Jean SOULAT ,
boulanger à ALLOUE de 1953 à 1995 


l'une contre l'autre, elles étaient reconstituées dans leur dimension et leur forme primitives. Divisées ainsi, le boulanger et son client en conservaient chacun une partie sur lesquelles était inscrit le nom du client. Lorsque ce dernier achetait un pain de 4 livres, il donnait sa baguette au boulanger qui l'appliquait sur le double en sa possession et y faisait une encoche avec son couteau. Au moment du règlement, il suffisait de compter ces encoches pour connaître le total des pains de 4 livres achetés par le consommateur.


                                                                                       LE 17 AVRIL 1985 

                                                                                           Emile VILDARD


                                                                                               à suivre ....


La "TAYE"était le nom de la comptablilité du boulanger autrefois. 


ALLOUE en 1914, première partie :


Photos : Yves MORINAIS et collection Yvette SOULAT
CPA : collection privée
Remerciements à Yvette SOULAT 



AUTREFOIS - LA VIE PAYSANNE

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Publication du 29 juillet 2015



Fauchage et javelage 





La faucilleà lame dentée fut utilisée jusqu'à la fin du XVIIIème siècle

Méthode longue et pénible qui obligeait à couper les premiers blés encore un peu verts alors que les derniers étaient trop mûrs et s'égrenaient. 

Au XVIIIème siècle, tous les grainsétaient fauchésà la faucille.


En 1750 apparut la faulx (venue d'Allemagne), utilisée pour couper avoines, orges et fourrage, on s'en méfiait pour le blé dont les épis avaient tendance à perdre du grain et la paille à s'abîmer. 

En 1786, les fermiers en avaient compris les avantages: récolte plus rapide et à moindres frais.

Chaque faucheurétait suivi par un ramasseur, le plus souvent sa femme ou sa fille.






Les gerbes : les liens ont été longtemps en paille de seigle, ce qui explique que dans toutes les fermes, petites ou grandes, on gardait un lopin de terre planté de seigle. Le seigleétait coupé à la faucille, pas tout à fait mûr pour que la paille ne casse pas, mis enmoyettes pour le sécher. Rentré dans la grange, il était battu et peigné. Il devait garder sa souplesse, pour cela on l'humidifiait. Avec de l'entraînement, les faiseurs de liens pouvaient en confectionner plus de 200/heure, beaux et solides avec leurs deux branches exactement de la même longueur. On les réunissait par paquets, le plus souvent de 60 (5 nombres de 12). 

Le liage des gerbesétait effectué par le faucheur lui-même ou par les ramasseuses aidées par des enfants qui posaient un lien toutes les deux javelles.





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