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LE VIADUC DE PONTARAN A ANSAC-SUR-VIENNE - LES ENVIRONS D'ALLOUE

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Publication du 8 mars 2014



LE VIADUC DE PONTARAN


Ce viaduc nommé de PontaranPontarand ou Pontaraud , traverse le petit ruisseau de la FAYE à ANSAC-SUR-VIENNE, commune de CHARENTE, située à un quart d'heure de route d'ALLOUE soit 15 km et à 3,5 km de CONFOLENS


Construit vers 1880 au moment de la création de la ligne de chemin de fer qui reliait ROUMAZIERES ; autre commune de CHARENTE située à 21 km d'ALLOUE,  et la ville de CONFOLENS, le viaduc avec ses cinq arches couvre une longueur de 100 mètres et est réalisé en pierre de taille. 



La ligne de chemin de fer sera inaugurée en 1887 et fermée en 1940. Aujourd'hui le viaduc s'est recyclé avec une vocation touristique , le vélo-rail de CHARENTE-LIMOUSINE


Le ruisseau de la faye, coule également sur les communes d'AMBERNAC et de MANOT





Photos : YM 02-2014

Ansac-sur-Vienne :




ALLOUE - EMILE BELLY, UN ENFANT DU PAYS

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Publication du 16 décembre 2014







EMILE BELLY
(31-01-1922 - 15-12-1944)
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UN ENFANT DU PAYS



Au mois d’octobre dernier, lors de recherches généalogiques en mairie pour les besoins du blog et au cours d’une discussion à bâton rompu, avec Jean-Jacques CATRAIN, maire d’ALLOUE, j’avais évoqué mon intention de marquer sur le blog les 70 ans de la mort d’Emile BELLY, au champ d’honneur, en décembre 1944. Jean-Jacques CATRAIN, me suggéra de rencontrer Mme Simone VILLEGER la sœur d’Emile BELLY résidant à SAINT-MARTIN et quelques jours plus tard me fit transmettre par Karine LEPECULLIER, secrétaire de mairie, des documents nécessaires pour compléter mes informations. 


Le mardi 25 novembre, jour de brouillard et grisaille succédant à des journées printanières, je décidai de me rendre à SAINT-MARTIN D’AMBERNAC, toquer à la porte de Mme Simone VILLEGER. Il était 4 heures de l’après-midi lorsque je me présentai ; ce mauvais temps obscurcissait cette fin d’après-midi maussade et cette visite imprévue inquiéta mon interlocutrice avec laquelle notre discussion s’engagea au travers de sa porte. Après quelques explications du pourquoi de ma démarche, Mme VILLEGER consenti à me faire entrer dans sa maison. C’est la première fois que je la rencontrai et je fus immédiatement séduit par son charme et sa gentillesse ; je lui expliquai plus précisément l’objet de ma visite et je constatai immédiatement qu’elle n’avait aucune haine apparente en rapport avec les événements qui avaient bouleversé sa vie et ceci très certainement lié à la sagesse de son âge et au temps écoulé,70 ans ; elle avait 14 ans le jour où on lui annonça cette nouvelle effroyable que la mort de son frère de 22 ans au combat du Gué d’Alléré. Là aussi Mme VILLEGER parle de son frère avec beaucoup d’admiration et avec un immense respect pour son engagement au combat, comme étant pour elle, quelque chose de naturel. Je me sentais un peu gêné de venir ranimer ses souvenirs pour lesquels Mme VILLEGER avait mis autant de temps à oublier. 


Les deux principaux acteurs de ce témoignage, Emile BELLY et Edouard BUSSOLIER, étant disparus ; les lignes qui suivent, souffrent d’exactitude à propos des dates des événements, cependant, la chronologie et la véracité des faits relatés sont réelles. Les rares photographies existantes d’Emile BELLY, malheureusement aujourd’hui introuvables, ont été numérisées à partir de photocopies, ce qui explique la mauvaise qualité de reproduction de ces clichés. 


Emile BELLY, est né à AMBERNAC le 31 janvier 1922, là où vivaient ses parents, Honoré et Louise avec le grand frère Marcel, son aîné de deux ans. A AMBERNAC il entame sa scolarité à l’école installée au village « Chez Paquet». Vers 1930, Honoré et Louise BELLY s’installent à LASFONT, village de la commune d’ALLOUE et c’est cette année que Louise met au monde la petite dernière, Simone, la cadette de huit ans d’Emile. Emile est un enfant et un jeune homme, avec une morphologie d’athlète qui aime la vie. De caractère jovial Il aime rire et plaisanter. Son ami d’enfance Serge VALENTIN, en parle ainsi : << On pourrait discourir longtemps sur la personnalité d’Emile. Il est nul besoin, en l’occurrence, de recourir au superlatif et au dithyrambe et de dresser une hagiographie de circonstance. Emile mérite bien mieux que cela. Il était, tout normalement, un enfant de chez nous, de cette CHARENTE LIMOUSINE qu’il aimait et qui lui rendait bien. D’une corpulence de sportif, il avait l’esprit et le cœur irrigués par une sève généreuse où prévalait la bonté. De surcroît, il savait, mieux que quiconque et d’instinct, conjuguer et appliquer en temps réel cette vertu essentielle qui se nomme fraternité. >>

Emile terminera ses études à l’école d'ALLOUE vers l’âge de 14 ans, préférant le travail à la ferme agricole de ses parents, à des études prolongées qui ne sont pas, aux dires de sa sœur Simone, sa vocation première. En septembre 1939, lors de l’entrée en guerre de la FRANCE dans le second conflit mondial « la drôle de guerre», Emile est âgé de 17 ans et comme pour la grande majorité des jeunes Français, sous le choc, devant la débâcle de l’Armée Française et la capitulation de la FRANCE en juin 1940, Emile ressentit un sentiment d’humiliation. 
La FRANCE est coupée en deux par une ligne de démarcation le 22 juin 1940, jour de l’armistice signé entre HITLER et PETAIN, une zone, la moitié nord du pays, dite "occupée", l’autre moitié, sud, zone dite "libre".



La grande majorité du territoire de la CHARENTE se trouve en "zone occupée", la ligne de démarcation suit : BENEST, SAINT-COUTANT, PARZAC, SAINT-MARY, LA ROCHEFOUCAULD, RANCOGNE, BOUEX et ROUGNAC ; la plus petite partie est en "zone libre" : PLEUVILLE, ALLOUE, LE GRAND MADIEU, TAPONNAT, VILHONNEUR, VOUZAY et COMBIERS en sont la démarcation.



En juin 1942, fut institué en FRANCE le "service du travail obligatoire" (STO) par l’ALLEMAGNE. Le STO consistait à la réquisition de centaines de milliers de Français, mobilisables contre leur gré, par décret signé par Pierre LAVAL, pour un transfert dans des "camps de travail" en ALLEMAGNE, afin de contribuer à l’effort de guerre allemand.


Le 11 novembre 1942, à la suite du débarquement des forces alliées en AFRIQUE du NORD, la "zone libre" est envahie par les ALLEMANDS et les ITALIENS.
Emile redoutait le jour de l’ordre de réquisition des classes 40, 41 et 42 pour le STO. Avec son ami d’enfance, Edouard BUSSELIER, lui aussi d’ALLOUE ils en avaient souvent longuement parlé. En septembre 1942, lorsque leur est signifié l’ordre de mobilisation pour le STO, ils se concertent une nouvelle fois, mais c’est trop demandé à ces patriotes à l’honneur bafoué. Sans attendre, en hâte, ils rassemblent quelques affaires dans des sacs de bivouac et gagnent "LES REPAIRES" pour leur première nuit de "réfractaires", au risque d’être repris et déportés ou fusillés !



Ils restent quelques jours en planque aux "REPAIRES" et ensuite déménagent leur campement de fortune à "LA GRANGE-DU-BEAU" sur la commune d’ALLOUE. Une nuit, réveillés par des bruits suspects, qu’ils considèrent comme des poursuivants, ils quittent à nouveau leur cachette et s’expatrient dans une ferme isolée d’un village de la VIENNE. C’est là, qu’au bout de quelques semaines, ils apprennent la formation d’un maquisà ALLOUE au village de "l’HOUMEDE" : Le Maquis FOCH .





Rattaché à l’armée secrète, à l’origine maquis de SAINT-MAURICE, constitué entre 1942 et 1943 des maquis du NORD-CHARENTE : RUFFEC, CONFOLENS, CHENON-AUNAC, CHAMPAGNE-MOUTON et SAINT-COUTANT, le Maquis FOCH compte de 500 hommesà sa formation, à 700 hommes en juillet 1944. Les chefs des différents groupes sont : Maurice GARY, Jean AUGIER, Colonel AUGER et le Commandant WAGNER.

Le 27 juillet 1944, Emile, participe avec 700 autres maquisards du groupe "FOCH" à la bataille d’AMBERNAC, qui les opposent à un détachement de 2000 hommes de la division "DAS REICH" renforcée de 400 miliciens. La force de l’armada allemande contraint "FOCH"à une retraite d’une quarantaine de kilomètres. 
Le Maquis FOCH engage ses forces et prend part à la libération du NORD-CHARENTE. Le 13 août 1944 c’est la libération de CHAMPAGNE-MOUTON, puis RUFFEC le 2 septembre 1944.
Les groupes de résistants du Maquis FOCH, transformés d’abord en bataillon, deviendront le "Régiment FOCH" après la libération de RUFFEC. Le Régiment FOCH est séparé en deux pour rejoindre le front de l’Atlantique. Une unité rejoint la Poche de ROYAN, et l’autre, où est affecté Emile BELLY, LA ROCHELLE. Sur le trajet de l’Atlantique, c’est la libération de CHEF BOUTONNE et de AULNAY-DE-SAINTONGE.


Les effectifs des forces FFI de CHARENTE sur les trois poches allemandes : LA POINTE
 DE GRAVE, ROYAN et LA ROCHELLE sont d’une douzaine de bataillons, soit approximativement 6000 hommes. Les effectifs globaux sont de l’ordre de 40000 hommesà leur maximum en janvier 1944. Les effectifs allemands de LA ROCHELLE et sa périphérie sont de 18000 hommes surarmés et surentrainés face aux engagés volontaires des Forces Françaises de l’Intérieur, seuls, pendant les premières semaines et dont l’équipement militaire, la logistique, l’habillement et le ravitaillement sont insuffisants et médiocres. 

Les effectifs du Maquis FOCH installent leur base à SAINT-SAUVEUR D’AUNIS et en décembre 1944 rejoigne le GUE D’ALLERE, petite commune de CHARENTE-MARITIME située à 29 kms de LA ROCHELLE.

Le 15 décembre 1944, les Allemands assiégés à LA ROCHELLE, à court de ravitaillement, déclenche la plus importante offensive du front de la poche de LA ROCHELLE. Aux portes du GUE D’ALLERE, Emile BELLY est tué au cours de violents combats dans lequel sont engagés les hommes du Maquis FOCH. 

Emile BELLY avait 22 ans


Les jours suivants, 16 et 17 décembre 1944, le Régiment FOCH est relevé par le 78e RI, qui investit le secteur du GUE D'ALLERE.



                                                                   Yves MORINAIS







Décorations d'Emile BELLY


Sépulture d' Emile BELLY
au cimetière d'ALLOUE



Monument commémoratif du GUE d'ALLERE





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<<Ces quelques mots, sans prétention ni arrière pensée, n’ont d’autre but que de décrire l’état d’esprit persistant de ceux qui se souviennent. Même, si le temps qui coule sait passer de l’onguent sur les cicatrices, il existe des regrets qui n’en finissent pas de suinter au goutte à goutte.>>

                                                                                                    Serge VALENTIN 


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Le 24 avril 1994, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la Libération de la FRANCE, et en hommage aux combattants du Maquis FOCH, le conseil municipal d’ALLOUE, au cours d’une cérémonie en présence de 200 personnes dévoile les plaques de la place baptisée "Place du Maquis FOCH" et celle de "La Grande Rue" qui portera, à partir de ce jour le nom de "Rue Emile BELLY". 











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A l’heure où le débat est lancé, sur la "Grande Vitesse" de circulation dans la traversée du bourg rue Emile BELLY, à titre de simple contribution, je me permets d’émettre un souhait : que tous ceux, automobilistes, qui empruntent la rue Emile BELLY se rappellent qu’Emile BELLY n’est pas seulement le nom d’une rue, mais avant tout le nom d’un homme qui a donné sa vie pour leur liberté ; pour permettre, entre-autres, à tous de circuler librement dans l’hexagone et par respect et en hommage à Emile BELLY, de lever le pied, permettant par la même occasion, la tranquillité et la sécurité des riverains et piétons.








Texte de Serge VALENTIN : extraits du texte, hommage à Emile BELLY, Le Confolentais du mois d'avril 1994.
Photo d'Emile BELLY soldat et médailles militaires d'Emile BELLY : collection Simone VILLEGER.
Photocopies de photos d'Emile BELLY : collection Jean-jacques CATRAIN
Photos d'ALLOUE : YM 
Sources : Wikipédia, Forum Le Monde De Guerre, Musée de la Résistance en ligne, Musée de la poche de Royan, La Charente Libre, Le Confolentais.

Remerciements à Simone VILLEGER, Karine LEPECULLIER et Jean-Jacques CATRAIN.

PLEUVILLE EN 1917

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Publication du 24 mars 2015 








Jules Martin-Buchey est né en 1850 à Châteauneuf-sur-Charente, dans le département de la Charente. Professeur d'histoire, il a enseigné au lycée privé Saint-Paul à Angoulême.

Il est l'auteur de la La géographie historique et communale de la Charente, ouvrage de trois volumes qu'il a écrit entre 1914 et 1917 pendant la Première Guerre mondiale. Cet ouvrage couvre l'histoire et la géographie de la totalité des 426 communes de la Charente d'alors, avec une introduction sur l'histoire et la géographie du département. Cette œuvre reste encore aujourd'hui une référence parmi les communes et les historiens du département.

Jules Martin-Buchey est mort en 1918, à l'âge de 68 ans.








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PLEUVILLE 
1917
et images d'aujourd'hui

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Superficie : 3362h.88 ; 
Population : 972 habitants







La commune de Pleuville s'enfonce, comme un coin, dans le département de la Vienne, qui l'entoure de trois côtés ; elle se rattache à notre département seulement au sud-est, où elle est limitrophe de la commune d'Epenède. Comme superficie, elle tient le deuxième rang dans le canton, mais elle ne vient qu'au cinquième comme population, et la densité de cette population ne dépasse pas vingt-neuf habitants par kilomètre carré.

Le sud de la commune est arrosé par le Transon, qui va rejoindre la Charente dans la commune voisine de Châtain, et par plusieurs petits affluents de ce cours d'eau : les ruisseaux de la Vergnade, Saulnier, de Montoux, et de Champagné; le nord appartient au bassin de la Vienne par les ruisseaux de la Grollière et de Thorigné, dont les eaux s'écoulent vers le Clain. Le ruisseau de la Grollière sort de l'étang de Chez-Besson, le plus vaste des étangs disséminés dans la commune.

C'est la seule commune du canton qui appartienne à la zone des terrains calcaires. On y rencontre de nombreux gisements de pierre à chaux, notamment à La Courcelle et à la Péranche. Ces gisements alimentent les importants fours à chaux de MM. J. Terrasson et François Connin. La chaux fabriquée est principalement employée dans l'arrondissement, pour l'amendement des terrains.
Château de Pleuville XVII°


L'agriculture est un peu en retard ; c'est seulement depuis peu que l'emploi des engrais et des machines agricoles commencent à se répandre. Néanmoins de nombreuses et belles prairies favorisent l'élevage du bétail, qui est très important. L'élevage des animaux de basse-cour, notamment des oies et des dindons, est très développé. Le nord de la commune est en partie couvert par la forêt de Charroux.

Les grands domaines appartiennent à MM. de Traversay, Favre d'Echallens, Chevrier, de Grandmaison, etc. etc.

La route nationale de Limogesà Nantes traverse l'extrémité septentrionale de la commune ; mais la voie la plus importante est la route de Confolensà Charroux (chemin de grande communication n° 30 de Saint-Junienà Charroux), qui dessert le bourg de Pleuville et parcourt la commune du sud-est à l'ouest. Du bourg de Pleuville partent deux chemins d'intérêt commun, l'un se dirigeant vers le département de la Vienne et l'autre unissant le bourg de Pleuville à celui de Benest.

Le bourg de Pleuville (169 hab.), à dix-huit kilomètres nord-ouest de Confolens, est situé sur la route de Charroux. Il possède un bureau de poste. Son église ne présente rien de remarquable ; elle a été restaurée et mal réparée il y a une cinquantaine d'années. Les foires de Pleuville, qui se tiennent le 21 de chaque mois, sont les plus importantes de la contrée pour les moutons gras; on y trouve également beaucoup de porcs gras et de veaux de lait.



Les plus anciens registres paroissiaux conservés à Pleuville remontent à l'année 1623.

Les principaux hameaux de la commune sont : la Courcelle (98 hab.) et la Péranche (72 hab.), où se trouvent les importantes carrières de pierre à chaux dont nous parlons plus haut ; le Contedour (58 hab.), dans le sud de la commune ; le Chaffaud (53 hab.), près du bourg de Pleuville ; Veine (52 hab.), au sud du bourg ; la Bussière (37 hab.), sur la route de Charroux ; le Masdieu (36 hab.) près de la route d'Epenède ; Nouailles (33 hab.), près du Transon ; les Ecures (32 hab,) ; Chez-Landeau (22 hab.), dans le nord, sur la route nationale de Limogesà Nantes, etc., etc.

Près du bourg est la jolie habitation de la famille Favre d'Echallens.
Au château de Gorse, dont les tours et les hautes toitures se mirent dans un étang, on peut remarquer une curieuse porte à pont-levis. Cette porte, percée dans un pavillon flanqué de tourelles en encorbellement, communique avec le premier étage du château par un pont volant.  
En terminant cette notice, nous croyons devoir dire quelques mots d'une découverte, faite, en 1834, dans une grotte du département de la Vienne, voisine du département de laCharente. La plupart des savants considèrent en effet cette découverte comme ayant été faite en Charente et, de plus, l'endroit où elle à été faite porte le même nom qu'un important village de la commune de Pleuville, le ChaffaudIl s'agit d'un os de renne gravé, découvert en 1834, par M. Brouillet, notaire à Charroux, dans la grotte du Chaffaud, située près de la Charente, dans la commune de Savigné. Cet os passe pour le plus ancien échantillon de gravure et de dessin que l'on connaisse. Il fut déposé en premier lieu au musée de Cluny et il se trouve aujourd'hui au musée préhistorique de Saint-Germain.

M. Brouillet n'eut pas l'honneur de sa découverte, qui fut attribuée à M. Joly Leterme, architecte à Saumur, malgré les réclamations énergiques de notre savant archéologue charentais, M. Chauvet.





JULES MARTIN-BUCHEY
Ancien Professeur d'Histoire
1917








Photos : YM
CPA : collection privée
Sources : Géographie historique et communale de la CHARENTE tome 3e - 
arrondissements de CONFOLENS - RUFFEC - Wikipédia 






METEOROLOGIE POPULAIRE CHARENTAISE

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Publication du 2 juillet 2015




ALLOUE
Fête des battages le 2 aout 1981 



François VINCENT inscrivait sur son registre météorologique, la météo quotidienne du Prat à ALLOUE , où il résidait. C’était son hobby, mais pas simplement un hobby, comme tout agriculteur soucieux de ses récoltes, François avait un don, devrait-on dire une connaissance et une pratique de la prévision du temps, qui contredisait souvent les prévisions des stations météo. Ses prévisions, il les scrutait dans le ciel chargé de cumulus ou autres nimbus, dans l’air du Prat, dans la lune, au lever et au coucher du soleil, dans le comportement des oiseaux et de ses animaux de basse-cour , le grincement habituel d’une porte à l’approche d’un changement de temps et bien sûr celui de ses os et de ses vieilles douleurs.

Toutes ces constatations, vérifiées par nos ancêtres, donnèrent naissance à une multitude de dictons populaires, à valeur de pronostique météorologique et parfois, ou souvent, contredit d’une région à une autre, laissant ainsi le loisir à chacun de faire "sa pluie et son beau temps ".

Voici donc réunis par Marc LEPROUX pour les Études Charentaises en 1969, les maximes de la "météorologie populaire charentaise" du mois de JUILLET .



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METEOROLOGIE POPULAIRE
EN CHARENTE
La moisson


JUILLET


C'est le mois des grands et durs travaux de la moisson. Le paysan est plus accablé de besognes que jamais. aussi a-t-il moins de temps pour faire des observations et les contrôler ; les proverbes sont donc plus rares.

Cependant. pour rentrer sa récolte dans les bonnes conditions, il lui faut savoir que : 


« S'il pleut le jour de la St-Martin fouillant « Il pleuvra six semaines durant. » (Pougné.)

Dans la même localité, on a noté également : « S'il pleut le jour de la Saint-Benoît« Il pleuvra trente jour, plus trois. »

De même,

« S'il pleut à la Saint-Victor « La récolte n'est pas d'or. »

Le voilà donc prévenu pour entreprendre ses travaux. Cependant, il faut :

« Au mois de Juillet «Faucille au poignet. »

C'est là sa principale occupation. Il néglige un peu les autres récoltes. Mais dans les pays de noyers, on sait que :

«A la Madeleine

« La noix est pleine. »

A La Chèvrerie et à Pougné. à l'occasion de ce même jour, on déclare :

« P'r la Madeleine

« Le garouil (maïs) porte l'alouette. 
» 

Quant à celui :

« Qui veut de bons navets 


« Il les sème en Juillet. »

Mais il faut craindre :

« Juillet sans orage

« C'est la ruine du village. » (Agris 1943.)

Ce qui se dit à Eraville et à Vibras : ...


« C'est la famine au village. »

Pourtant

« En Juillet

« On dort comme un goret. » (Eraville 1942.)




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ALLOUE
 Fête des battages le 2 aout 1981 






Photos : J-P BOINE 2-08-1981
Remerciements à Chantal Beaussant
CPA : collection privée





ALLOUE
Fête des battages le 2 aout 1981



Météorologie populaire charentaise :

ALLOUE - LE TOUR DE FRANCE A ALLOUE EN 2015 ! POURQUOI PAS ?

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Publication du 9 avril 2014








Il y a 44 ans cette année, le peloton du TOUR de FRANCE, traversait ALLOUE. Cele fera donc, cette année, 44 ans que le peloton du TOUR de FRANCE, n'a pas traversé ALLOUE, notre commune ne faisant pas partie du circuit 2014. Pourquoi ne pas espérer, qu'en 2015 pour le 45ème anniversaire, du passage du ""TOURALLOUE, notre commune soit gratifiée d'une nouvelle visite ? . A bon entendeur salut, Messieurs les Organisateurs du "TOUR", sachez que nous vous attendons de pied ferme, et que nous sommes fin prêt, pour accueillir cette prestigieuse manifestation sportive, la 3ème la plus regardée au monde. Notre petite commune de CHARENTE, sachez-le, Messieurs les organisateurs du "TOUR", compte dans ses rangs des Stars de la bicyclette. Si, tôt le matin, le soir après la journée de travail, ou le week-end, vous vous promenez sur les chemins de notre magnifique campagne CHARENTAISE, vous aurez certainement beaucoup de chance, de vous faire dépasser, ou de croiser, Claude ou Evelyne, ou ... Claude et Evelyne AVRIL, nos Stars locales du vélocipède. Chaque instant de loisir pour Claude et Evelyne AVRIL est un moment consacré à leur passion, leur raison d'être ... enfourcher le vélo. Alors, me direz-vous, Messieurs les organisateurs du "TOUR", mais que peuvent bien faire Claude et Evelyne AVRIL quand ils ne sont pas sur leurs deux roues ?

Eh bien ! Claude, répare, règle, nettoie, dépanne, prépare, vend, neufs et d'occasions et loue des vélos ! Depuis deux ans cette année, Claude a lié sa passion à son activité professionnelle et nous offre ses services à "l'ATELIER DU CYCLO" qu'il a créé à ALLOUE, et qui de plus, est un atelier mobile. Sa spécialité : Tout ce qui concerne le vélo, de la machine de "compète" : le Vélo de Course , au VTT et VTC, et même des vélos électriques ! et cela pour les petits et pour les grands.


 Et Evelyne, me direz-vous ?. Et bien Evelyne, quand elle n'est pas sur sa bicyclette, s'adonne à sa deuxième passion, le jardinage et tout particulièrement les roses. Si vous vous rendez à l'ATELIER DU CYCLO, n'hésitez pas à jeter un coup d'oeil indiscret sur ce magnifique jardin, avec un savant dosage de roses anciennes, de rosiers buissons, grimpants, miniatures ... et de plantes vivaces. Messieurs les organisateurs du "TOUR" voici un argument supplémentaire, sachez que chacun des maillots, jaune, vert, à pois et blanc ainsi que le vainqueur de l'étape repartira avec son bouquet de roses magnifiques du jardin d'Evelyne.



JOYEUX ANNIVERSAIRE A L'ATELIER DU CYCLO



Photos : YM


ALLOUE - Galerie de portraits :



Oh ! qu'elle est belle ma Charente

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Publication du 4 décembre 2014






Oh ! qu'elle est belle ma Charente


HISTOIRE D'UNE CHANSON 
DEVENUE UN HYMNE



C’est l’histoire d’une chansonnette, devenue aujourd’hui incontournable dans tous les thés dansants, les bals populaires, les fêtes de villages et de familles où elle est chantée en cœur, partout en CHARENTE, qu'à ma demande nous raconte, Liliane MAZIERE, la sœur de son auteur, Roland MAZIERE.

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Je suis la sœur de Roland MAZIERE, j'ai un ordinateur depuis peu et je suis tombée par hasard sur votre blog que j'ai trouvé très intéressant. j'ai découvert sa chanson oh! qu'elle est belle ma CHARENTE par Alexis HERVE et Jean- Pierre ROY. Je lui ai dit qu'il devrait vous envoyer sa version originale, mais il ne l'a pas fait c'est pourquoi j'ai pris l'initiative avec son accord de l'envoyer. Mon frère est un pur autodidacte, n'ayant aucune notion de musique ni de solfège Il a composé sa chansonnette paroles et musique il y a environ cinq ou six ans, sur un petit clavier avec une boite à rythme et enregistré le tout avec sa chaine hifi. J'ai porté la cassette à la petite radio R.D.C (Radio Diffusion Charentaise), la chanson diffusée à l'antenne par l'animateur a été plébiscitée par les auditeurs. il fallait faire la déclaration à la SACEM, mon frère ne sachant pas écrire une partition, c'est Alexis HERVE qui a fait la déclaration à la SACEM, se déclarant comme compositeur et mon frère auteur et devait l'enregistrer sur un CD tout comme Jean Pierre ROY un peu plus tard. 
Depuis elle se joue dans les thés dansants, les animations de fêtes, des chorales et aussi quelques fois la version originale dans les églises pour des obsèques.

Mon frère est le premier surpris de tout cela.

Je vous remercie de l'intérêt que vous portez à sa petite chansonnette il vous en remercie également.




                                                                                              Liliane MAZIERE




Version originale par son auteur, Roland MAZIERE






Vidéo : Liliane MAZIERE (photos du village de CHARENTE, BOUTEVILLE, la petite TOSCANE CHARENTAISE).

Photo de Roland MAZIERE : Liliane MAZIERE


Blog de Jean-Pierre ROY 


http://jeanpierreroy.centerblog.net/379-enregistrement-cd-fin

Remerciements à Liliane MAZIERE et à Roland MAZIERE


ALLOUE BLOGSPOT - Oh ! qu'elle est belle ma Charente :






ALLOUE EN 1914

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Publication du 9 avril 2014




ALLOUE EN 1914 
Troisième partie


Monsieur Emile VILDARD, est né à ALLOUE, le 19 décembre 1901, Il a passé son enfance et son adolescence dans la commune. Rentré dans la vie active, il s'installe à POITIERS et exerce une activité professionnelle de voyageur de commerce. A la fin de sa vie, il réside à nouveau à ALLOUE, à l'ancienne poste dans un premier temps et ensuite dans un appartement des écoles d'ALLOUE. Il est décédé le 4 mai 2000 à l'âge de 99 ans à CAEN.
Ce sont ses mémoires de jeunesse de 1914, qu'il nous conte ....

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     Les lignes qui vont suivre ne sont qu'une évocation, que j'ai voulue aussi exacte que possible des souvenirs de mon enfance.


L'Hôtel des 3 Piliers et l'Hôtel de la Place

Il y avait 3 hôtels : l'Hôtel de la Poste, l'Hôtel de la Place et l'Hôtel de 3 Piliers, 2 cafés-restaurants et un café (BRENICHOT) dont j'ai déjà parlé. 
En arrivant de CONFOLENS, le premier café-restaurant était tenu par Mr et Mme VILLENEUVE, personnes aimables et de grand service avec lesquelles mes parents entretenaient de très amicales relations. Une enseigne était fixée au mur ; elle avait la forme d'un tonneau et un peintre, poète à ses heures, avait écrit : 
                                                   
                                                       " Ou allons-nous ?
                                                        Chez VILLENEUVE, boire un coup"


Emplacement du café "Chez VILLENEUVE en 1914"

Bal dans un village de CHARENTE - La Bourrée
La vie était assez calme dans la semaine ; le dimanche, il y avait bal, cependant beaucoup de jeunes filles des villages n'y faisaient qu'une courte apparition ; il leur fallait en effet, regagner assez tôt la maison paternelle pour conduire les brebis au pacage. Elles s'y rendaient allègrement, certaines préférant d'ailleurs être en compagnie de leur galant, tapies derrière un buisson dont la discrétion leur était assurée, que de sautiller dans une salle de bal.

Les hôtels, en semaine, ne connaissaient pas la grande foule ; cependant, il était rare qu'il n'y ait pas de clients. A cette époque, il y avait une quantité de voyageurs de commerce et certains d'entre eux séjournaient quelques jours à ALLOUE où ils trouvaient un gîte pour eux et surtout pour leur cheval.



ALLOUE vue du ciel - Les Halles et la Place
Par contre, le 23 de chaque mois, il n'en était pas de même. C'était jour de foire à ALLOUE et l'occasion de se rencontrer pour y traiter des affaires. De nombreux paysans y amenaient leurs veaux. Il y avait même un emplacement réservé pour eux. Les acheteurs, marchands de bestiaux pour la plupart, étaient aussi rusés que les vendeurs. Aussi la vente donnait-elle sujet à de longue discussions ; les transactions foraines se traitaient encore en écus et en pistoles ( l'écu valait trois francs, la pistole, dix francs). Il était amusant de voir de braves paysans, presque tous illettrés, traduire avec une étonnante facilité, en écus et en pistoles, les sommes à encaisser ou éventuellement à payer, suivant qu'elles étaient divisibles par 3 ou par 10.


Marché conclu.
Une fois le marché conclu, les deux parties se frappaient dans les mains fort vigoureusement ; cette coutume valait une signature, et il n'y avait pas à y revenir. Le règlement se faisait en espèces ; l'usage des chèques était non seulement inconnu, mais même imprévisible, comme tant de chose du reste. Les marchands de bestiaux, vêtus sur le foirail de la blouse traditionnelle qui était, en quelque sorte, l'insigne de leur fonction, sortaient de leur poche un portefeuille énorme, attaché par une chaîne à leur veston. Cette précaution était nécessaire pour éviter ou la perte, ou le vol. Ce portefeuille contenait quelques billets de 50 ou 100 francs et aussi des louis d'or de 10 et 20 francs, le tout pouvant atteindre quatre ou cinq mille francs, somme fabuleuse à l'époque.




Un marché aux porcs
Le marché aux porcs n'avait pas d'emplacement réservé, leur quantité étant de beaucoup supérieure à celle des veaux et aussi en raison de leur diversité. Les porcelets étaient amenés en carriole, les porcs maigres également, sauf ceux qui n'avaient à parcourir qu'une distance à portée de leur moyen ; il y fallait pourtant énormément de patience. Il y avait aussi quelques porcs gras ( 1 porc de 100 kg coûtait 100 francs environ) ; ils étaient en général achetés par des particuliers pour la consommation familiale. Cette acquisition permettait alors de faire des réserves de petit salé, de pâté et de grillons délicieux ; un jambon pendu pendant quelques jours dans la cheminée pouvait ainsi acquérir une qualité et un goût incomparables.


La mort du cochon
Il arrivait parfois que les porcelets ne soient pas tous vendues ; ceux qui l'étaient devaient être transbordés dans la carriole de l'acheteur ; cette opération se faisait sans difficulté. Il en était pas de même pour les porcs maigres. Les faire grimper dans une charrette n'était pas chose facile. Pour y réussir, il fallait 3 hommes, deux se plaçaient de chaque côté de la bête, le saisissant par les oreilles, le troisième le prenait par la queue ; ensuite, coordonnant leurs efforts, l'animal était hissé dans la voiture en poussant des cris déchirants.
Le marché aux volailles se tenait devant l'ancien prieuré ; la vente de ces bestioles était réservée aux paysannes qui n'avaient droit qu'à cette seule ressource pour acheter soit un "devantau" (tablier) ou un "caraco" (corsage).


                        LE 17 AVRIL 1985
                                                      
                 Emile VILDARD

                                à suivre ...





















CPA et illustrations : collection privée
Photos : YM 

ALLOUE en 1914 - Première partie : http://alloueblogspotcom.blogspot.fr/2014/02/vildart-1.html

ALLOUE en 1914 - Deuxième partie : http://alloueblogspotcom.blogspot.fr/2014/03/vildart-2.html

ALLOUE - LE CHATEAU DE GUEUCHE

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Publication du 7 mars 2014



LE CHATEAU DE GUEUCHE






Au départ d'ALLOUEà 3,5 km sur la d309 en direction de BENEST, se trouve le château de GUEUCHE, dont l'origine date de 1396 ; propriété des PERROT de la LANDE, il devient au 17e siècle le château de la famille GRACIEUX, il est transformé après sa vente à la révolution en entreprise agricole familiale. En 1870 il est partiellement reconstruit . Une petite ballade à ne pas manquer, avec sur le trajet, le moulin de LA ROCHE, le village de POUVET et celui de RIOMORT.













Photos : YM 02-2014

Le moulin de La Roche : 
Riomort :


ALLOUE - LA "VIEILLE RUE, SOUVENIRS D'ENFANCE

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Publication du 16 décembre 2014






Raymond POIRIER



Raymond POIRIER, est né à ALLOUE, le 17 février 1927 dans la maison familiale de la VIEILLE RUE. Il y passe son enfance avec ses parents, Georges POIRIER et Anna (née MARCHADIER) ainsi que son frère Jean et sa sœur Marie-Claire.

Raymond POIRIER nous conte ici ses souvenirs d’enfance et d’adolescence de "sa VIEILLE RUE" dans laquelle il a toujours plaisirs à se ressourcer chaque année, au cours de séjours occasionnels et de visites à sa famille et ses amis ; délaissant quelques temps l'Ile de Beauté (où il vit aujourd’hui), pour son village natal.


La classe de Monsieur LANLAUD Rémi à ALLOUE en 1938
Raymond POIRIER 1er rang avec l'ardoise


http://alloueblogspotcom.blogspot.fr/2012/09/alloue-photo-de-classe.html





RAYMOND POIRIER : ma "VIEILLE RUE"
Souvenirs de mon enfance

2ème partie :

Les bruits et les mouvements de mon enfance 



Je ne retrouve pas que des odeurs dans mes souvenirs de cette rue, il y avait aussi des bruits et des mouvements dus à la présence d’une population variée. 

Vers l’extrémité dite "la brèche" (un débouché sur route) séjournait unefamille Portugaise, les CUSTODIO dont la moyenne des enfants était à peu près de mon âge. Ils apportaient déjà une certaine animation, comme toute famille nombreuse. La mère, Carmen, était d’une corpulence imposante mais elle sortait rarement de son domicile. Le père, petit bonhomme vif, était souvent absent, pratiquant au-dehors le métier de marchand de bois. Le grand père faisait très peu de bruit, parfois assis devant la porte avec son chapeau noir typique de son pays. La grand-mère, noiraude, sèche comme un insecte, impressionnait favorablement ma mère par son allure fière et élégante quand elle passait, droite et svelte, portant son linge à laver, dans une corbeille ou bassine posée sur sa tête, dans le style des femmes du Sud. 
Plus près, vivaient les GILARD. Henriétait charpentier (surnommé "tant-pire") et sa femme se nommait Valentine. Elle allait très modérément à la messe du dimanche et ne donnait jamais la moindre pièce à la quête (elle ne voulait pas « entretenir les curés », car les GILARD se disaient "communiste". Leur fille Dédée qui habitait PARIS, avant sa retraite, était la mère de Pierrot NEHER, décédé depuis. Ces gens-là se montraient peu encombrants et n’accomplissaient rien d’exceptionnel mais ils apportaient leur contribution à l’atmosphère de notre modeste rue. A l’angle de celle-ci avec la route, à "la brèche" vécut le couple GUILLARD. Lui fut secrétaire de notre mairie. Son épouse lui survécut plusieurs années. Calme, discrète, peu communicative, elle nous apparaissait comme un peu distante. Je la revois soignant les fleurs de son jardinet. Elle était surnommée  "Madââme" et entretenait, affirmait-on, des relations plutôt intimes avec un certain René SAUZET, forgeron voisin, assez nettement plus jeune qu’elle, je crois. Mais je ne suis jamais allé vérifier le bien-fondé de ces rumeurs, d’autres, plus observateurs, s’en étant sans doute chargés.
A côté de chez elle on trouvait une famille MORISSET. Le père, Georges, facteur puis retraité, fut pour un temps chargé de procéder aux annonces publiques, précédées du roulement d’un tambour sur lequel il faisait rebondir les baguettes, aussi drues que des grêlons, avec une dextérité qui me remplissait d’admiration. J’étais également impressionné par son fils "Didi" qui n’apparut à ALLOUE que rarement mais qui servait dans la marine. Il en portait l’uniforme bleu foncé, Képi inclus et cela évoquait pour moi la majesté des grands flots bleus et les continents des plus étranges au-delà des mers. En fait, peut-être n’était-il jamais – ou rarement – sorti de son port d’attache. 
La voisine des MORISSET, la mémé BROUILLAUD présentait une corpulence menue et un faciès effilé qui me faisaient irrémédiablement penser à une musaraigne ou à la rigueur à une souris. Enfant et adolescent je la voyais m’estimer au point de citer mon prénom en le prononçant « Rêmond».






                                                                                       Raymond POIRIER 
                                                                                                Août 2014


                                                                                                                         à suivre ...






Angle de la VIEILLE RUE et de la ROUTE D'EPENEDE été 1927 ou 1928.
On reconnaît de haut en bas et de gauche à droite :
une inconnue en blanc - George POIRIER - Louis POIRIER -
Mme TROMAS, propriétaire de la maison - Marthe ROUFFIGNAC - Anna MARCHADIER
Jacques TROMAS, devant sa mère - Raymond POIRIER sur les genoux de sa grand-mère paternelle.






Photos :
- Classe de Monsieur LANLAUD Rémi : collection René MARTIN
- Les enfants CUSTODIO : photos de classes 
- Andrée GILARD : YM
- Pierrot NEHER : collection Gerard DEVAINE
- Le Père GUILLARD : collection Renée BELLICAUD
- Maison TROMAS : collection Raymond POIRIER

Remerciements à Renée BELLICAUD, Gerard DEVAINE, René MARTIN et Dominique RAPION.





RAYMOND POIRIER : ma "VIEILLE RUE"
Souvenirs de mon enfance

1ère partie :


http://alloueblogspotcom.blogspot.fr/2014/11/alloue-la-vieille-rue-souvenirs-denfance.html




SAINT-GERMAIN-DE-CONFOLENS - LA VALLEE DE LA VIENNE

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Publication du 14 juin 2014





SAINT-GERMAIN-DE-CONFOLENS





Le temps, le temps … toujours le temps, préoccupation majeure de cette année 2014. Le mois de février ne valait guère mieux que les autres dans ce domaine ;  le Pentax en hibernation de plus commençait à rouiller. Ce 1er mars était comme par enchantement ensoleillé et l’envie de sortir de sa sacoche en reportage photographique démangeait le Pentax. Profiter de ce moment d’accalmie pour  mitrailler un coin de Charente Limousine, était décidé … mais où ? Depuis quelque temps, mon Pentax et moi, envisagions une visite à Saint-Germain-de-Confolens ; en effet depuis l’existence de la déviation nous y traversons  moins souvent que par le passé, et il nous semblait opportun de revisiter Saint-Germain. La décision était prise, au passage par Hiesse, une série de photos et notamment Saint-Liphard , publiée récemment, Lessacà venir et terminus à Saint-Germain-de-Confolens. Comment ne pas regretter une telle décision ? Prendre son temps … stationner le véhicule au parking à l’entrée  de Saint-Germain… consacrer une heure et demie au minimum de balade à pied … c’est le prix du régal pour la visite de cette perle de la Charente Limousine ! Plein la vue, le Pentax ne savait plus où placer son viseur. L’avantage de ce 1er mars ensoleillé, combiné à une végétation encore somnolente permet la vision d’une multitude de détails invisibles en saisons vertes ; sans aucun doute, une visite en été s’imposera, pour compléter la palette de ce magnifique point de vue, avec une dense végétation, qu’est Saint-Germain-de-Confolens.





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SAINT-GERMAIN-DE-COFOLENS

La vallée de la Vienne 






                                                                                              








à suivre ...
                                                                    
SAINT-GERMAIN-DE-CONFOLENS - LE SITE


Photos : YM 01-03-2014


SAINT-GERMAIN-DE-CONFOLENS :
Les origines
La rue Verre de Gris 

Le site :



SAINT-GERMAIN-DE-CONFOLENS EN 1960
Photo : Photothèque Française


ALLOUE - LE BAL D'ALLOUE

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Publication du 16 décembre 2014








il y a 60 ans ...

LE BAL D'ALLOUE






Il y a 60 ans, le 19 décembre 1954, en présence de nombreuses personnalités régionales et locales, dont le Docteur Marcel PERROT, maire de CONFOLENS et père du journaliste, Vincent PERROT, était inaugurée la "SALLE TRILLAUD".
Cette salle polyvalente du café restaurant , a vu des centaines de repas de fêtes : mariages, baptêmes, communions repas d’associations etc … La "SALLE TRILLAUD" a été aussi pendant 15 ans, un lieu incontournable pour tous les amoureux du musette : Valse, Tango, Paso Doble, Marche etc … Son inauguration, a été marquée par un banquet, clôturé par son premier bal animé par le célèbre Trio des frères CORDEAU"BRIN D’AMOUR".
Un grand nombre d’orchestres, ont contribués à sa notoriété parmi lesquels :
Les Frères COMUZZI, LesFrères ROY, BOURDIER de Brigueuil , Aimé GRANET, Marcel PIGNIER, GERMANEAU, Les CAVALIEROS, SANTA-CRUZ, Yves DESMOULIN, Gérard PRUDHOMME, GABRIEL, Louis FEREND, ARC-EN-CIEL, Germain PRADEAUX, Jack ERHARD et surtout l’orchestre des frères CORDEAU"BRIN D’AMOUR" qui était l’idole du public du "BAL TRILLAUD" .
 Sans oublier, cette exceptionnelle journée, où Jean SEGUREL et ses TROUBADOURS avaient quitté les bruyères CORREZIENNES, pour enflammer ALLOUE, aux trottoirs insuffisamment larges pour accueillir les fans qui n’avaient pas trouvés place dans la "SALLE TRILLAUD".
Les bals cessèrent,  au bout de 15 ans, après la catastrophe de la nuit du 1er novembre 1970 au 5/7, dancing de SAINT-LAURENT DU PONT en ISERE, où périrent 146 victimes en quasi-totalité de moins de 26 ans, à la suite d’un incendie. La catastrophe du 5/7, dépassera les limites de l’ISERE et deviendra une affaire d’Etat. Les normes draconiennes de sécurité imposées suite à cette catastrophe aux salles publiques et privées engendrèrent en FRANCE la fermeture de nombreuses discothèques et salles des fêtes. Les repas festifs se prolongèrent, quant à eux, pendant une dizaine d’années. La "SALLE TRILLAUD" deviendra propriété de la commune, pendant quelque temps un relais INTERMARCHE, puis une salle de Remise en Forme, avant d’être, aujourd’hui, en cours de transformation pour habitat.









René CORDEAU"BRIN D'AMOUR"

Oh! qu'elle est belle ma CHARENTE 

ALLOUE 2012





Le bal d'ALLOUE


Pierre et Georgette TRILLAUD















Photos et clips vidéos : YM
Documents d'archives : collection Annette MORINAIS
Pochettes de disques : collection privée
Remerciements à René CORDEAU"BRIN D'AMOUR"





ALLOUE - LE CAFE DE LA POSTE : 


BENEST - LES PONNES DE BENEST

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Publication du 23 fevrier 2015





Les ponnes de Benest



Le sujet a été abondamment traité, notamment par Léonide Babaud-Lacroze, mais il n'est peut-être pas inutile d'ajouter, à tout ce qui a été vu d'assez loin, le témoignage de quelqu'un qui est né à moins de 200 m de la « Fabrique» des ponnes, qui n'en était séparé pendant toute son enfance que par deux jardins aux murs écroulés qui n'étaient pas un obstacle, qui accédait quand il voulait à la Fabrique par la prairie du Brandit particulièrement chère à son souvenir, de quelqu'un qui entrait souvent, en revenant de l'école, en la boutique du débonnaire Auguste Perrin où l'on faisait des ponnes, ou qui regardait longuement les Malapert, le père et les deux fils, préparer l'argile et fabriquer des ponnes, qui regardait en s'éveillant l'énorme panache de fumée noire du four de la fabrique, qui a joué à cache-cache dans le vieux four des ponnes, s'est chauffé le soir et a appris ses leçons à la grabole des potiers, qui a vu dans la maison familiale et dans le voisinage l’importante lessive, a la <<bujade>>dans la ponne de Benest

Essayons donc d'évoquer la <<bujade>> et l'industrie des ponnes mortes l'une et l'autre il n'y a guère plus d'un demi-siècle lorsque triomphèrent les lessiveuses en tôle galvanisée elles-mêmes supplan­tées aujourd'hui par les machines à laver.

La ponne de Benest est d'une couleur voisine de celle de la fonte. on ne peut la confondre avec aucune autre, notamment avec celle de couleur ocre jaune ou rouge qu'on trouve en Charente-Maritime par exemple.

On ne la fabriquait qu'à Benest et elle se répandait fort loin dans tout le Poitou surtout, car si Léonide Babaud-Lacroze, administrativement, a raison d'inclure Benest dans le Confolentais, cela n'est guère vrai qu'à partir de la Constituante ; l'Angoumoisétant trop petit pour former un département. Il a fallu ajouter d'importantes portions de Saintonge et de Poitou dont Benest.

Les vieilles chartes disent : « Benays en Poitou» et la paroisse dépendait de l'abbaye de Charroux. Le patois local est rigoureuse­ment poitevin alors que celui du Confolentais est limousin.

Benest est situé à mi-chemin entre Ruffec et Confolens, à 20 km environ de l'un et l'autre de ces deux chefs-lieux, à 14 km de Charroux que se partageaient l'Abbé et le Comte de La Marche. La com­mune limitrophe de Châtain (5 km de Benest) est dans la Vienne. Benest est sur la rive gauche de la Charente légèrement en amont du Moulin de l'Ane Vert où notre petit fleuve commence cette incursion dans la Vienne qui se développe au Nord jusqu'à Civray

Les ponnes, aujourd'hui ornements des jardins et des terrasses où elles meurent rapidement parce qu'on prend trop rarement les précautions qui s'imposent contre le gel, furent jusqu'à la fin du XIXème siècle un ustensile ménager de première importance. 

Dans la ponne, on faisait la lessive (on disait « la bujade»), une fois l'an dans la plupart des familles, deux fois dans d'autres suivant l'importance numérique de la famille et suivant sa plus ou moins grande aisance. Il fallait posséder un stock de linge important, de l'ordre de 24 draps par lit, sans compter le menu linge.

On fabriquait des ponnes plus petites ou ponneaux, (on disait « panou» comme on disait « pannes» et non ponnes) avec lesquelles on pouvait faire de petites lessives plus fréquentes en attendant les grandes lessives annuelles ou semi-annuelles. Les voisins apportaient, à charge de revanche, leur petit paquet de menu linge, cette coutume permettait d'attendre plus commodément sa propre lessive. 

La ponneétait installée soit à demeure dans un chai sur un socle de maçonnerie soit d'une manière amovible sur un socle de bois.
Elle communiquait avec la chaudière placée au-des­sus du feu sur un trépied de fer pour l'installation amovible ou sur un four­neau en briques dans les installations permanentes par un conduit en bois qui portait le même nom que l'ouverture inférieure de la ponne : « la trute». 

La truteétait une sorte de gouttière en bois exté­rieurement pleine sur 15 à 20 cm pour s'adapter à la trute de la ponne.
On fermait ce conduit par une baguette de bois entourée d'un chiffon à son extrémité. 

La "trute"
Mon père, habile ouvrier du bois dans sa jeunesse, avait apporté à la trute un perfectionnement important. Toutes les ménagères du bourg venaient emprunter la nôtre. Cette trute perfectionnée n'était plus ouverte mais percée d'un bout à l'autre et munie d'un gros robinet de barrique 
<<le jean >>.  

Ainsi étaient supprimés le bouchon de chiffon au bout d'une baguette et le risque grave de débordement de liquide bouillant.




                                                                    Fernand PINGANNAUD
                                                               1969


                                                                                    à suivre ...



Source : Etudes Charentaises N° 12 Mai et Juin 1969 (collection privée)
Photos : YM
CPA : collection privée


BENEST autrefois



Les ponnes de BENEST 2ème partie :


Les ponnes de BENEST 3ème partie :

http://alloueblogspotcom.blogspot.fr/2015/04/benest-les-ponnes-de-benest.html

AUTREFOIS - LA VEILLEE

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Publication du 11 février 2015




AUTREFOIS 
EN CHARENTE
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LA VEILLEE   







De nos jours, les veillées ont beaucoup perdu de leur poésie et de leur charme d'autrefois. Elles étaient une des meilleures distractions de nos aïeux. Je voudrais pouvoir en faire un tableau aussi exact que possible...


La nuit est venue. On a débarrassé la grande cheminée des marmites où cuisait la « *brenée», et l'on a chargé les hauts landiers de javelles (sarments de vigne séchés et réunis en petits faisceaux) et de grosses bûches. Une haute flamme claire s'élance et lèche de ses langues agiles l'âtre noir de suie. Comme on attend des « veilleurs», on introduit une chandelle de résine dans le « badaillaô», où l'on allume le « chaleuil» que l'on suspend devant l'âtre ou au-dessus de la table.

Sarments de vigne

Le chaleuil
L'aïeule s'assied dans un coin de la cheminée, l'aïeul dans l'autre; la première passe sa quenouille dans une oeillère de son corsage ; le second, son bâton entre les jambes, les mains croisées sur la poignée, les yeux mi-clos, sommeille à demi ou rêve au temps passé. Le père et les grands gas prennent place à leurs tour et se mettent à confectionner des paniers, des râteaux on des balais de genêts (d'aux ginês) ; la mère et les grandes filles, comme l'aïeule, font tourner le fuseau, ou cousent, ou tricotent. Et les tout-petits, garçons et filles, après s'être un peu bousculés, ont fini par s'accroupir aux pieds du grand-père ou de la grand - mère, selon qu'ils ont envie d'entendre un récit de bataille ou bien un conte ou une chanson.
Mais on entend un bruit de sabots; le chien gronde, les enfants se regardent tout désappointés, craignant d'être privés de la joie qu'ils espéraient. On frappe à la porte. Entrez !... C'est Jeantou, c'est la Jeanne, et Cati et Pierrinet. On se demande réciproquement « le portement», et, après l'offre de boire un coup poliment déclinée, les veilleurs s'assoient autour du foyer sur les escabeaux offerts. Un moment, on parle du dernier marché, des naissances nouvelles, des mariages en perspective, puis, le silence s'étant un peu rétabli, une petite voix réclame le récit, le conte ou la chanson : 


— Papé, dis-nous « Napoléon» ?...

— Marné, dis-nous l'histoire de la fontaine ... Chante-nous une chanson de ton jeune temps ?...

Le grand-père relève la tête ; au souvenir de ses campagnes lointaines, un rayon traverse ses yeux pâles, et il commence : <<...C'était en 1813... » Et il raconte, avec d'interminables longueurs, que l'on écoute sans impatience, comment, un jour, « l'empereur » Napoléon l'a distingué et lui a fortement tiré l'oreille »

— Vous a-t-il fait mal, grand-père ? Vous a-t-il fait mal ?

Puis c'est au tour de la grand'mère... Ah! la jolie légende qu'elle narre à ses petits enfants, sans cesser de faire tourner le fuseau, pendant que crépite dans l'âtre la chandelle de résine; une légende dont la scène s'est déroulée là, tout près, au village des Epinasses :

« Autrefois, mes enfants, il y avait là, bien cachée au fond des bois, une jolie fontaine dont l'eau était claire comme argent; l'eau de cette fontaine avait une vertu merveilleuse; de six lieues à la ronde on y venait « faire sa dévotion », et on avait beau y puiser des centaines et des centaines de tonneaux, son niveau ne baissait jamais... Un jour, une méchante femme y était venue, et elle allait s'en retourner chez elle, tenant à la main une « buie» pleine d'eau, lorsqu'elle rencontra un vieux loqueteux qui lui dit : « Femme, donne-moi à boire !... »
Une buie
Mais «lie ne voulut rien entendre, et elle s'apprêtait à continuer son chemin, lorsque le mendiant, laissant tomber une à une les guenilles qui le couvraient, se mua en un jeune homme beau comme le jour, merveilleusement vêtu d'azur et de lumière... Vous l'avez deviné, c'était un saint. Alors, frappant du pied et du bâton sur le rocher de la fontaine, il s'écria : « Mauvaise !... puisque tu m'as refusé de l'eau de ma fontaine, désormais, tu ne boiras plus ici, tu iras boire à Saint-Aubin ! » Et voici que soudain la grosse pierre glissa sur l'ouverture de la fontaine qui se trouva, par la toute-puissante volonté du saint, transportée dans la commune de Chasseneuil, et le Saint lui-même disparut... Et ce qui prouve, mes enfants, que ceci n'est pas un conte, c'est que l'on peut voir encore, dans la pierre, la double empreinte laissée par le pied et par le bâton... »

— Merci, grand'mère !... Maintenant, chante-nous une chanson !...

— C'est que je n'ai plus beaucoup de voix mes enfants... ,— Si ! si !... vous chantez si bien encore !...

Et la bonne vieille, flattée, après avoir un peu toussé pour s'éclaircir la voix, commence la complainte du Juif-Errant ou celle de Geneviève de Brabant, ou encore une belle chanson d'amour qui, lorsqu'elle est finie, la laisse toute rêveuse, au souvenir du temps lointain, lorsqu'elle était une belle et fraîche Jeune fille, et où « son vieux », alors beau gas robuste et entreprenant, venait lui faire la cour, au printemps, sous les buissons en fleurs...


**Geneviève de Brabant


Derrière chez nous, il y a-t-une fontaine Environnée de lauriers tout autour ; Tous les émants qui ont perdu leur maîtresse, vont tour à tour pour leur faire l'amour !...

La dernière note, un peu tremblante, se prolonge dans le silence presque religieux de la grand'salle, et tous les coeurs semblent frissonner, sous leur enveloppe grossière délicieusement émus, au charme tout puissant de là vraie poésie...

Hélas ! où sont maintenant les veillées "d'autrefois, les tant jolies veillées d'hiver ?... « Mais où sont les neiges d'antan ?...»






                                                               Mr BARENI, instituteur à Tapponnat - 1922





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* Mot de patois charentais,la brenéeà ALLOUE se dit : la beurnée ou la beurnade

** Geneviève de Brabant est une héroïne légendaire du Moyen Age.

Source : bulletin de la Société charentaise des études locales. Texte Mr BARÉNI, instituteur à Taponnat - 1922
CPA : collection privée

ALLOUE EN 1914

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Publication du 2 mai 2014





ALLOUE EN 1914 
Quatrième partie


Monsieur Emile VILDARD, est né à ALLOUE, le 19 décembre 1901, Il a passé son enfance et son adolescence dans la commune. Rentré dans la vie active, il s'installe à POITIERS et exerce une activité professionnelle de voyageur de commerce. A la fin de sa vie, il réside à nouveau à ALLOUE, à l'ancienne poste dans un premier temps et ensuite dans un appartement des écoles d'ALLOUE. Il est décédé le 4 mai 2000 à l'âge de 99 ans à CAEN.
Ce sont ses mémoires de jeunesse de 1914, qu'il nous conte ....


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Les lignes qui vont suivre ne sont qu'une évocation, que j'ai voulue aussi exacte que possible des souvenirs de mon enfance.

Le village de l'Houmède vers 1920

Tous ces évènements se passaient dans la bonne humeur, la vie à cette époque était très fraternelle, du reste l’obligation de se fréquenter était la seule distraction réservée à la population des communes rurales et l’usage en était d’autant plus respecté qu’il ne coûtait rien ou à peu près. En-dehors des soucis de santé, hélas assez nombreux, la vie s’écoulait paisiblement et dans les ateliers, la chanson était sur toutes les lèvres. Les gens n’étaient pas riche, mais il n’était pas un seul d’entre eux qui hésite à laisser un travail pour venir en aide à son voisin si celui-ci en avait besoin. Dans les champs, le travail se faisait en équipe ; au moment des foins, les faucheurs coupaient l’herbe avec une faux, derrière eux les faneuses en groupe la retournaient pour la faire sécher et de juin à l’automne, les foins, les moissons, les battages et les vendanges étaient malgré le travail accompli sous une chaleur accablante, une occasion de manifester sa joie de vivre.
La plupart de nos paysans et de nos artisans, attachaient plus d’importance à conserver leur réputation de bon ouvrier qu’au gain qui était la récompense de leur travail.

Dans l’ensemble, ceux qui avaient la chance d’être en bonne santé vivaient sans soucis majeurs ; certes, il y avait des imprévoyants ou des paresseux ; on les appelait des indigents et ceci m’amène à rappeler une coutume en usage à l’occasion d’un décès survenant dans une famille aisée. Huit jours après les obsèques, il était dit une messe de huitaine et à l’issue de la cérémonie, les indigents se rendaient chez le boulanger, y prendre un pain de 8 livres offert par la famille du disparu.
De 1814 à 1914, le franc en argent pesait 5 grammes et avait conservé la même valeur. Au cours de cette longue période, le travail et l’économie étaient encouragés ; pendant cent ans, la monnaie n’a subi aucune dévaluation, ce qui permettait à un salarié gagnant 2 Frs 50 par jour et économisant 0,50 fr de mettre environ 180 frs de côté chaque année. En dix ans, cette personne se trouvait posséder 1800 frs ; c’était le commencement de l’aisance et la possibilité de réaliser le rêve consistant à devenir propriétaire.  Avoir 50.000 frs de capital placé à 3% donnait une rente annuelle de 1500 frs ; ce n’était certes pas à la portée de tout le monde, mais ceux qui y parvenait s’offraient le luxe d’avoir un bonne, en général, une jeune fille de 16 ou 17 ans qui gagnait 15 Frs par mois, plus la nourriture. Elle s’empressait de mettre son « magot » à la Caisse d’Epargne ; celles qui parvenaient à mettre mille francs de côté avant leur mariage tenaient la dragée haute aux prétendants. La ruse paysanne les incitant à la méfiance, car il fallait d’abord s’assurer que c’était la fille et non l’argent qui était l’objet de leur convoitise.
Je pourrais continuer à parler de la «  Belle Epoque » ayant été témoin du changement intervenu entre le début de ce siècle qui ressemblait comme un frère, malgré les régimes différents qui se sont succédé, aux années antérieures. Le progrès s’est vraiment manifesté un peu avant 1910, avant cette date approximative, j’ai vu battre le blé au fléau par une équipe de 4 batteurs frappant alternativement les gerbes avec une précision d’horlogerie. Les premières machines à vapeur ont fait leur apparition vers cette date. La charrue inventée quelques années plus tôt par un homme qui s’était penché en-dehors de toute démagogie sur le sort du paysan, avait contribué à apporter un peu de bien-être dans les milieux ruraux. La machine à coudre avait également permis aux couturières d’augmenter leur rendement ou de se fatiguer beaucoup moins que lorsqu’elles devaient tout coudre exclusivement à la main. Si vous rencontrez un jeune, demandez-lui qui étaient Mathieu DOMBASLE ou THIMONIER, il vous répondra « connais pas » et pourtant ces petits inventeurs qu’on appelait autrefois des « bienfaiteurs de l’Humanité », si modestes soient-ils, n’avaient d’autre ambition que l’amélioration des conditions de travail de ceux qui n’avaient que leurs bras pour exercer leur profession, quelque pénible qu’elle fût.



Mathieu De DOMBASLE
Barthélemy THIMONNIER

Aux jeunes qui auront à affronter les difficultés que le 21ème siècle leur réserve, je souhaite bon courage et bonne chance, mais je crains fort qu’il y ait plus de déçus que de satisfaits.





                                                                                                          LE 17 AVRIL 1985
                                                      
                                                                                                        Emile VILDARD



Moissonneuse batteuse à ALLOUE au village de La Roche dans les années 50



ALLOUE : fête des battages du 2 aout 1981 


Les Vendanges




Photos : collection privée - 
Fête des battages 2 aout 1981 Photo J-P Boine.
CPA et illustrations : collections privées
Remerciements à : Chantal Beaussant, Raymond Poirier et Dominique Rapion.


ALLOUE en 1914 - Première partie :

ALLOUE en 1914 - Deuxième partie : 

ALLOUE en 1914, troisième partie :






                              


AMBERNAC EN 1917

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Publication du 29 avril 2015





Jules Martin-Buchey est né en 1850 à Châteauneuf-sur-Charente, dans le département de la Charente. Professeur d'histoire, il a enseigné au lycée privé Saint-Paul à Angoulême.

Il est l'auteur de la La géographie historique et communale de la Charente, ouvrage de trois volumes qu'il a écrit entre 1914 et 1917 pendant la Première Guerre mondiale. Cet ouvrage couvre l'histoire et la géographie de la totalité des 426 communes de la Charente d'alors, avec une introduction sur l'histoire et la géographie du département. Cette œuvre reste encore aujourd'hui une référence parmi les communes et les historiens du département.

Jules Martin-Buchey est mort en 1918, à l'âge de 68 ans.





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AMBERNAC
1917
et images d'aujourd'hui

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Superficie = 2914 h. 81 
Population = 1012 habitants. 






La commune d'Ambernac appartient entièrement au bassin de la Charente, qui en parcourt toute la partie occidentale, après lui avoir servi de limite et l'avoir séparée de la commune de Saint-Laurent de-Céris, dans le canton de Saint-Claud.

Le plateau élevé qui sépare le bassin de la Charente de celui de la Vienne couvre tout le nord-est de la commune ; c'est une contrée stérile, couverte de landes et de bois, qui comprend environ le quart de la superficie totale de la commune. Le reste du territoire est plus fertile et généralement bien cultivé. On y rencontre, principalement dans les vallées de la Charente et de ses affluents, le Braillon et la Gourdine, de vastes prairies, qui produisent en abondance d'excellents fourrages, et l'élevage du bétail y est en honneur.


Le pont de la chapelle
La commune d'Ambernac possède plusieurs propriétés importantes, parmi lesquelles nous pouvons citer tout particulièrement les Puynodes, à M. du Doignon et Montermenoux,à l'honorable maire de la commune, M. Tingaud. Le département de la Charente possède également plusieurs grandes propriétés dans l'ouest de la commune.

Plusieurs moulins, mus par la Charente, représentent l'industrie dans la commune.

Dans une vaste prairie, près de la Charente, on peut remarquer de nombreux tertres élevés et à peu près réguliers, que l'on pourrait prendre, au premier abord, pour des tumuli. C'est, du reste, la destination que certains archéologues ont cru devoir donner à ces amas de terre et l'abbé Michon, dans sa remarquable statistique monumentale, ne craint pas de dire que dans la prairie d'Ambernac :


La Charente au pont d'Ambernac

« On voit sur une étendue considérable des sillonnements irréguliers faits de mains d'hommes, qui s'élèvent à plusieurs mètres et ont dû servir à couvrir des cadavres. » Rien n'est plus faux cependant que cette appréciation et la vérité est beaucoup plus simple. Ambernac possédait autrefois des mines de plomb argentifère (une de ces mines existe encore dans la commune voisine d'Alloue, mais n'est plus exploitée), qui ont dû être exploitées pendant de longues années par les Gallo-Romains, et les prétendus tumuli ne sont autre chose que les amas de débris retirés de ces mines et transportés en cet endroit. Des fouilles pratiquées dans ces tertres à plusieurs reprises et encore tout récemment, n'y ont fait découvrir que des cendres et des débris de carrières.

La principale voie de communication est la route nationale d'Angoulêmeà Nevers qui parcourt le sud-est de la commune. De cette route se détache un chemin d'intérêt commun qui traverse toute la commune de l'est à l'ouest et qui, après avoir desservi le bourg d'Ambernac, se dirige vers Champagne-Mouton. Un autre chemin d'intérêt commun quitte le précédent au bourg d'Ambernac et unit ce bourg aux communes de Chantrezac et de Loubert. Enfin un troisième chemin, venu de Saint-Laurent-de-Céris, traverse l'ouest de la commune et se dirige vers Alloue. Ce réseau routier est complété par plusieurs chemins vicinaux ordinaires.



Le bourg d'Ambernac (213 hab.), à douze kilomètres sud-ouest de Confolens, est une très ancienne localité, qui avait une grande importance au Moyen-Age. C'était le siège d'un archiprêtré dépendant du diocèse de Poitiers et qui comprenait dix-neuf paroisses.

Ce n'est plus qu'un chef-lieu de commune, agréablement situé au sommet d'une colline qui domine la vallée de la Charente. On y trouve un bureau de poste. Son église est de construction toute récente. Elle possède un clocher dont la flèche élancée domine toute la contrée.

A une faible distance du bourg d'Ambernac se dresse le château des Puynodes, entouré de douves et dont deux tourelles gardent la cour d'honneur. C'est une construction massive, qui doit dater de la fin du seizième siècle. Ancienne possession de la famille Pastouraud, le château des Puynodes appartient aujourd'hui à M. du Doignon.

Dans l'ancienne paroisse de Saint-Martin de Bourianne, supprimée au Moyen-Age et réunie à celle d'Ambernac, se présente à mi-coteau le château de Praisnaud. Comme aux Puynodes, deux tourelles du seizième siècle s'élèvent aux extrémités de la cour d'entrée. Les fossés étaient alimentés par un bel étang qui existe toujours et qui égaie la sauvagerie du paysage. C'était la propriété de la famille Babaud de Praisnaud.


Praisnaud


Ces deux châteaux constituaient des fiefs mouvants de la baronnie de la Villatte et devaient l'hommage au seigneur de Confolens.

Une voie romaine parcourait le plateau sauvage qui sépare les vallées de la Charente et de la Vienne.



Les principaux villages de la commune sont : 

Saint-Martin (80 hab.), ancien chef-lieu de paroisse, sur la route de Manot ; le Breuil (78 hab.), sur la route de Loubert ; l'Allemandie (77 hab.) et Mallandry (44 hab.), sur la route de Saint-Laurent-de Céris ; Montermenoux (77 hab.), dans le nord de la commune ; les Chéronnies (53 hab.), sur la route nationale ; Clermont (49 hab.), dans l'ouest de la commune ; Grange-des-Mottes (46 hab.) ; Bellivière (41 hab.), à l'est du bourg ; Luxérat (40 hab.) ; les Champs (22 hab.) ; Nassaud (22 hab.), etc. etc




JULES MARTIN-BUCHEY
Ancien Professeur d'Histoire
1917




La croix de Charlemagne




Photos : YM
CPA : collection privée
Sources : Géographie historique et communale de la CHARENTE tome 3e - 
arrondissements de CONFOLENS - RUFFEC -



Le pigeonnier, reste du château de Puynode,brûlé le 17 juillet 1944 par les SS Allemands de la division " Das Reich "


La grange du château de Puynode
et l'église Saint-Pierre d'Ambernac





METEOROLOGIE POPULAIRE CHARENTAISE

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Publication du 2 août 2015





L'ECLUSE DE CHEZ PAIN


François VINCENT inscrivait sur son registre météorologique, la météo quotidienne du Prat à ALLOUE , où il résidait. C’était son hobby, mais pas simplement un hobby, comme tout agriculteur soucieux de ses récoltes, François avait un don, devrait-on dire une connaissance et une pratique de la prévision du temps, qui contredisait souvent les prévisions des stations météo. Ses prévisions, il les scrutait dans le ciel chargé de cumulus ou autres nimbus, dans l’air du Prat, dans la lune, au lever et au coucher du soleil, dans le comportement des oiseaux et de ses animaux de basse-cour , le grincement habituel d’une porte à l’approche d’un changement de temps et bien sûr celui de ses os et de ses vieilles douleurs.

Toutes ces constatations, vérifiées par nos ancêtres, donnèrent naissance à une multitude de dictons populaires, à valeur de pronostique météorologique et parfois, ou souvent, contredit d’une région à une autre, laissant ainsi le loisir à chacun de faire "sa pluie et son beau temps ".

Voici donc réunis par Marc LEPROUX pour les Études Charentaises en 1969, les maximes de la "météorologie populaire charentaise" du mois de AOUT .



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METEOROLOGIE POPULAIRE
EN CHARENTE

AOÛT 

Le mois d'Août, époque des grandes chaleurs, est moins riche 

encore en observations. •

Quelques précautions sont cependant à prendre pour la santé, car:


« En Août, qui dormira

« Au soleil, s'en repentira. »


Ce qui se dit à La Rochette (1943) : « Qui dort en Août « Dort à son coût. » 

A Eraville

« En Août

« On dort debout. »

ce qui souligne les travaux pénibles du moment.

La pluie, souvent rare à cette époque, est toujours considérée comme un bienfait :

« S'il pleut en Août

« Il pleut miel et bon moût. » (Saint-Sornin.)

De même :

« Pluie à Saint-Laurent (10 août) « Arrive à son temps. »

On dit aussi :

« Tonnerre d'Août

« Grosses grappes et bon moût. » (Agris 1943.)

ou

...« Abondance de grappes et de moût. » (Eraville-Vibrac.

En dehors de ceci, quelques autres précautions sont à prendre : 

« Le jour dais 15 Août, si o travaille, o fait 

« Crever le betiau et l'houme. » (Pougné.)

On ne met pas de chanvre au routoir la veille de l'Assomption ; le lendemain, il pourrirait. (Aigre.)

Il faut aussi, le 6 Août, jour de la Transfiguration, bien observer le vent, car grand vent annonce blé cher. (Rulfecois avant 1914.)

Il est bon de commencer à prendre quelques précautions en vue de la froidure car :

« Après temps chauds

« Vient parfois vent de bise. » (Eraville, Vibrac, vers 1943.)

Pourtant

« Quand l'Août est bon,

« Abondance à la maison. »



MASSIGNAC
15 Août : attention aux orages

François VINCENT - LE PRAT

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Publication du 15 avril 2015




93 ans à ALLOUE !


François VINCENT 
(1900-1993)

2ème partie

LE PRAT 

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<< François, y vivait seul, célibataire, 
suite au décès de sa fiancée dans sa jeunesse. >> 
(Jacques THIAUDIERE)


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Le PRAT, c’est là où j’ai fait sa connaissance, au début des années 70. 


Il était coutume de se dire :

« Et si l’on montait au 
PRAT ? rencontrer François VINCENT ! ». 




Le Prat : maison de François VINCENT

Cette phrase suscitait généralement une envie partagée. Aujourd’hui, à discuter avec les uns et les autres, je constate que nous n’étions pas les seuls, jeunes et moins jeunes, ayant fréquentés François VINCENT au cours de sa vie, à avoir gardés ce même sentiment.

On montait au PRAT par plaisir, pour y rencontrer cet homme, qui avait encore plus de plaisir que vous, de vous y rencontrer.



Le PRAT est ce lieu-dit d’ALLOUE, une fois avoir dépassé LA GRANGE PICASSOUX, se terminant en une sorte de cul-de-sac, où semble comme seule échappatoire possible, la retraite, ou le chemin forestier qui vous redescend sur LA VERGNE, ou le moulin de LA LANDE.

Au bout de la route, vous longez sur quelques dizaines de mètres, la propriété où vivait François VINCENT et une fois amorcé le petit virage, à votre droite, se situe l’accès au jardin et à la maison.

Sitôt, face au portillon, le ton est donné. Sur un écriteau fixé sur celui-ci, peint de la main de François VINCENT, figure une portée avec les notes : « Do – Mi - Si – La – Do – Ré» et de chaque côté de cette portée, les chiffres : 20 et 100 pour VINCENT ! Cette plaque, soigneusement conservée par les actuels propriétaires, est pour notre enchantement toujours visible, ce pourquoi nous les remercions.



Une fois franchi le portillon, au bout d’une petite allée, sur le pas de la porte de sa maison, avec un large sourire, la main gauche soulevant légèrement la casquette, la droite grattant le cuir chevelu, comme pour attiser sa curiosité du pourquoi de votre visite ; vous accueillait François VINCENT.

Nous arrivions, se souvient Jean-Claude GUYOT : << par une petite allée, bordée d’arbres fruitiers palissés, à l’issue, encerclée à l’ombre d’une tonnelle recouverte d’une vieille treille et de rosiers grimpants ; sur la gauche, le jardin, un jardin de curé à la Française, suggérait des rangs de potager parfaitement désherbés manuellement et sans aucune aide chimique, avec des magnifiques légumes issus des propres plans de notre maître jardinier>> ; dont beaucoup aujourd’hui, se retrouvent sur les étales avec la mention : « légumes anciens». 



L'allée aujourd'hui

Une Comtoise


A droite, le verger lui aussi nous épatait, avec ses variétés d’espèces fruitières rares, à pépins et à noyaux.

<< Il connaissait parfaitement les végétaux, amoureux des vieilles variétés de fruits,  qu'il n’arrêtait pas de multiplier par greffes >> - (Jacques THIAUDIERE).

Les salutations d’usage effectuées, François vous invitait à franchir le seuil et à rejoindre la grande table de bois de cerisier, qui se trouvait face à vous, adossée au mur opposé, entourée de ses six chaises du même bois, aux sièges paillés de tresse.

La maison de Françoisétait, comme il en existe encore quelques-unes, une maison rurale de grande simplicité et de conception modeste dont les diverses nécessités sont dispatchées autour d’une vaste pièce. Le sol de tomettes parfaitement entretenues et brillées à la cire, supportait la table en bois et ses six chaises, face à vous en entrant, sur la gauche, était disposé le lit à rouleau une personne, une porte d’accès à une chambre et le long du mur de gauche, une immense armoire.

La greffe
Derrière vous, en regardant la porte, à droite, un évier placé sous la fenêtre faisait office pour la toilette et la vaisselle, sur la gauche, la cheminée et trois comtoises.


<< Il possédait trois Comtoises, la première était à l'heure du soleil, la deuxième à l'heure normale et la dernière à l'heure d'été de quoi rater le train !!!>> - (Jacques THIAUDIERE). 

<< En hiver, dans la pièce, trônait un citronnier (hors mode à l’époque), sorti l’été, jusqu’au pas-de-porte >> (Annette MORINAIS).

François vous proposait la dégustation de son vin gris, son cidre, ou de son pineau, en fonction de l’heure de votre visite, qui, pour lui, homme de grande sobriété, était aussi l’occasion de se mouiller les lèvres et d’apprécier en toute convivialité sa production maison.

Autour de la table, tous ceux qui se souviennent de leur visite, ne me démentiront pas, en plus du vin gris, du cidre ou du pineau, ce sont les paroles de François VINCENT que l’on buvait.

Les discussions avec François, sont toujours savantes, mais aussi joyeuses. François VINCENT, est un "conteur", il a un don pour raconter les histoires du passé et du présent, il captive sans pareil, l’attention de son auditoire.

<< J'ai en mémoire les veillées d'hiver qui se passaient ou à LA GRANDE BORDE ou au PRAT et on ne trouvait plus le sommeil après toutes les histoires qu'il nous racontait >> - (Jacques THIAUDIERE).

C’est un homme de bons conseils, que l’on consulte régulièrement pour : 

François VINCENT
avec Pierre TRILLAUD

le meilleur choix de plan de vigne ou de légume - les semences au meilleur rendement – les remèdes naturels pour les maladies, les insectes et les nuisibles au jardin – comment et quand greffer ses fruitiers, ses rosiers pour un bon résultat etc … ; dans tous ces domaines, François ne se laisse pas "en raconter".

On consulte Françoiségalement pour des conseils techniques en mécanique : pour les engins agricoles, pour l’outillage qu’on lui confie volontiers à entretenir, affûter ou réparer ...


On avait bien remarqué ce petit rouge-gorge qui picorait sur le seuil de la porte d’entrée, et au fur et à mesure de la discussion, celui pour lequel chacun avait oublié miraculeusement la présence, avait rejoint en sautillant timidement sur la tomette, le pied de la table, et dans un envol, atterrissait sur le bord de celle-ci, comme, pour lui aussi, ne rien manquer des propos de son maître. Là, François VINCENT émiettait devant le bec de son compagnon, quelques morceaux de pain rassis, qui étaient disposés en permanence à cet effet, dans une corbeille, sur le coin opposé de la table de bois.




Yves MORINAIS
(Collectif)

                                                                                                          


                                                                                                             à suivre ...



Collectif :

Anne-Marie CEAUX, Jean-Claude GUYOT, René MARTIN, Annette MORINAIS, Alain SAVI, Renaud SAVI, Christian THIAUDIERE et Jacques THIAUDIERE.



François VINCENT - 93 ans à ALLOUE 1ère partie :






Le Prat








Photos : YM 
Rustica : collection privée

Gastronomie et recettes du terroir

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Publication du 9 août 2015








MELON CHARENTAIS ET JAMBON CRU 
AU PINEAU



Voici une recette simple, réalisée avec des produits locaux, pour servir une entrée fraîche, qui marie avec saveur : 

Melon, Jambon cru et Pineau, consommer en toute sérénité . 



POUR 4 PERSONNES




1 - 1 melon Charentais
2 - 4 fines tranches de jambon cru
3 - 10 gr de cassonade 
4 - 10 cl de Pineau rouge
5 - 8 brins de menthe fraîche pour la décoration 




- Verser dans une casserole les 10cl de Pineau  et les 10 gr de cassonade, porter à ébullition et laisser réduire jusqu'à l'obtention d'un sirop pas trop épais. Laisser refroidir et réserver au frais.




Peler le melon Charentaisà vif.





- Couper le melon Charentais en 2, évider le centre en retirant les pépins.



- Déposer le melon Charentais à plat sur une planche et le découper en fines tranches.





- Déposer les tranches de melon dans les assiettes en les superposant en forme de cercle. 
- Placer les tranches de jambon cru chiffonnéesau centre des cercles de melon. Disposer les brins de menthe fraîche dans les assiettes et réserver au frigo.




- Au moment de servir, arroser les tranches de melon de chaque assiette avec le sirop dePineau.


Vieille étiquette de Pineau Charentais



Photos et réalisation : YM





Gastronomie et recettes du terroir :


http://alloueblogspotcom.blogspot.fr/search/label/Gastronomie%20et%20recettes%20du%20terroir

ALLOUE AUTREFOIS - LE PETIT THEATRE D'ALLOUE

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Publication du 25 juin 2015




La maison "MERCIER"



LE PETIT THEATRE 
D'ALLOUE




Dans les années 1930,à ALLOUE, la télé n’existe pas et les distractions sont rares. 


Il y a bien le petit bal d’ALLOUE, au Café de la Poste, où les dimanches après-midi, "DJMarie-Louise, la fille de la maison, actionne la manivelle du phonographe et diffuse les airs à la mode du moment, sur lesquels, les sabots des danseurs de "Bourrée" fracassent le parquet de l’établissement ; mais un autre dérivatif, plus culturel et tout aussi populaire, a ses adeptes et ceci bien avant qu’ALLOUE lui soit associé, par le biais tout d’abord de Maria CASARES et, ensuite de "La Maison du Comédien", installée dans son ancienne demeure du Manoir de La Vergne, il s’agit bien entendu du "Petit Théâtre d’ALLOUE"
Cette troupe d’amateurs a été créée par Melle MERCIER, la fille de Mr Emile MERCIER l’instituteur d’ALLOUE. Melle MERCIER s’occupe également à la même époque de la Chorale et en est la chef de chœur.

Comme on le voit, ALLOUE est bien plus animé qu’il ne paraît ; les répétitions de la Chorale ont lieu dans la nef de l’église et en face, à droite, à l’angle de la route d’EPENEDE et de la Vieille Rue (Maison aujourd’hui détruite) la Lyre d’ALLOUE fondée par André POIRIER (père de Michel POIRIER) répète au 1er étage, et sur le trottoir d’en face, dans la grande " maison MERCIER ", nos talentueux acteurs se donnent la réplique en avant-première de leurs représentations, pour lesquelles les trois coups sont donnés, sur la scène installée dans la cour de la "maison MERCIER".









Troupe de Théâtre d'Alloue vers 1930 (1)

On reconnaît :
(sous réserve)

1- Robert Morisset - 2 - Louis Morisset - 5 - Guite ou Jeanne Joubert
7 - Lucienne Diot - 


 Toutes informations concernant ce document seront les bienvenus :










Troupe de Théâtre d'Alloue vers 1930 (2)

On reconnaît :
(sous réserve)

1- Louis Morisset - 5 - Marie-Louise Trillaud - 7 -  Robert Morisset
11 - Gustave Joubert - 14 - Henri Martin -


 Toutes informations concernant ce document seront les bienvenus :




Carte postale photo 1 : collection Yvette SOULAT
Carte postale photo 2 : collection Jean-Claude GUYOT
CPA : collection privée
Photo : YM

Remerciements à Yvette Soulat et à Jean-Claude GUYOT







LA RESISTANCE EN CHARENTE

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Publication du 5 juin 2014

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« … blessent mon coeur d'une langueur monotone »



La BBC, diffuse sur ses Ondes, dès le 1er juin 1944, des messages personnels masqués, de mobilisation générale en vue d’un débarquement imminent. Pour l’ensemble des maquis et réseaux deFrance, c’est l’appel aux armes et le déclenchement d’une lutte de soutien et d’appui maximum aux forces Alliées, une guérilla sans merci pour tous les combattants de l’ombre, pour la Liberté et chasser l’occupant du territoire de France.

Le rôle de la Résistance est d’apporter un soutien massif aux troupes du débarquement par des actions de sabotage, et toute action permettant le ralentissement par le harcèlement des troupes allemandes, pour rejoindre la Normandie.

L’action de la Résistance est un atout considérable pour le général Eisenhower, commandant des forces Alliées. Les maquis en embuscades permanentes ont stoppés l’avancée de ces troupes d’élite allemandes en marche pour la Normandie ; détruisant leurs réserves d'essence, les rails de chemin de fer et de nombreux tunnels.

Grâce au sacrifice et à la ténacité de la Résistance, les divisions SS, comme, " Das Reich ", forte de ses 20.000 hommes, remontant du sud de la France pour rejoindre la Normandie, pendant 17 jours fut harcelée et en partie disséminée. Cette division SS n'a jamais été capable de rejoindre ses objectifs à temps et a été entièrement  anéantie en Normandie.

"Das Reich" est la sinistre division SS responsable du massacre d'Oradour-sur-Glane. C'était une division d'élite qui avait combattu un peu partout en Europe, et qui s'était particulièrement distinguée sur le front russe, dans le bassin de Donetz. On peut imaginer ce que ces troupes auraient pu infliger de pertes aux soldats alliés en Normandie.

La Résistance française a largement participé et contribué à la Bataille de Normandie et à la libération de la France. Il y a de nombreux exemples d'actions à porter au crédit des Forces Françaises de l'Intérieur.

En Charente, la Résistance, comme dans toute la France, n’est pas restée à l’écart de ces actions et entre 1939 et 1945 a payé un lourd tribut pour la Libération de notre pays du "joug Nazi". En ce jour du 70ème anniversaire du débarquement, il n’est pas inutile de rendre hommage à tous ces Charentais qui au péril de leur vie, ont sauvé la Patrie et à tous ces Charentais qui lui ont donné leur vie. 







LA RESISTANCE EN CHARENTE


Mémorial de Chasseneuil


Le voyageur qui se promène en notre douce Charente sera sans doute séduit par les pierres patinées de nos vieilles églises romanes, par les ruelles tortueuses de nos petites villes, par les gracieuses gentilhommières se dissimulant ça et là aux creux de nos frais vallons, mais il découvrira avec une intense émotion, la grande croix de Lorraine du Mémorial de Chasseneuil , symbole de la Résistance Charentaise.

Au lendemain de la Libération, le colonel André Chabanne, fidèle à l’esprit de la résistance, décida d’élever à Chasseneuil un monument destiné à perpétuer le souvenir des combattants volontaires tombés << pour la Liberté et la Grandeur de la Patrie>>.

De très loin, sur la route d’Angoulêmeà Limoges, on aperçoit cette puissance verticale blanche et magistrale, dressée vers le ciel à travers la fine lumière charentaise. Le V, symbole de la victoire, soutient la croix de Lorraine, véritable flambeau de pierre jailli d’une nécropole abritant les restes des héros de la lutte clandestine. Ce <<haut lieu>> de la Résistance, entouré d’un cimetière national, rappellera à travers les âges, la pureté des sentiments de ces volontaires qui combattaient pour défendre la Liberté contre l’asservissement de la personne humaine. D’un poids de 2000 tonnes, le Mémorial s’élève à 50 mètres au-dessus de la route de Chasseneuilà Saint-Mary. Un escalier monumental gravit la butte sacrée pour atteindre la porte en fer forgé donnant accès à la crypte. Quatre-vingts mètres carrés de bas reliefs retracent l’épopée de la Résistance, le martyr des fusillés et des déportés, la souffrance des prisonniers de guerre, le sacrifice des combattants. Les sculptures réalisées par MM. Guiraud, premier grand prix de Rome, médaille d’or du Salon, Lamourdedieu, professeur à l’école des Beaux Arts de Paris, et Peyronnet, médaille d’or du Salon, font revivre l’âpreté de la lutte clandestine et l’ardeur de ces jeunes combattants. Au sommet de la croix de Lorraine, une magnifique allégorie symbolise la France se libérant de ses chaînes et s’élançant, d’un envol léger, vers la Liberté.
La réalisation de ce monument est due à la ténacité d’André Chabanne et à l’aide que lui apportèrent certaines personnalités. MM. Edouardet Guy Pascaud firent dont du terrain, M. Félix Gaillard, ancien président du Conseil, intervint à l’Assemblée Nationale et permit l’achèvement  des travaux ; enfin M. Poncelet réalisa la partie architecturale.
Le Mémorial de Chasseneuil fut inauguré le 21 octobre 1951 par le Président de la République, Vincent Auriol, qui rendit hommage en ces termes à la Résistance Charentaise : << Ah ! ils sont bien dignes des héroïsmes  de 1914-18, des héroïsmes de toute notre histoire, ces hommes, fiers et libres qui, avant même d’entrevoir le temps de la victoire, ont sauvé l’honneur et l’âme de la France.

Le 12 juin 1963, le général de Gaulle, Président de la République, s’inclinait devant le mémorial, apportant l’hommage du premier résistant de France, celui qui lança de Londres le serment du 18 juin 1940 : <<Quoi qu’il arrive, la flamme de la Résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas. >>

Gontran Labregère
Monument du souvenir, le Mémorial nous rappelle les sacrifices consentis. Sacrifice de Gontran Labregère, ce jeune étudiant de dix-huit ans, fusillé par les Allemandsà Bassau le 12 octobre 1941, et de son compagnon Jean Jacques Rivière condamné à la déportation pour avoir tenté d’incendier un dépôt allemand en gare d’Angoulême. << J’ai cru que c’était mon devoir. Je n’ai qu’un regret, celui d’avoir fait de la peine à ma maman>>, dira Gontran Labregère avant de mourir. Sacrifice des frères Chabasse, tombés tous deux au champ d’honneur après un lute héroïque. Sacrifice des fusillés de la Braconne. Sacrifice de tous les maquisards tués en combattant. 



Jacques Rivière



Que de sacrifices !


738 prisonniers de guerre moururent en Allemagne
249 Charentais furent fusillés
722 Résistants furent déportés
345 périrent dans les camps de la mort
70 déportés S .T.O. ne revinrent pas
Près de 7000 Charentais furent sinistrés
310 F.F.I tombèrent pour défendre la Patrie.



<< Des geôles ou des maquis, un constant enseignement de sacrifice et de dévouement ne cesse de monter jusqu’à nous, et c’est parce que nous restons fidèles à ces enseignements d’un passé si proche que nous saurions oublier la magnifique leçon que la Résistance nous a donnée>> nous rappelle M. Georges Bourgin, directeur honoraire des Archives de France.

A aucun moment de l’Histoire de France on ne vit un aussi grand nombre de patriotes se porter volontairement au secours de la Patrie. Jamais hommes ne combattirent pour une cause plus juste ni contre un ennemi plus puissant. Jamais hommes ne furent ainsi forcés, pour défendre leur pays, de prendre figure de réfractaires à la loi et d’aller chercher refuge dans des maquis.

La section spéciale de sabotage de Jacques Nancy, les maquis AS 18 Bir’Hacheim d’André Chabanne, AS 15 Foch de Gary, FTPF de Bernard Lelay-Bricourt, maquis AS de Charles Bernard, Camille Allyre-Corbin, les maquis de Ruffec, de Luxe, de Brigueuil, de Richemont, de Châteauneuf, d’Ecuras, de la région de Barbezieux, accueillirent en 1943 et 1944 plusieurs milliers de volontaires charentais. La commission interalliée Jedburg ( team Ian ) du capitaine français Yves Delorme, du commandant U .S. J. Gildée et du radio canadien Bourgouin ( tué à Pleuville ), parachutée pendant la nuit du 20 au 21 juin 1944, établit son PC au sein du maquis Bir’Hacheim et contrôla les parachutages d’armes et une partie de l’activité des maquis. En quelques mois, de 1943 à la libération d’Angoulême, les maquisards effectuèrent plus de 100 sabotages. Deux cent trains furent immobilisés, des centaines de voitures et de camions ennemis furent détruits, 120 attaques de convois semèrent la panique dans les troupes allemandes qui remontaient vers le front de Normandie. On n’a pas pu fixer exactement le nombre d’Allemands tués en Charente, le nombre de véhicules détruits ni les heures de retard subies par les divisions allemandes dans leur traversée de la Charente, mais on peut dire avec certitude que les F.F.I. charentais ont été présents aux côtés des Alliés dans la lutte commune.

<< C’est parce qu’elle fut une réaction spontanée, populaire, parce qu’elle tira constamment du corps de la nation sa substance et sa force, que la Résistance a pu survivre à la répression, entraîner l’adhésion du peuple français, et faire participer la Franceà la Victoire>>, nous dit Henri Michel dans son ouvrage Histoire de la Résistance.

Dans la crypte du Mémorial est inhumé le colonel Bonnier, délégué militaire régional du général de Gaulle. A ses côtés, celui qui symbolise la Résistance charentaise, le colonel André Chabanne, chef de l’armée secrète en Charente, repose, face à son cher village des Jaulières, face à ces coteaux boisés, couverts de châtaigniers, de chênes et de buis amers, qui virent naître et grandir son maquis.


Colonel André Chabanne


Le vent du soir qui souffle sur les collines nous rappelle encore le message venu de Londres il y a de cela vingt ans, annonçant au maquis un des premiers parachutages d’armes :


<< Demain sur nos tombeaux,
                                               Les blés seront plus beaux.>>




                                                                                             Roger BEILLARD
                                                                                              1964





Le Confolentais décembre 1994



Plaque commémorative de Notre Dame d'Alloue

Monument aux Morts d'Alloue





Photos : Musée de la Résistance - Raymond - YM
Sources : La Revue Géographique et Industrielle de France - Images de Charente - Internet - Le Confolentais
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